C’était une start-up luxembourgeoise à la mode. Invitée sur tous les événements de technologie au Luxembourg et bien au-delà.
Qui avait fini par quitter son incubateur à la vue imprenable sur un fleuron de l’architecture luxembourgeoise pour ses propres locaux. Qui avait recruté un peu plus.
Et qui a disparu sans laisser d’adresse. «Pour ne pas laisser une terrible ardoise», commente avec bienveillance un proche de ce CEO, qui revient ces derniers jours sur la scène. Contacté à de multiples reprises par Paperjam, il n’a jamais donné suite à nos e-mails et autres SMS. L’idée était d’inviter de jeunes entrepreneurs comme lui à revenir aux fondamentaux, et non pas de l’accabler, mal typiquement européen.
De quoi sa start-up est-elle morte? D’absence de marché pour son idée. Comme 42% des échecs étudiés par CB Insights dans un rapport publié cette semaine.
Dans un exercice de médecine légale digitale, ses consultants ont décortiqué les cadavres de 101 start-up. Leur première conclusion est assez claire: la mort est due à des facteurs multiples.
Mais la raison première, toujours et encore, est l’absence de marché. L’entrepreneur doit apporter une solution à un problème. Sans problème, pas de solution. Sans solution, pas de client.
Un tiers des start-up avouent ensuite ne pas avoir assez bien veillé à leur cash. Soit parce que les développements ont coûté plus cher que prévu, soit parce que la levée de fonds imaginée n’est jamais venue.
Un quart des start-up regrettent de ne pas avoir compris qu’elles n’avaient pas la bonne équipe. Pas le bon directeur technique ou pas assez de cofondateurs pour embrasser la totalité du développement de la société, qu’il soit technique, commercial ou financier. Les VC sont particulièrement sensibles à l’équipe qui est aux manettes. Trop petite, elle est soumise à la maladie ou au départ d’un cadre important. Trop grande, elle est embourbée dans des schémas de décision complexes.
Une liste qui a l’air assez banale pour qui baigne dans le monde des start-up, mais qu’il faudrait accrocher à un tableau auquel l’équipe dirigeante est confrontée chaque jour.