Si participer à la Schueberfouer a un coût pour les quelque deux millions de visiteurs attendus durant les 20 jours de festivités, c’est aussi le cas pour les forains présents sur le champ de foire.
«Chaque métier paie un droit de place à la Ville. Pour les plus grands manèges, le droit de place peut atteindre 2.500 euros», explique Charel Hary, président de la Fédération nationale des commerçants forains. Cette charge est calculée au prorata de la superficie du métier forain. Ainsi, certains paient 1.000 euros pour les 20 jours de foire et d’autres le double.
Cette année, chaque forain paie pour son emplacement.
Ce droit de place inclut aussi les frais liés à l’électricité et à l’eau, si elle est nécessaire. Le forain estime que «les tarifs du droit de place sont encore raisonnables à Luxembourg».
En 2022, la Ville de Luxembourg n’avait alors que la fête foraine s’apprêtait à reprendre ses quartiers sans restriction sanitaire et sur fond de flambée des matières premières. Ce coup de pouce était estimé à quelque 150.000 euros, selon la municipalité.
«Cette année, chaque forain paie pour son emplacement», a précisé le 17 août dernier à la presse la bourgmestre (DP).
Marchandises, salaires et droits d’auteur
Outre l’emplacement, les forains doivent aussi mettre la main au portefeuille pour rémunérer leurs fournisseurs et leurs travailleurs. D’autres charges existent, comme la Sacem par exemple pour les droits d’auteurs des œuvres musicales diffusées.
À cela s’ajoutent des droits de festivités: une contribution à un pot commun destiné à financer la publicité et les journées événementielles, comme la journée des bourgmestres et celle des reines par exemple.
Difficile d’évaluer le retour sur investissement pour les forains, mais une chose est certaine: il est réel. Chaque année, la Ville de Luxembourg reçoit quelque 500 demandes pour obtenir un emplacement sur le Glacis. Ils ne sont que 211 à en avoir obtenu un pour ce cru 2023 qui .
Une opération déficitaire, mais pas si perdante pour la Ville
Les atouts de la Fouer sont nombreux, à commencer par son emplacement dans un pays au pouvoir d’achat réputé élevé. Une aubaine pour les forains, dont 62% viennent de l’étranger.
Globalement, la Schueberfouer c’est un déficit d’un million d’euros pour la Ville.
Il faut dire que la Ville de Luxembourg met la main au portefeuille pour accueillir l’événement: «Globalement, la Schueberfouer c’est 1,25 million d’euros de dépenses pour 250.000 euros de recettes donc, un déficit d’un million d’euros pour la Ville», explique (DP), échevin des Fêtes et marchés.
La municipalité fournit des prestations au niveau de la sécurité, puisque des agents de GDL Security patrouillent sur le champ de foire. Elle livre également des raccordements, des locations d’armoires électriques, des prestations d’hygiène pour la collecte des déchets, mais aussi l’entretien des sanitaires sans oublier l’organisation de la circulation. «La Ville finance les contrôles de sécurité à la réception des manèges, soit 50.000 à 60.000 euros au total», complète l’élu.
Du côté des rentrées, il cite le droit de placement, mais aussi la taxe d’amusement et la taxe sur les canalisations.
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Le déficit est donc clair sur le bilan comptable, mais Patrick Goldschmidt souligne qu’«il faut prendre en compte tout ce qu’il y a à côté». Car la Schueberfouer attire dans la capitale des visiteurs, qui vont évidemment y faire des dépenses.
Le jeu en vaut-il la chandelle? À chacun d’en juger, mais dans la mesure où la Schueberfouer fait partie du patrimoine luxembourgeois, elle jouit d’une affection toute particulière de la part de bon nombre de citoyens et des autorités. Et quand on aime, on ne compte pas!