Le gouvernement offre une nuit d’hôtel à tous les résidents et frontaliers pour relancer l’activité dans l’horeca. Les acteurs du secteur attendent des précisions sur les modalités. (Photo: Shutterstock)

Le gouvernement offre une nuit d’hôtel à tous les résidents et frontaliers pour relancer l’activité dans l’horeca. Les acteurs du secteur attendent des précisions sur les modalités. (Photo: Shutterstock)

Les hôteliers se réjouissent de la nuitée offerte par le gouvernement aux résidents et aux frontaliers pour relancer l’activité. Ils espèrent que son soutien ne se limitera pas à ce bon et attendent avant tout la réouverture de leurs restaurants.

. Ce cadeau du gouvernement aux résidents et frontaliers vise à stimuler une reprise de la consommation et fait partie du plan de relance économique «Neistart Lëtzebuerg» (un nouveau départ pour le Luxembourg) dévoilé mercredi.

«On souffre. Il ne faut pas que cela dure»

«C’est une très bonne chose, nous participerons avec plaisir», réagit Hubert Bonnier, directeur de l’hôtel Le Place d’Armes. Il dispose de 28 chambres et emploie une centaine de salariés. «Ce sont les Français et les résidents qui ne connaissent pas forcément notre offre», appuie-t-il. L’hôtelier n’a d’ailleurs pas attendu le gouvernement pour les inciter à venir. «Nous allons mettre en place une offre réservée aux résidents, avec une nuit pour deux, deux dîners dans notre restaurant gastronomique et deux petits déjeuners pour moins de 500 euros», précise-t-il. Car comme tous les professionnels du secteur, «on souffre. Il ne faut pas que cela dure.» Il espère que le gouvernement lui permettra de rouvrir son restaurant dès le 2 juin.


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«Nous ne savons pas comment cela va s’organiser», s’interroge néanmoins , gérant du Grand Hôtel Cravat et de ses 59 chambres. Il se demande aussi si les frontaliers, habitués à rentrer chez eux après leurs visites touristiques, resteront vraiment dormir sur place. Ce sera toujours mieux que rien pour l’hôtelier et ses 35 salariés, qui ne réalisent que 5% du chiffre d’affaires habituel pendant cette crise. «C’est la catastrophe», commente Carlo Cravat. «Nous attendons d’autres mesures du gouvernement. Nous sommes dans l’expectative.»

Du côté de l’hôtel Meliá Luxembourg, qui est resté ouvert depuis le début du confinement et accueille encore du personnel soignant frontalier, on salue l’initiative. «Nous pensons que c’est une très bonne idée de rassembler l’effort national luxembourgeois et le secteur de l’hospitalité. Cela permettra de faire découvrir notre offre et nos activités, qui font partie de la vie de la ville de Luxembourg. Quoi de mieux que de se réveiller avec un bon petit déjeuner et une belle vue? L’hôtellerie, c’est aussi une communauté de partage, et nous sommes aux côtés du gouvernement pendant cette période difficile», déclare ainsi Rogier van Zanten, le general manager de l’hôtel.

Idem, mais de façon plus nuancée du côté de l’Hôtel Le Royal, comme le confirme sa direction par le biais de : «Les efforts du gouvernement ne peuvent être qu’appréciés. C’est une idée très louable. Nous espérons bien entendu que cela va marcher. Maintenant, nous attendons d’avoir plus de détails…»

«Ça ne suffit pas»

Clovis Degrave, le gérant de , du côté de Dommeldange, se veut plus méfiant: «C’est un bon départ, mais ça ne suffit pas par rapport à l’ampleur de la crise.» Il se plaint de 195.000 euros de charges fixes chaque mois, alors que le manque à gagner en termes de chiffre d’affaires s’élève à 500.000 euros sur les deux derniers mois. «Il y aura des retombées positives, les clients viendront manger en même temps», admet-il. Mais il attend surtout de nouvelles aides directes et une date pour la réouverture du restaurant. L’hôtel compte 30 chambres et 18 salariés. Son gérant se questionne aussi sur les modalités de ce bon. Il attend, lui aussi, des précisions du gouvernement.

«C’est un instrument très ingénieux. Cela peut aider les entreprises à se faire une nouvelle clientèle, se redynamiser», commente de son côté , secrétaire général de l’Horesca. Même s’il regrette le manque de visibilité sur la réouverture des restaurants.

Le bon avantage-t-il les hôteliers de la capitale ou du nord du pays? «Oui», admet Pasquale Volza, le gérant de l’hôtel Miazia à Sanem, près de la frontière française. Il emploie 13 salariés. «Mais j’espère que cela va nous aider à faire connaître notre hôtel», relativise-t-il, parlant d’une «bonne initiative» de la part du gouvernement. Sa clientèle se compose principalement d’hommes et de femmes d’affaires, absents depuis mars. Il note une baisse de plus de 90% du chiffre d’affaires pendant la crise du Covid-19. La plupart de ses 16 chambres restent inoccupées.

Le bon sera valable dans toutes les structures d’hébergement: hôtels, mais aussi campings, auberges de jeunesse, etc. Il devrait être envoyé par courrier à tous les frontaliers et résidents de plus de 16 ans. Le gouvernement livrera plus de détails à ce sujet dans les prochaines semaines.