«Nous avions essayé d’alerter le conseil d’administration (de Caritas, ndlr) il y a plusieurs mois déjà concernant les problèmes au sein du service financier de la Fondation Caritas, mais la direction ne donnait pas suite à nos sollicitations», dénonce l’OGBL. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/archives)

«Nous avions essayé d’alerter le conseil d’administration (de Caritas, ndlr) il y a plusieurs mois déjà concernant les problèmes au sein du service financier de la Fondation Caritas, mais la direction ne donnait pas suite à nos sollicitations», dénonce l’OGBL. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/archives)

Pour l’OBGL, syndicat majoritaire dans le secteur de la santé, des services sociaux et éducatifs, le scandale qui secoue la Fondation Caritas depuis le mois de juillet découle de la nouvelle direction en place depuis presque quatre ans.

Après le décès de son directeur Andreas Vogt en novembre 2020, , jusque-là directeur général adjoint de la Croix-Rouge luxembourgeoise. «C’est à partir de ce moment-là que nous avons senti une différence dans la gestion de nos activités, ce n’était plus l’humain qui était prioritaire, mais l’argent», raconte Ingrid Theodor, éducatrice graduée et responsable d’une structure à destination des réfugiés ukrainiens à Differdange, suppléante à la délégation du personnel de la Fondation Caritas (OGBL).

«Nous avions essayé d’alerter le conseil d’administration il y a plusieurs mois déjà concernant les problèmes au sein du service financier de la Fondation Caritas, mais la direction ne donnait pas suite à nos sollicitations», dénonce Smail Suljic, secrétaire central du syndicat Santé, services sociaux et éducatifs à l’OGBL. «Et même globalement au sein de l’entreprise, le climat était terrible, nous rapportaient les salariés, avec un très fort turnover.»

Quid de la direction actuelle?

«La seule personne qui avait une vision sur les finances de la fondation est la personne incriminée. Et est-ce que le conseil d’administration aurait réagi s’il avait écouté la délégation du personnel? Ce n’est même pas certain», interroge Smail Suljic. Ce que demandait l’OGBL, et ce que le syndicat demande à travers la nouvelle structure HUT, «c’est qu’un représentant de la délégation soit présent au sein du conseil d’administration, comme c’est le cas au sein des banques, car on parle tout de même de fonds publics».

Interrogée sur la présence ou non, actuellement, du directeur Marc Crochet au sein de l’entreprise, Ingrid Theodor a précisé «qu’il est en arrêt maladie depuis que le scandale a éclaté au mois de juillet, tout comme les trois autres membres du comité de direction (en charge des RH, des opérations et des finances, ndlr)».

Une «non-transparence» dénoncée

L’OBGL avait organisé, ce vendredi 20 septembre, une conférence de presse pour «dénoncer la non-transparence du comité de crise et l’absence de dialogue avec la délégation du personnel sur les nouveaux contrats qui seront donnés à signer aux salariés. Actuellement, nous avons demandé à tous par mail de ne pas signer les résiliations de contrats tant que nous n’avons pas vu les nouveaux», complète Ingrid Theodor.

L’OBGL avait organisé, ce vendredi 20 septembre, une conférence de presse pour «dénoncer la non-transparence du comité de crise». (Photo: Ioanna Schimizzi/Paperjam)

L’OBGL avait organisé, ce vendredi 20 septembre, une conférence de presse pour «dénoncer la non-transparence du comité de crise». (Photo: Ioanna Schimizzi/Paperjam)

Pour rappel, (Hut, ou «aide sur le terrain») succédera à Caritas pour poursuivre les activités nationales de l’institution. Une structure dont les statuts, au 20 septembre, n’ont pas encore été déposés au registre du commerce.