Franz Fayot, ministre de l’Économie, et Lex Delles, ministre des Classes moyennes et ministre du Tourisme, ont annoncé l’examen de la réouverture des cafés et restaurants lundi, et une éventuelle avancée de la date au début du week-end de Pentecôte. (Photo: SIP)

Franz Fayot, ministre de l’Économie, et Lex Delles, ministre des Classes moyennes et ministre du Tourisme, ont annoncé l’examen de la réouverture des cafés et restaurants lundi, et une éventuelle avancée de la date au début du week-end de Pentecôte. (Photo: SIP)

Le gouvernement se penchera, lundi, sur la date de la réouverture des restaurants et bars, qui pourrait être avancée au samedi 30 mai au lieu du lundi 1er juin. Franz Fayot (LSAP) et Lex Delles (DP) ont apporté quelques précisions sur le nouveau volet des aides.

«Quand aurons-nous le bon de 50 euros pour aller passer une nuit dans une structure hôtelière ou de camping luxembourgeois?»

La première question de la conférence de presse, ce vendredi matin, au Centre européen de conférences, est étonnante au moment où des milliers de salariés pourraient perdre leur emploi et des entreprises mettre la clé sous la porte. Elle en appelle une autre: fallait-il vraiment organiser une troisième conférence de presse, entre un jeudi férié et le week-end, pour détailler le deuxième train de mesures adoptées par le gouvernement mercredi?

Après celle du chef de gouvernement, (DP), mercredi à la mi-journée – et officiellement pour parler des aspects sanitaires avec la ministre de la Santé, (LSAP) – et après celle de mercredi en fin d’après-midi qui réunissait les ministres des Finances, (DP), du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, (LSAP), et de la Défense, de la Mobilité et de la Sécurité intérieure, (Déi Greng), les deux «nouveaux» ministres ont précisé quelques points.

Éviter un match liquidités-investissements

Après avoir rappelé l’importance du chômage partiel, dont l’accès assez généralisé est maintenu, le ministre de l’Économie,  insiste sur un autre point: l’appui gouvernemental aux investissements. La logique est assez banale: en temps de crise, l’entreprise veille d’abord sur ses liquidités et, souvent, retarde ses investissements pour ne pas manquer de liquidités, quitte à se mettre en danger plus tard.

Le premier plan prévoyait un type d’aide similaire pour ceux qui réorientaient leur production vers la lutte contre le virus. «Quatre demandes de restructuration et six demandes dans la recherche seront soutenues dans ce cadre», précise le ministre.


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Le «nouveau départ pour le Luxembourg» prévoit, explique Franz Fayot, un soutien à l’investissement selon trois axes:

- l’aide à l’innovation, dont l’État prendra en charge 50% du montant des investissements;

- l’aide à l’efficacité énergétique et environnementale, elle aussi plafonnée à 50% du total;

- l’aide aux nouveaux investissements, soutenus par 20 à 30%.

Ces aides «non remboursables» et «dans le cadre d’un projet européen», dit le ministre, pourront aller jusqu’à 800.000 euros pour une entreprise et sont dotées de 30 millions d’euros. Elles sont soumises à une série de conditions, dont un seuil minimal d’investissement (20.000 euros, 50.000 euros et 250.000 euros selon le type d’entreprise), avec au minimum un apport de l’entreprise de 15% et jusqu’à la fin de l’année.

Un diagnostic proposé à partir de la semaine prochaine

«Nous sommes très optimistes», a commenté le ministre, sur l’efficacité de cette mesure pour inviter les grandes entreprises à continuer à investir dans leurs développements et à pérenniser des postes de travail.

La semaine prochaine, Luxinnovation présentera un autre dispositif, de diagnostic et d’accompagnement, qui a déjà été testé avec succès. L’entreprise pourra «tester» son positionnement sur le marché et son plan de relance. L’État paiera 50% des frais de ce diagnostic.

«Nous nous serons rendu compte que les PME ont une fonction sociale», assure, après cela, le ministre des Classes moyennes, (DP), qui rappelle de son côté que les nouvelles demandes arrivent tous les jours, que les indépendants ont déjà touché deux aides pour 5 millions d’euros et que les classes moyennes ont donné 100 millions d’euros d’aide.

«C’est sept fois plus d’aides en deux mois que durant toute une année habituelle», précise le ministre. Dans son champ de compétence, M. Delles évoque les 200 millions d’euros du fonds de solidarité et de relance sur six mois. Les entreprises qui sont en mesure de démontrer que leur chiffre d’affaires a baissé de plus de 25% pourront prétendre à 1.250 euros par salarié maintenu à son poste de travail, et 250 euros pour celui qui bénéficie du chômage partiel, avec un plafond de 10.000 euros par mois pour les entreprises de moins de 10 personnes, de 50.000 euros pour celles de 10 à 50 personnes, et de 100.000 euros pour les entreprises de plus de 50 salariés.

Lundi, jour-clé pour l’horeca

Le commerce de détail aura une aide du même type pour ceux qui ont dû fermer pendant la crise ou ont vu leur chiffre d’affaires réduit de plus de 50%, sous la forme d’une aide de 1.000 euros par salarié le premier mois, 750 le deuxième et 500 euros le troisième mois, avec un plafond par entreprise à 50.000 euros.

Le ministre était attendu sur la réouverture des bars et des restaurants, les derniers à avoir la possibilité de rouvrir. «Nous examinerons lundi l’évolution du virus, des capacités d’accueil des hôpitaux… La date de réouverture a été arrêtée il y a plus de deux semaines, et qu’elle soit avancée au début du week-end de Pentecôte est une des possibilités que nous étudierons au regard des chiffres.»

Mais le ministre a déjà commencé à travailler à des campagnes de communication, aussi bien pour inviter les résidents à aller découvrir un Luxembourg qu’ils ne connaissent pas que pour des touristes des pays voisins, notamment néerlandais, qui apprécient les charmes de la nature du nord du pays.

. Comme le disait le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce, Nicolas Henckes, le diable est dans le détail.

Et il est difficile de déloger le diable au cours d’une conférence de presse.