Installé juste à l’entrée des rives de Clausen, le long de l’Alzette, le restaurant OIO est mené par le chef propriétaire Leonardo de Paoli. En quatre années, il a réussi à développer une adresse à la cuisine pleine de saveurs, qui fait la part belle aux saveurs de sa région natale dans le nord de l’Italie.
«Je suis originaire de Vérone», explique le chef Leonardo de Paoli. «J’aime beaucoup cette région, mais c’est aussi une région assez conservatrice, et je me suis toujours dit que je partirais vivre ailleurs.» Après avoir commencé des études d’économie, il se rend compte que sa passion est indéniablement la cuisine. Il décide alors de changer d’orientation et prend la direction de l’école Alma, sous l’égide de Gualtiero Marchesi, figure tutélaire de la gastronomie italienne. Il poursuit son apprentissage en travaillant pour des restaurants à Parme, Milan, Paris, New York… et Luxembourg. Il arrive ici il y a 11 ans, chez Mosconi. «J’y ai beaucoup appris, tant en salle qu’en cuisine», confie-t-il. Mais il nourrit profondément en lui l’envie d’avoir sa propre adresse.
Un peu après le Covid, l’occasion se présente, dans un local de Clausen. «Nous avons commencé modestement, mais avec beaucoup d’envie», confirme le chef. Au fur et à mesure des années, il investit progressivement, pour améliorer l’accueil en salle, monte en gamme dans ses produits. Il a même investi il y a environ un an dans un logiciel qu’il est le seul à utiliser au Luxembourg. «Nous sommes allés manger au Mirazur et avons été interpelés par leur manière de mener le service. Nous avons posé la question et découvert que l’équipe utilise un logiciel qui permet de suivre très précisément l’évolution du service à chaque table. Nous avons trouvé cela formidable et avons choisi de l’installer à OIO.» Ce logiciel leur permet en effet de savoir exactement l’avancée dans le menu, depuis combien de temps chaque assiette a été déposée sur la table, le vin servi… «Pour nous qui avons une cuisine à l’étage, avec l’impossibilité d’avoir un lien direct avec la salle, c’est très efficace et beaucoup plus écologique que d’avoir les bons en papier.»
Une cuisine italienne moderne
Dans les assiettes, les préparations sont un bel exemple de gastronomie italienne. «Nous réalisons une cuisine italienne moderne et légère», confirme le chef. «La gastronomie italienne est très variée et a autant de spécificités que de régions. Pour nous, c’est plutôt le nord de l’Italie et la région de Vérone en particulier, mais sans exclusivité.» Sa passion pour l’huile d’olive – qui a donné son nom au restaurant, puisque «oio» signifie «huile» dans plusieurs dialectes italiens, est emblématique de sa démarche: un produit simple, sincère, aux saveurs multiples, qui raconte la terre et l’authenticité.
Pour notre menu testing, nous avons été installés sur la très agréable terrasse, avec le bruit de l’Alzette coulant juste à côté du restaurant. Les bords de terrasse sont agrémentés de nombreux pots dans lesquels poussent des herbes aromatiques, des tomates cerises ou quelques capucines, profitant à la fois aux cuisines pour une cueillette locale et aux clients pour éloigner les insectes.
Tout le menu a été une magnifique découverte réalisée à partir de produits de saison: salade d’asperges blanches croquantes, juste marinées; tagliolini aux petits pois avec une croustillante chapelure à la tomate. Vient ensuite un plat extraordinaire: le raviolo au jaune d’œuf coulant. Plat signature du chef, il est aussi une prouesse technique à réaliser. Pour l’occasion, il était accompagné d’asperge verte et de morilles. Fantastique! Puis ont suivi de délicieuses tagliatelles au ragoût de lapin, un agneau parfaitement rosé aux herbes. Et pour finir, un dessert à la rhubarbe en différentes textures, avec une glace au yaourt onctueuse.
Pour accompagner la cuisine, la carte des vins compte environ 450 références en provenance d’Italie, du Luxembourg et de France. Belles bouteilles classiques ou découvertes plus confidentielles, là aussi, il y a de quoi se faire plaisir.
Aujourd’hui, l’équipe est composée de neuf personnes, dont cinq en cuisine. Cet automne, la véranda sera refaite pour en améliorer le confort. «Nous investissons toujours dans l’expérience client», assure Leonardo de Paoli. Avec 35 couverts en salle et la possibilité d’accueillir jusqu’à 40 convives pour un événement privé, le restaurant conserve volontairement une dimension humaine et intime.
48, montée de Clausen à Luxembourg,