Les restaurateurs doivent afficher les mesures de protection adéquates pour retrouver la confiance des clients. (Photo: Shutterstock)

Les restaurateurs doivent afficher les mesures de protection adéquates pour retrouver la confiance des clients. (Photo: Shutterstock)

Les cafés et restaurants pourront rouvrir leurs terrasses dès ce mercredi, leurs salles à partir de vendredi. Chacun se prépare pour accueillir les premiers clients. Pourtant, leurs fournisseurs ne connaissent pas encore de grande ruée, signe d’une reprise progressive.

Alors que la réouverture des restaurants et cafés se profile, les fournisseurs du secteur commencent à ressentir un vent de reprise, . Mais en douceur.

«On sent quand même qu’il y a quelque chose qui bouge», confie Georges Eischen, associé-gérant de La Provençale. Le grossiste alimentaire a connu, au début du confinement, une perte hebdomadaire de plus d’un million d’euros de son chiffre d’affaires et disait générer à peine 30% de ses revenus habituels.

Il espère maintenant redresser la barre avec non seulement un service de , mais aussi avec les commandes aux restaurateurs qui vont revenir. «Je pense que jeudi, vendredi et samedi vont être des journées très chargées où il y aura beaucoup de commandes», ajoute M. Eischen.

«Cela commence à chauffer», dit de son côté , directeur général de la Brasserie nationale. «On s’attendait aux restaurants à partir du 1er juin, mais pas à une ouverture complète, ce qui est une bonne nouvelle», ajoute-t-il, alors que son entreprise a vu les ventes dans l’horeca fondre de 97% suite au coronavirus.

«L’annonce de lundi soir ravit tout le monde, les commandes reprennent. Mais il est encore un peu tôt pour évaluer le rythme de la reprise», commente pour sa part Charline Wengler, responsable marketing des Caves Wengler, à Rosport.

Un délai d’organisation

«Nous commençons à avoir des commandes supplémentaires, mais nous sommes encore loin des volumes habituels», s’attriste Pains & Tradition, qui fournit les restaurateurs en pain précuit surgelé. «Les clients qui ont déjà des stocks chez eux vont d’abord les utiliser.» L’entreprise dit avoir les capacités de répondre à une demande importante si elle devait arriver. «On y verra plus clair dans les prochains jours, les restaurateurs commencent à s’organiser», espère-t-elle. Car la crise représente un manque à gagner de 70% du chiffre d’affaires de Pains & Tradition qui travaille aussi en en France, en Belgique et en Allemagne. Cette dernière est déjà repartie sur les mêmes volumes de commandes qu’avant la crise.


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Les restaurateurs ont-ils davantage anticipé la sécurisation de leurs établissements? Possible, selon Vincent Bodson, commercial chez DHK Luxembourg. Le grossiste fournit les magasins et menuisiers en plexiglas, qui le proposent ensuite à leurs clients.

«Nous ne vendons pas directement aux restaurateurs», explique donc Vincent Bodson. Mais lundi matin, avant même les , «le téléphone n’arrêtait pas de sonner, beaucoup plus que d’habitude». Sans savoir s’il s’agit des restaurateurs ou non, le magasin de bricolage Bâtiself à Foetz constate lui aussi une «énorme demande» de plexiglas, qui a doublé.

Légère demande pour les solutions technologiques

S’ils pensent au plexi, les restaurateurs songeraient moins aux solutions numériques pour se protéger du Covid-19. Noham Choulant, à la tête d’AirK2, lancera le 27 mai . L’application luxembourgeoise permettra aux restaurateurs de mettre en place un menu numérique. Les clients scanneront un QR code pour y avoir accès, ce qui leur évitera de toucher une carte en papier. L’application a séduit une dizaine de restaurateurs en France et en Belgique, mais «aucun au Grand-Duché pour le moment», note son fondateur. «Ce n’est peut-être pas encore arrivé à leurs oreilles.»

Kefah Bader Aldin, à la tête du Phenicia, avait déjà eu l’idée des tickets-restaurant numériques avant la crise, pour simplifier leur gestion. Il a lancé sa solution  lundi 25 mai, d’autant plus utile pour diminuer les contacts et les risques de propagation du Covid-19. Il comptait 35 restaurateurs partenaires avant la crise. Trois l’ont rejoint le week-end précédant les annonces de réouverture de l’horeca, et un lundi soir. Pour aider le secteur dans sa reprise, l’entreprise a décidé de rendre gratuite son application pour les trois premiers mois. Ensuite, elle prélève 2,5% par transaction.

Aussi dommageable soit-elle, la crise aura permis de susciter des innovations et des aventures entrepreneuriale qui viennent rejoindre les plusieurs centaines d’emploi que représente le secteur des fournisseurs de l’horeca.