7.470 naissances ont été recensées en 2023 par le Statec sur tout le pays (dont 6.320 naissances de résidents luxembourgeois), avec en fond une forte dépendance des sages-femmes frontalières. (Photo: Shutterstock)

7.470 naissances ont été recensées en 2023 par le Statec sur tout le pays (dont 6.320 naissances de résidents luxembourgeois), avec en fond une forte dépendance des sages-femmes frontalières. (Photo: Shutterstock)

Jusqu’à présent proposée en BTS de trois ans et difficilement réalisable, la formation universitaire pour devenir sage-femme au Luxembourg fera sa première rentrée en septembre prochain sous la forme d’un bachelor de quatre ans.

Demandé depuis plusieurs années par les professionnels du secteur, le Luxembourg possède désormais son bachelor en quatre ans en sciences maïeutiques – sage-femme. La formation démarrera en septembre prochain à l’Université du Luxembourg. Jusqu’à présent, le pays proposait un BTS en trois ans pour devenir sage-femme. «Les jeunes doivent intégrer en trois ans les notions que les étudiants étrangers mettent quatre années à apprendre», regrettait la vice-présidente à l’époque de l’ALSF (Association luxembourgeoise des sages-femmes), Yolande Klein, déjà en 2019. L’ALSF demandait alors que la formation au métier de sage-femme se déroule sur quatre années scolaires.

Si la situation dans ce corps de métier est moins préoccupante, pour le moment, , et que l’on ne peut pas parler de pénurie, les quelque 230 sages-femmes du pays sont aux deux tiers frontalières, selon des chiffres fournis par l’ALSF en 2022. L’hyper-dépendance des pays voisins pour les 7.470 naissances recensées en 2023 par le Statec sur tout le pays (dont 6.320 naissances de résidents luxembourgeois) est donc aussi présente que pour les autres professions des secteurs médicaux et paramédicaux.

34,66 sages-femmes pour 1.000 naissances vivantes

Dans une réponse parlementaire datant de 2019, la ministre de la Santé de l’époque, (LSAP), expliquait que la densité de sages-femmes au Luxembourg (34,66 sages-femmes pour 1.000 naissances vivantes) était légèrement supérieure à celle observée en France (29,59) ou en Allemagne (30,58). Mais celle observée en Belgique était toutefois bien supérieure, avec 65,35 sages-femmes pour 1.000 naissances vivantes.

Concernant la nouvelle formation à proprement parler de l’Université du Luxembourg, elle sera de 15 places. Un diplôme de fin d’études secondaires est requis pour pouvoir y être admis, et un niveau B2 en français et en allemand et A2 en anglais est demandé. 50% de l’enseignement est en effet réalisé en français, 30% en allemand et 20% en anglais.

«Jusqu’à présent, la majorité des sages-femmes au Luxembourg étaient formées à l’étranger, principalement en France, en Belgique et en Allemagne», explique le professeur Ali Ghanchi, directeur du bachelor en sciences maïeutiques – sage-femme. «Cependant, la crise du Covid-19 a mis en évidence les risques associés à cette dépendance, notamment en cas de fermeture des frontières. Ce nouveau bachelor a donc pour objectif d’améliorer le recrutement, la rétention et l’autonomie professionnelle des sages-femmes au Luxembourg», ajoute-t-il.

Un master en médecine en attente

Pour rappel, depuis 2020, l’Université du Luxembourg propose un bachelor en médecine, complété en 2021 par des spécialisations en médecine générale, neurologie et oncologie. , l’absence d’un cursus complet contraint les étudiants à poursuivre leur formation à l’étranger, augmentant ainsi la dépendance du Luxembourg vis-à-vis des systèmes éducatifs et de santé des pays voisins, alors que les besoins en professionnels de santé continuent de croître.

L’unité de simulation en santé (SimUL) de la faculté des sciences, des technologies et de médecine (FSTM) de l’Université permet également aux étudiants (et chercheurs de manière générale) de travailler avec des équipements à la pointe des dernières technologies.