Reconnexion à la nature, prévention santé et bien-être au quotidien: Julie Schadeck partage des conseils concrets pour intégrer les bienfaits de la nature dans nos vies, alors que le Luxembourg accueille la conférence mondiale Forests & Parks for Public Health du 21 au 24 mai. (Photo: Shutterstock)

Reconnexion à la nature, prévention santé et bien-être au quotidien: Julie Schadeck partage des conseils concrets pour intégrer les bienfaits de la nature dans nos vies, alors que le Luxembourg accueille la conférence mondiale Forests & Parks for Public Health du 21 au 24 mai. (Photo: Shutterstock)

Et si la nature devenait notre meilleure thérapeute? Marcher en forêt, toucher une pierre, observer les saisons… Ces gestes simples peuvent réduire l’anxiété, renforcer notre immunité et raviver notre lien au vivant.  Au Luxembourg, l’initiative UNature, portée par Raymond et Julie Schadeck, veut replacer la nature au cœur de notre santé. À l’approche de la conférence mondiale Forests & Parks for Public Health, l’enjeu est clair: reconnecter l’humain à son environnement pour mieux soigner corps, esprit… et planète.

Saviez-vous qu’une balade d’une heure et demi en forêt contribue à réduire l’anxiété et le risque de dépression? Et que quand elle dure deux heures consécutives, elle contribue à augmenter l’activité des cellules anticancéreuses de l’ordre de 50%?  Ce bénéfice, qui a déjà fait l’objet de a aussi été expérimenté par . Après un burn-out, cet ancien avocat du show-business a vécu l’expérience de la (vraie) déconnexion à la nature et a passé neuf mois en forêt. Il fonde ensuite l’Université dans la nature au Canada, aujourd’hui UNature qui veut proposer un espace de réflexion et d’expérimentation pour reconnecter l’humain à la nature. L’ambition s’est aussi déployée au Luxembourg, avec l’appui de Raymond Schadeck et la création d’une organisation sœur qui fait office de hub européen. 

Fervents défenseurs d’une approche «positive», , qui accueillera du 21 au 24 mai l avec un programme scientifique de haut niveau en parallèle d’ car «notre mission est aussi de faire le pont entre le monde scientifique et le grand public, d’autant que c’est un sujet qui n’est pas abordé largement, que ce soit dans les écoles, dans les gouvernements, ce n’est pas quelque chose que nos docteurs nous recommandent lorsque nous sommes malades.  Et l’idée c’est un peu de ré-imaginer les choses, les discours qu’on entend toujours et d’essayer de les changer un peu pour vraiment pousser dans la direction de la nature», souligne Julie.

Avec la société et le capitalisme, la nature est plutôt vue comme une ressource à exploiter.
Julie Schadeck

Julie Schadeckdirectrice généraleUNature asbl

Trop évident pour être prix au sérieux? Pourtant la nature est partout dans la vie de l’Homme et l’un se nourrit de l’autre. «Mais je crois qu’on vit dans un monde où l’on est plutôt déconnecté de la nature. Nous avons établi une manière de vivre qui n’est plus très proche de la nature et donc je crois que l’on a un peu oublié ce lien avec la nature et ce qu’il peut nous apporter. Quand on explique aux gens qu’aller dans la nature aide à se sentir mieux, à réduire le stress, cela peut sembler un peu trop facile. Pourtant, c’est ce que la recherche montre. Mais je crois qu’avec la société et le capitalisme, la nature est plutôt vue comme une ressource aujourd’hui qui peut-être exploitée et avec laquelle on peut générer de l’argent. Quand on parle de nature dans les villes, on pense d’abord au climat, aux températures, et finalement à l’économie», pense Julie Schadeck.

En faisant prendre conscience de l’apport positif de la nature sur chaque humain, à titre individuel, UNature prône une approche positive qui devrait aussi encourager chacun à agir dans le contexte d’urgence climatique. «Selon nous, ça pourrait motiver davantage les gens à vraiment s’investir, voir qu’il y a en fait quelque chose qu’ils vont gagner personnellement», soutient la directrice générale.

En Europe et au Luxembourg, du travail reste à mener pour mieux prendre en compte le rapport entre nature et santé. «Cela a évolué, il y a même des pays où l’on prescrit de la nature, avec un médecin qui va prescrire deux sorties d’une heure par semaine par exemple. Cela se fait au Canada notamment. Au Luxembourg, il y a des discussions. Nous avons des contacts avec des responsables au ministère de la Santé qui sont très ouverts à cette question, notamment dans le domaine de la prévention, mais nous ne sommes pas exactement là où nous pourrions être», constate Julie Schadeck.

Trois conseils concrets

La spécialiste donne trois conseils que chacun peut être en mesure d’appliquer pour entamer une reconnexion avec la nature au bénéfice de sa santé. «Selon où on habite et la proximité avec la nature, passer chaque jour un moment dehors, dans un lieu naturel, que ce soit 15 minutes ou plus selon le temps dont on dispose, est une première étape.»

Au travail, Julie conseille de poser quelques éléments naturels sur son bureau. «Cela peut-être un morceau de bois, une pierre, un élément que l’on a trouvé dans la nature. Pour faire une pause, prendre cet objet, le regarder le toucher et le sentir emmène une forme de déconnexion et fait travailler les sens. On va automatiquement repenser au contexte dans lequel on a trouvé cet objet. C’est un moment de restauration qui aide à se sentir bien, cela crée un pont avec la nature.»

Troisième conseil de la spécialiste: cesser les pauses déjeuners au bureau! «La pause de midi est vraiment une occasion de sortir. Même si l’on mange à l’intérieur, il faut essayer de prendre un temps pour sortir, marcher. Si l’on a un endroit assez naturel dans lequel on aime aller, on peut s’amuser à observer son évolution au fil du temps. Cela aide à prendre conscience de tout ce qu’il se passe dans la nature et se reconnecter au cycle de la nature, avec une dose d’émerveillement. On découvrira de nouvelles choses chaque jour que l’on avait pas vues la veille. Je crois que c’est aussi une jolie manière de renouer le lien avec la nature.»

Le lien vers la conférence est

Le programme: