Initialement programmée en mai 2020, la 17e Biennale d’architecture de Venise a dû être reportée pour les raisons sanitaires connues de tous. L’organisation de la Biennale a donc choisi de repousser, à deux reprises, la tenue de cette grande exposition internationale, qui se déroule finalement du 22 mai au 21 novembre. Pour le pavillon luxembourgeois, dont l’organisation de l’exposition revient au LUCA, ce sera l’occasion de présenter le projet mené par l’architecte Sara Noel Costa de Araujo, accompagnée de toute une équipe pluridisciplinaire.
Il y a environ un an, . Un projet qui n’est pas abandonné, mais qui a évolué, puisqu’entre-temps, la pandémie est passée par là, modifiant notre relation avec le monde extérieur et mettant l’accent sur les liens nature/architecture.
Une installation et une résidence
Répondant à la thématique générale de cette 17e Biennale, «How will we live together?», choisie par le commissaire Hashim Sarkis, le pavillon luxembourgeois propose une installation modulaire conçue par Sara Noel Costa de Araujo (Studio SNCDA) dans la «Sale d’Armi» de l’Arsenale. Cette installation se compose de plusieurs espaces de différentes natures, dont un espace dédié à l’habitat modulaire, d’autres à l’exposition, avec des collaborations artistiques prévues avec Martine Feipel et Jean Bechameil ainsi que Koenraad Dedobbeleer, et d’autres au travail sur place. Car ce dispositif est complété par un programme de résidences curatoriales initié par le LUCA.
Le pavillon luxembourgeois sera exceptionnellement un camp de base offert à des professionnels émergents du domaine de l’architecture, qu’ils soient auteurs, photographes, blogueurs, curateurs, scénographes, médiateurs, activistes… Suite à un appel à projets qui va être lancé prochainement, le LUCA offre la possibilité à ces «résidents» en voie de professionnalisation ou au tout début de leur carrière de profiter de cette installation à Venise pour venir travailler, rencontrer d’autres professionnels, et tirer le meilleur de cette expérience à part qu’est la biennale d’architecture. En échange, ils doivent travailler sur un projet qui pourra intéresser le LUCA, ayant un lien avec le Luxembourg. «Notre volonté est de soutenir ces talents émergents, ainsi que de nous constituer un vivier de personnes qui pourraient à l’avenir travailler avec le LUCA, et pourquoi pas sur un prochain pavillon», explique Andrea Rumpf, directrice du LUCA.
Une publication pour poursuivre la réflexion
En plus de cette installation et de ce programme de résidences, une collaboration avec le magazine d’architecture belge Accattone est prévue. Plusieurs articles paraîtront dans le numéro du mois de mai et dont les sujets explorent des pistes d’habitat réversible, des visions pour proposer un nouveau modèle permettant à nouveau d’utiliser un sol urbain commun pour de nouvelles formes d’être ensemble. Les participants à ces contributions viennent d’horizons multiples. On y trouve, entre autres, des architectes et des urbanistes bien entendu, mais aussi des artistes, des photographes, des écologistes, des développeurs, des avocats…
Ce nouveau pavillon s’inscrit ainsi dans une sorte de continuité par rapport aux précédents projets du Luxembourg à Venise, où était déjà explorée cette question du sol commun, à savoir «Futura Bold? Post-City: considering the Luxembourg case», de Philippe Nathan, Yi-Der Chou et Radim Louda en 2012, et «The Architecture of Common Ground», en collaboration avec le master en architecture de l’Université du Luxembourg en 2018 et pour lequel Sara Noel Costa de Araujo avait exposé son projet «Gesamtcollage». Une sorte de triptyque qui interroge la possibilité d’un sol commun au Luxembourg, alors que 92% des terrains sont entre les mains de propriétaires privés.
Bon à savoir: étant donné les conditions sanitaires actuelles, le vernissage officiel ne se déroulera pas en mai, mais à l’automne. L’exposition du pavillon luxembourgeois est toutefois accessible dès le week-end d’ouverture et un événement virtuel sera organisé à cette occasion.