Ce mardi 14 février, les députés européens ont décidé de l’arrêt de la vente de voitures (et de véhicules utilitaires légers) thermique ainsi que les hybrides au profit du 100% électrique en adoptant, avec 340 voix pour, 279 contre et 21 abstentions, le texte prévoyant de réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures et des camionnettes neuves à partir de 2035.
Pour autant, le moteur thermique n’a peut-être pas encore dit son dernier mot. Le texte voté par le Parlement doit encore être approuvé par le Conseil de l’Union européenne, mais surtout, une clause de révision est prévue en 2026. Celle-ci doit permettre aux États membres et aux constructeurs automobiles de faire un point sur l’avancement des technologies permettant d’atteindre l’ambition zéro émission. Notons au passage que le texte voté par les députés européens évoque un objectif de «zéro émission de CO2» pour 2035 alors que le premier texte évoquait un objectif de «zéro émission de CO2 à l’échappement». «Ce petit détail laisse de fait une porte entrouverte aux moteurs à combustion interne fonctionnant avec des carburants synthétiques», analyse l’ACL.
Les constructeurs veulent croire au carburant synthétique
Car si les constructeurs ont investi énormément d’argent dans la transition électrique, plusieurs, comme Porsche ou Audi, sont également occupés à afin de proposer, d’ici à 2026, une alternative au 100% électrique. Pour le moment, ce type de carburant n’est pas encore mature et surtout trop cher. Mais il pourrait éviter aux constructeurs d’abandonner définitivement le moteur thermique. «Certains constructeurs restent encore discrets, mais on constate de plus en plus de demandes d’homologation pour des moteurs et des technologies compatibles avec les carburants synthétiques», avait d’ailleurs souligné Guido Savi, représentant officiel des constructeurs et importateurs automobiles au Luxembourg (Febiac) lors de organisée par le Paperjam+Delano Business Club. À côté de l’automobile, pour produire du fuel durable afin d’atteindre l’objectif européen de 63% de carburants renouvelables d’ici 2050.
D’un autre côté, la fédération Transport et Environnement (une organisation européenne regroupant une cinquantaine d’ONG actives dans le domaine du transport et de l’environnement) a estimé en décembre 2021 que pour le moment les carburants synthétiques n’étaient pas une solution viable d’un point de vue environnemental et économique.
En attendant, malgré une belle tendance à l’électrification, les voitures thermiques gardent la préférence du consommateur. Au Luxembourg, en janvier dernier, 54,75% des 3.726 nouvelles immatriculations étaient des moteurs thermiques diesel et essence. 27,17% étaient des véhicules hybrides et 18,09% des modèles 100% électriques.