L’annonce faite par le Premier ministre, (CSV), d’arriver au seuil de 2% du revenu national brut consacré aux dépenses de défense non plus en 2030, mais en 2025 se traduit par une conséquence concrète: ce n’est pas 780 millions de crédit, comme le prévoyait les projections qu’il faudra engager en 2025, mais 1,182 milliards d’euros. Soit 402 millions supplémentaires. Ou, en fait, 390 millions si on regarde le budget 2025 qui avait engagé 792 millions d’euros au titre de l’effort de défense, comme l’indiquait le ministre des Finances, (CSV), en octobre dernier.
La ministre de la Défense, , a détaillé les contours financiers de cet effort réévalué.
Sur les 390 millions de dépenses supplémentaires, 120 millions viendront des sommes engagées au titre du soutien militaire à l’Ukraine. Ce soutien qui fait l’objet d’une ligne budgétaire spécifique non limitative a été augmenté suite au discours sur l’état de la Nation. Depuis juin 2024, ce soutien est pris en compte pour mesurer l’effort de défense. Tout comme sont prises en compte les dépenses effectuées ou prévues contribuant à la sécurité et à la défense par les ministères et les administrations de l’état. À ce titre, ce sont 115 millions supplémentaires qui peuvent être comptabilisés. Ces dépenses sont variables et incluent notamment les sommes engagées au titre de l’amélioration de la cybersécurité du pays ou encore des achats de fournitures diverses.
Le satellite GovSat1 aura un petit frère
Le gouvernement va également initier de nouveaux projets à hauteur de 155 millions euros. Le premier et principal d’entre eux est le lancement du satellite de communication gouvernementale et militaire GovSat-2 pour un montant de 105 millions. Un montant estimé précise la ministre, le budget total du projet fera l’objet d’une loi de financement. 46 millions iront au financement de projets de recherches et de développement. Une partie de ces fonds devrait aller au développement de drones au Luxembourg et à la continuation du projet Skydweller. Le projet Skydweller est un projet porté par une PME espagnole portant sur le développement d’un avion solaire destiné principalement à des applications dans le domaine du renseignement, de la surveillance et de la reconnaissance, de la sécurité civile ainsi que, potentiellement, des télécommunications et de la cartographie géospatiale.
Le solde ira au Fonds européen de défense (FED) géré par la Commission européenne. Un fonds actuellement doté de huit milliards qui a pour mission de soutenir financièrement les projets de recherche en lien avec les domaines critiques de la défense.
L’emprunt défense attend le prochain sommet de l’Otan
Toutes ces sommes seront financées par le budget. Les choses pourraient être différentes dans les mois qui viennent. Le prochain sommet de l’Otan prévu ces 24 et 25 juin à La Haye pourrait rebattre les cartes et exiger un engagement accru des pays membres de l’alliance. C’est pour cela que le ministère de la Défense ne fait aucune projection relative aux dépenses pour les prochaines années. Des dépenses qui pourraient être financées par un emprunt comme indiqué par Luc Frieden lors du discours sur l’état de la nation. Un emprunt ouvert aux institutionnels et aux particuliers.