Le test pourra se faire en voiture, à vélo ou à pied dans l’une des stations dédiées. Les résidents et frontaliers recevront une invitation par voie postale. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le test pourra se faire en voiture, à vélo ou à pied dans l’une des stations dédiées. Les résidents et frontaliers recevront une invitation par voie postale. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Résidents et frontaliers recevront, dans les trois prochains mois et par courrier, des invitations à se faire tester au Covid-19. Plus il y aura de participants et plus les risques de reconfinement seront faibles, avertit le gouvernement.

 (LSAP), la ministre de la Santé, et (DP), ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ont fait un point d’étape sur la ce vendredi 22 mai.

Les tests à grande échelle ont déjà commencé. Par exemple, 4.309 personnes ont déjà été testées sur 10.000. 8% étaient positives. Dans les hôpitaux, «nous avons testé de manière de plus en plus systématique», révèle Paulette Lenert.

Les tests par secteur ont également débuté avec en premier celui de la construction, qui a pu reprendre ses activités le 20 avril. Un premier échantillon a été testé trois jours avant, un autre à partir du 4 mai est toujours en cours. La prévalence (nombre de cas d’une maladie dans une population à un moment donné) est passée de 2,2% à 0,8%, elle n’a donc pas, pour l’instant, augmenté avec la reprise.

Trois catégories

Un testing similaire est en cours pour les élèves et enseignants qui ont ou vont reprendre l’école, le personnel du soin à la personne et les commerçants. Ils ont vocation à se poursuivre pour s’étendre à toute la population, divisée en trois catégories:

- La première: les personnes à risque ou les plus exposées. Il s’agit du personnel des soins à la personne, des coiffeurs, des policiers… «Toutes les deux semaines, cette catégorie va être invitée à se faire tester.»

- La deuxième: ceux qui reviennent au bureau. «Pour voir si le fait d’aller au travail, de voir plus de personnes entraînera davantage d’infections.»

- La troisième: le reste de la population. Tout le monde ne sera pas testé du jour au lendemain. Des échantillons représentatifs par zone géographique ou secteur d’activité seront définis.

Paul Wilmes, porte-parole de la task force Covid-19 Research Luxembourg, précise le calendrier:

- À partir du 25 mai, seront testés les coiffeurs, le personnel du soin à la personne et ceux travaillant avec des enfants pour la catégorie 1. Le dépistage dans le secteur de la construction se poursuivra concernant la catégorie 2.

– Dès le 1er juin et pour la catégorie 1, ce sera au tour des soignants, des policiers et des pharmaciens. Pour la catégorie 2, seront testés les élèves de l’école fondamentale, leurs enseignants, les salariés du secteur industriel et commercial.

«Il faut se laisser de la flexibilité pour pouvoir réagir du jour au lendemain selon la situation», complète-t-il.

-Les tests pour la catégorie 3 commenceront dans deux semaines.

Éviter une seconde vague

«Cela permet d’avoir une vue d’ensemble sur l’évolution du virus. Si la prévalence baisse, c’est rassurant et c’est une bonne base pour les étapes suivantes. S’il y avait quelque chose de suspect, on pourrait agir pour rompre la chaîne d’infection», explique le gouvernement. «Tester ces trois catégories sur une période prolongée permettra d’éviter une seconde vague.» Les ministres en appellent donc à la solidarité des citoyens, puisque ces tests se feront sur la base du volontariat. «Si le pourcentage de participants est très bas, alors il faudra ajuster notre stratégie.» La taille à partir de laquelle les échantillons deviennent représentatifs peut varier de 300 à plus de 1.000 personnes selon les secteurs.

Résidents et frontaliers recevront un courrier postal les invitant à se faire tester. Ils pourront ensuite prendre rendez-vous sur un portail en ligne. Le prélèvement se fera au niveau de la gorge. Ils recevront leurs résultats par SMS dans les deux jours. Les personnes positives devront rester isolées pendant deux semaines. Il n’est pas possible de venir se faire tester sans invitation.

Ce dépistage massif se déroulera du 26 mai au 28 juillet dans 17 stations dédiées accessibles en voiture et deux à pied. «Cette installation est en train d’être mise en œuvre», ajoute Paul Wilmes. «Les stations ne seront pas toutes ouvertes au même moment. Nous allons monter à une capacité maximale de 20.000 tests par jour.»

Environ 400 personnes travailleront dans ces stations au cours des deux mois et demi à venir. Il s’agit d’infirmières et d’autres professionnels de la santé, de personnel de sécurité et de nettoyage, d’administrateurs, de logisticiens et de coordinateurs.

Pour effectuer jusqu’à 20.000 tests par jour, le gouvernement n’exclut pas le «pooling», c’est-à-dire le mélange d’échantillons. Il souligne que cela «a du sens» lorsque la prévalence est faible.