Dans sept ans, le parc automobile luxembourgeois devra compter 49% de véhicules électrifiés. L’âge moyen du parc automobile au Luxembourg est de 7 ans. On peut donc en déduire que la grande majorité des automobilistes vont changer de véhicule au moins une fois d’ici à 2030. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

Dans sept ans, le parc automobile luxembourgeois devra compter 49% de véhicules électrifiés. L’âge moyen du parc automobile au Luxembourg est de 7 ans. On peut donc en déduire que la grande majorité des automobilistes vont changer de véhicule au moins une fois d’ici à 2030. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

La rédaction de Paperjam fait un retour sur 2022 pour mieux introduire les thèmes qui devraient être centraux en 2023. Alors que le secteur automobile peine à retrouver ses niveaux d’avant-crise, la question de l’électrification devra se poser, tant au niveau des entreprises que des particuliers. 

Difficile de connaître l’engouement des automobilistes luxembourgeois pour . Il y a peu de données sur le sujet, et les statistiques permettent parfois plusieurs lectures. Pourtant, l’automobile et la mobilité seront des sujets de discussion dès janvier 2023 et l’ouverture de la , qui se tiendra du 23 janvier au 4 février prochains.

Une réelle tendance, early birds ou choix forcé?

En octobre 2022, le parc automobile luxembourgeois comptait 424.383 voitures dotées d’un moteur à combustion et 23.719 voitures électrifiées (100% électrique et hybride), soit 5,29% du parc automobile. D’un autre côté, de novembre 2021 à novembre 2022, presque 15% des nouvelles immatriculations concernaient des véhicules 100% électriques et 28,3% des nouvelles immatriculations étaient des hybrides. Un peu plus de 43% des nouvelles immatriculations de l’année dernière ont donc porté sur une voiture électrifiée.


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Peut-on parler d’une réelle tendance positive envers l’électrification ou tout simplement d’un effet «early adopter», ou encore d’un choix imposé par une politique d’entreprise en matière de flotte automobile? Difficile à dire. En Belgique, une enquête sur la mobilité réalisée par BNP Paribas Fortis a dévoilé qu’un tiers des sondés (35%) n’envisage pas d’abandonner leur véhicule thermique au profit d’un véhicule électrifié.

Si les constructeurs commencent à élargir leurs gammes, il reste encore des segments avec une faible offre électrifiée comme les petites citadines à bas prix, les grandes routières ou encore le segment familial à prix raisonnable. De nombreux freins ralentissent l’engouement des particuliers et des entreprises comme les prix encore élevés des voitures, la crise économique et énergétique pesant sur le pouvoir d’achat ou encore les problématiques liées à la recharge et aux conditions de revente sur le marché de l’occasion. Du côté des entreprises, pas de réel choix: elles doivent se tourner vers cette transition pour satisfaire plusieurs critères d’attractivités, écologiques et RSE.

Un choix qui se rapproche indéniablement

Dans sept ans, le parc automobile luxembourgeois devra compter 49% de véhicules électrifiés, c’est-à-dire hybrides ou 100% électriques. Cet objectif du gouvernement actuel fait écho aux ambitions européennes et à  votée par le Parlement.

Dans la mesure où l’âge moyen du parc automobile au Luxembourg est de 7 ans, on peut en déduire que la grande majorité des automobilistes va changer de véhicule au moins une fois d’ici 2030. Dès lors, le choix de passer à l’électrification va véritablement se poser, alors que jusqu’ici, seulement un peu plus de 5% des automobilistes se sont tournés vers des voitures électrifiées. 

L’électrification n’est pas juste un tournant technologique, c’est un changement d’habitude, d’utilisation, de conduite. Abandonner le thermique pour l’électrique, c’est aborder la question de l’autonomie, de la recharge et de l’installation d’une borne à domicile. Chose qui n’est pas forcément facile dans les résidences et les logements qui ne disposent pas d’une place de parking privative. C’est aussi la question de la recharge en entreprise et dans les espaces publics. Pour complexifier le tout, on rajoutera un contexte frontalier où des salariés passent parfois des heures à faire seulement une poignée de kilomètres pour se rendre au Luxembourg.


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Les plus optimistes attendront avec impatience pour abandonner définitivement le thermique. D’autres iront à contresens en misant sur , un segment pour lequel la Commission européenne et le Parlement ont gardé une petite fenêtre ouverte.

Le leasing automobile, solution des entreprises

En attendant, les entreprises et les particuliers vont tenter de trouver des solutions. Le leasing automobile, déjà très apprécié des entreprises, est en train de gagner les faveurs des particuliers. Soucieux de limiter les risques sur un marché de l’occasion encore trop récent pour les modèles électriques, les particuliers optent plus facilement pour un modèle de leasing sur mesure concernant les modèles électrifiés.

Les entreprises, qui connaissent déjà très bien le leasing automobile, vont devoir aller encore plus loin en investissant par exemple dans les bornes de recharge pour remplacer la carte carburant, en misant sur des solutions de partage de véhicule ou encore en nouant directement des contrats avec des constructeurs automobiles. Le but? Rester attractif et compétitif. Mais à quel prix, alors que (déi Gréng), ministre de la Mobilité et des Travaux publics, a déjà émis

Le secteur du transport, notamment celui du dernier kilomètre, est en train d’opérer une transition en douceur vers l’électrification. Mais cela reste onéreux. L’électrification des camions de marchandises n’est pour le moment pas du tout – ou presque – adaptée à ce marché, et l’hydrogène reste pour le moment une idée qui doit encore être concrétisée sur le terrain. Autrement dit, il faut encore construire les infrastructures, les réseaux et les business models. Mais, là encore, cela passera sans doute par la volonté d’investir des entreprises.

Plus globalement, la mobilité, qu’elle soit individuelle ou collective, restera un sujet qui alimentera les discussions en 2023, une année où le secteur automobile luxembourgeois tentera de renouer avec des niveaux de vente d’avant crise sanitaire. Pour rappel, entre 2016 et 2019, plus de 50.000 voitures neuves étaient vendues par an au Luxembourg. L’année dernière, le nombre de nouvelles immatriculations a péniblement dépassé les 40.000 unités.