«Il ne fait aucun doute que les institutions financières du monde entier continuent de souffrir des inefficacités causées par leurs infrastructures existantes. Trop d’entre elles s’appuient encore sur des piles technologiques fragmentées et des données cloisonnées, ce qui rend les processus critiques beaucoup trop lents et lourds.»
Arrivé deux ans après sa fondation dans la fintech désormais valorisée à près de trois milliards de dollars, Sean Desmond en est devenu le CEO début février. «Malgré notre croissance, je ne pense pas que notre exécution ait suivi l’ampleur des opportunités du marché… Notre capacité d’exécution au cours des deux dernières années a été fortement impactée par des vents contraires macroéconomiques indépendants de notre volonté», a commenté l’ex-directeur des produits de nCino – il supervisait environ les deux tiers des 1.833 employés de l’entreprise au moment de succéder à Pierre Naudé – fin mars à l’occasion de la publication des résultats annuels de l’entreprise basée à Washington.
Trois objectifs majeurs
Ce jour-là, Banque Raiffeisen permet à nCino de poser un pied dans un vingtième pays, 20 pays où elle compte 2.789 clients, des banques communautaires, des coopératives de crédit, des banques hypothécaires indépendantes, ainsi que les plus grandes entités financières à l’échelle mondiale (comme Bank of America, Barclays, Santander ou TD Bank).
«À la recherche d’une solution technologique pour digitaliser sa chaîne ‘Crédits’, la Banque s’est tournée après plusieurs mois d’analyse vers la solution nCino. Avec cette nouvelle technologie, notre ambition est de continuer la mutation de la Banque vers les outils digitaux en poursuivant trois objectifs majeurs: l’amélioration de l’expérience client, via notamment un processus plus fluide et plus rapide lors de l’octroi de nouveaux crédits, l’optimisation de l’efficacité interne avec par exemple la diminution de l’utilisation du papier et enfin le renforcement de la conformité règlementaire pour satisfaire aux exigences du régulateur, notamment en matière de reportings règlementaires», indique la banque.
Grâce à la plateforme connectée de nCino, la Banque peut accélérer le traitement des prêts et créer une expérience client digitale fluide. «Au cours du siècle dernier, Banque Raiffeisen a bâti une tradition de confiance et d’excellence auprès de ses clients», déclarait le CEO de la banque, Laurent Zahles, dans le communiqué officiel. «En choisissant nCino comme plateforme, nous offrirons à nos clients des solutions intelligentes qui nous permettront de continuer à répondre à leurs besoins et à leurs attentes à long terme.»
Et les chiffres permettent aisément de comprendre en quoi c’est important: en dix ans, la banque coopérative a vu son encours de crédit passer de 5,1 milliards d’euros (2014) à 7,69 milliards d’euros (2024), soit une augmentation de près de 51% (!).
nCino a été fondée fin 2011, au sein d’une banque américaine, pour répondre à des défis internes communs à l’ensemble du secteur bancaire: technologies obsolètes, données fragmentées, processus déconnectés et collaborateurs désengagés. Consciente que ces problématiques freinaient l’efficacité opérationnelle et la relation client, l’entreprise a développé une plateforme cloud pour transformer les prêts aux entreprises et aux PME, d’abord pour les banques locales et régionales aux États-Unis. À partir de 2014, nCino a élargi son champ d’action aux banques d’entreprise américaines, puis s’est lancée à l’international en 2017. Elle est aujourd’hui active en Amérique du Nord, en Europe, au Moyen-Orient, au Japon et dans la région Asie-Pacifique.
Son expansion repose sur une stratégie alliant développement interne et acquisitions ciblées, visant à construire une plateforme bancaire unifiée. L’intégration de sociétés telles que SimpleNexus, DocFox, FullCircl, ILT, Visible Equity, FinSuite ou plus récemment Sandbox Banking, a renforcé les capacités de la plateforme en matière de prêts hypothécaires, d’analytique avancée, d’IA, d’intégration, d’ouverture de comptes ou encore de prêts automobiles.