«Il faut que beaucoup de gens aillent se faire tester pour que la base d’informations soit suffisante», insiste la ministre de la Santé, Paulette Lenert. «C’est agir pour le bien de toute la société et le meilleur moyen d’éviter un nouveau confinement.» (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

«Il faut que beaucoup de gens aillent se faire tester pour que la base d’informations soit suffisante», insiste la ministre de la Santé, Paulette Lenert. «C’est agir pour le bien de toute la société et le meilleur moyen d’éviter un nouveau confinement.» (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, se réjouissait jeudi soir, lors d’un Live Chat organisé par le Paperjam Club, de l’évolution de l’épidémie au Luxembourg, qui permet de rentrer dans une nouvelle phase, avec davantage de libertés. Mais les contraintes vont subsister encore longtemps, prévient-elle.

«Les chiffres d’aujourd’hui me réjouissent, car ils nous permettent d’entrer dans une nouvelle phase d’autoresponsabilité», assurait jeudi soir la ministre de la Santé, (LSAP), en réponse aux questions de la journaliste et directrice des développements éditoriaux de Maison Moderne, , lors d’un Live Chat organisé par le Paperjam Club.


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Mais comme aucun traitement ou vaccin n’est attendu à court terme, il faudra bien s’habituer à cette «nouvelle normalité», faite de , et «pendant longtemps, au moins jusqu’à la fin de l’été ou à l’automne», estime Paulette Lenert.

Très loin de l’immunité collective

D’autant que, si une légère hausse de la part de la population qui a été au contact du coronavirus a été enregistrée – de 2,08 à 2,65% selon les études –, nous restons très loin de l’immunité collective (estimée autour de 70%), rappelle la ministre.

Il ne faut pas regarder que les chiffres au Luxembourg, mais au moins au niveau de la Grande Région, voire de l’Europe.
Paulette Lenert

Paulette Lenertministre de la Santé

L’évolution des mesures dépendra ensuite de celle de l’épidémie dans le pays, mais pas seulement: «Nous ne sommes pas un îlot, nous sommes entourés d’autres pays où le virus est encore bien présent, comme en Belgique», explique la ministre. «Il ne faut donc pas regarder que les chiffres au Luxembourg, mais au moins au niveau de la Grande Région, voire de l’Europe.»

«Garder le virus à l’œil»

Si les chiffres sont positifs, l’hypothèse d’une deuxième vague n’est pas exclue. Pour éviter cela, il faut , «détecter qui est infecté et pouvoir intervenir le plus vite possible pour isoler les personnes contact» et «agir de manière ciblée, afin de briser les chaînes d’infection».

Entre le projet de , l’étude et le dépistage par échantillons , les instruments pour suivre de près l’évolution de l’épidémie dans le pays ne manquent pas. Mais ces méthodes reposant sur , elles dépendent de la réactivité de la population. «Il faut que beaucoup de gens aillent se faire tester pour que la base d’informations soit suffisante», insiste la ministre. «C’est agir pour le bien de toute la société et le meilleur moyen d’éviter un nouveau confinement.»

J’encourage les entreprises à encourager leurs employés à aller se faire tester.
Paulette Lenert

Paulette Lenertministre de la Santé

Ou, de manière plus localisée, la fermeture d’une entreprise, en cas de recrudescence du virus au sein de son personnel. «J’encourage les entreprises à encourager leurs employés à aller se faire tester», ajoute la ministre à leur adresse.

Critiquée par l’opposition pour la avant même leur certification, la ministre de la Santé reste persuadée d’avoir agi comme il le fallait: «Ma décision était la bonne, je referais la même chose maintenant», assure-t-elle. «Le marché était serré, nous risquions de voir la quantité de tests diminuer et l’opportunité se fermer. Et la qualité des tests était garantie.»

Le confinement n’était pas trop strict, il fallait agir ainsi.
Paulette Lenert

Paulette Lenertministre de la Santé

S’il est encore trop tôt pour avoir du recul et faire une analyse du travail effectué, la ministre estime que les mesures de confinement étaient proportionnées: «Le confinement n’était pas trop strict, il fallait agir ainsi», juge-t-elle.

Réviser le plan pandémie

Mais une révision du plan pandémie sera nécessaire. «Quelques éléments faisaient défaut», reconnaît-elle. Le travail est d’ailleurs déjà en cours, par exemple au niveau du stock national de matériel ou de médicaments et de son approvisionnement. «L’idée est de faire mieux, de ne pas être statique, mais dans un mouvement dynamique.»

Il faudra aussi faire en sorte d’augmenter le nombre d’infirmiers luxembourgeois, même s’il est illusoire de croire que nous pourrons nous passer des frontaliers.
Paulette Lenert

Paulette Lenertministre de la Santé

Une valorisation du personnel médical est aussi nécessaire, estime la ministre: «Il faut que ces métiers restent attrayants. De moins en moins de personnes choisissent cette filière. Or, nous avons besoin de ces professions. Je pense notamment aux infirmiers et infirmières. Il faudra aussi faire en sorte d’augmenter le nombre d’infirmiers luxembourgeois, même s’il est illusoire de croire que nous pourrons nous passer des frontaliers.»

La ministre reconnaît que la crise l’a prise «de plein fouet», alors qu’elle avait . «Il y a eu tellement d’action que je n’ai même pas vraiment ressenti le stress.» Cette nouvelle phase qui commence lui laisse un peu plus de répit. «Nous avons l’impression qu’il y a une décompression. Mais la prochaine phase est à préparer, donc il reste beaucoup de travail», relativise-t-elle.