Entouré de plusieurs officiels, dont la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer, le CEO de PwC, François Mousel, a symboliquement posé, jeudi 24 avril, la première pierre du futur siège de la firme: le Campus. Ce projet emblématique incarne une nouvelle philosophie du travail, dans un monde post-Covid où le bureau n’est plus un passage obligé, mais un outil parmi d’autres. (Photo: Céline Coubray/Maison Moderne)

Entouré de plusieurs officiels, dont la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer, le CEO de PwC, François Mousel, a symboliquement posé, jeudi 24 avril, la première pierre du futur siège de la firme: le Campus. Ce projet emblématique incarne une nouvelle philosophie du travail, dans un monde post-Covid où le bureau n’est plus un passage obligé, mais un outil parmi d’autres. (Photo: Céline Coubray/Maison Moderne)

Avec la pose de la première pierre de son  «Campus», PwC a aussi indiqué que le nouveau bâtiment proposerait 2.300 places, soit 100 de moins que Crystal Park en 2014, alors que le Big Four a vu le nombre de ses employés augmenter de plus de 75%. Une parfaite illustration du changement d’époque qui nécessitera de bien surveiller les KPIs liés à la durabilité.

Le chiffre a fait tiquer: le jeudi 24 avril, le CEO de PwC, François Mousel, casque de chantier sur la tête, . Soit 100 de moins que l’actuel Crystal Park, à quelques mètres de là. Mais, dans l’intervalle, le payroll de l’entreprise a augmenté de plus de 75%, passant de 2.250 personnes en juillet 2014 à 3.860 personnes en juillet dernier. Entre les deux, le Covid et les bouchons et autres problèmes de mobilité sur les rails, par exemple, ont complètement changé la donne.

«Les plans d’aménagement sont toujours en cours, mais le Campus comptera environ 2.300 postes de travail», confirme PwC. À cela s’ajoutent les 200 postes du bâtiment Emerald et les 480 autres répartis dans les bureaux satellites. «Avec près de 3.000 sièges disponibles chaque jour, nous pouvons accueillir l’ensemble de nos équipes, compte tenu de la flexibilité offerte par le télétravail.» Les quelque 800 collaborateurs restants sont, selon l’entreprise, en mission chez les clients, en congé ou en télétravail.

La capacité des bureaux satellites sera d’ailleurs doublée dans les deux ans à venir, selon le rapport de durabilité 2024. Un signal clair: le modèle centralisé d’hier cède la place à une approche plus agile, où le lieu de travail s’adapte aux besoins réels.

Un doublement des capacités de travail décentralisées

Car en 2022, au moment de succéder à John Parkhouse, M. Mousel indiquait: «Nous nous lançons résolument sur une trajectoire de croissance. Après , la prochaine étape, c’est le milliard. Dans cinq ans, dans neuf ans… peu importe. Pour moi, c’est l’objectif à viser. Pour autant que le Luxembourg en tant que pays ne s’effondre pas complètement.»

En tant que CEO, mais aussi Chief Sustainability Officer de PwC Luxembourg, M. Mousel imprime également une volonté forte en matière de durabilité. Cela se traduit dans le choix du Campus, conçu pour être un bâtiment neutre en carbone, et dans des décisions opérationnelles concrètes.

La politique de mobilité a été renforcée: incitations au covoiturage, soutien aux transports publics et restrictions sur les voitures de leasing. Depuis 2023, seules les voitures émettant moins de 50 g CO₂/km sont autorisées, et dès 2030, toute la flotte devra être 100 % électrique. Résultat: une baisse de 31 % des émissions liées aux véhicules depuis 2019, mais avec ces choix et le retour au bureau, la recharge des véhicules électriques a augmenté et représente déjà 9 % de la consommation totale d’électricité de PwC.

Électricité: un usage plus vert et plus efficace

Côté énergie, la firme vise une alimentation 100% renouvelable d’ici 2030. En 2024, 95% de l’électricité consommée dans les huit bureaux satellites provenait de sources renouvelables. Une légère baisse due à l’ouverture d’un nouveau site à Windhof, dont la gestion énergétique reste pour l’instant hors de portée de PwC. Des négociations sont en cours avec le propriétaire pour y remédier.

Crystal Park, alimenté à 100% par de l’électricité d’origine hydraulique norvégienne depuis 2011, sera abandonné en 2027 pour le Campus, neutre en carbone, qui utilisera uniquement de l’électricité renouvelable et permettra une réduction estimée de 30% de la consommation électrique et de 70% de la consommation de chaleur par rapport au siège actuel.

Un marché immobilier maintenu à flot par l’État

Alors que des acteurs comme PwC repensent leur stratégie immobilière autour du télétravail et de la durabilité, le marché des bureaux à Luxembourg reste étonnamment stable. Le taux de vacance tourne autour de 4%, et les loyers prime se maintiennent à 54 €/m²/mois dans le quartier d’affaires, selon CBRE et JLL.

Mais cette apparente résilience masque une dépendance croissante à la demande publique. En 2024, l’État a été l’acteur principal de plusieurs transactions majeures: location du bâtiment Laccolith (11.291 m²), acquisition du Twist pour le Statec, et pré-location de 6.024 m² à Hamm pour l’Office national de l’accueil. À lui seul, le secteur public, allié au secteur financier, a représenté près de 60 % du volume de prise en location au premier trimestre.