Jean-Laurent Bonnafé, à la tête de BNP Paribas depuis 2011, pourrait être reconduit ce mardi 13 mai. (Photo: Belga)

Jean-Laurent Bonnafé, à la tête de BNP Paribas depuis 2011, pourrait être reconduit ce mardi 13 mai. (Photo: Belga)

L’ère de Jean-Laurent Bonnafé, à la tête de BNP Paribas depuis 2011, est partie pour se poursuivre quelques années de plus, avec le renouvellement attendu mardi de son mandat d’administrateur et le relèvement à 68 ans de la limite d’âge pour le poste de directeur général. Un choix qui concerne aussi le Luxembourg, où le groupe est solidement implanté via BGL BNP Paribas et ses filiales.

L’histoire continue pour Jean-Laurent Bonnafé. Le directeur général de BNP Paribas depuis 2011 devrait voir son mandat prolongé, avec à la clé un allongement de la limite d’âge du poste, de 65 à 68 ans. L’assemblée générale des actionnaires, prévue ce mardi 13 mai, est appelée à entériner ces décisions, qui devraient lui permettre de rester aux commandes du groupe.

Discret mais influent, l’ingénieur formé à Polytechnique, passionné de mathématiques, a fait ses armes dans le service public avant de rejoindre BNP en 1993. Quatre ans plus tard, il devient responsable de la stratégie et du développement. Lors de la fusion de BNP avec Paribas en 2000, il copilote le processus d’intégration des deux banques. Il entre au comité exécutif de BNP Paribas en 2002, chargé notamment d’intégrer la banque belge Fortis de 2009 à 2010, après la crise des subprimes. Il devient CEO de Fortis Banque de mai 2009 à février 2011, avant de prendre, fin 2011, la direction générale du groupe BNP Paribas.

Une période marquée par des crises, comme l’amende de 6,6 milliards d’euros infligée par les États-Unis en 2014 pour avoir commercé en dollars avec des pays sous embargo américain, notamment le Soudan, l'Iran et Cuba entre 2002 et 2009. Ou, plus récemment, par les critiques répétées d’associations de défense de l’environnement, qui l’accusent de continuer à financer les énergies fossiles. Ce à quoi il avait rétorqué que BNP Paribas n’est «pas l’Onu», tout en rappelant la stratégie RSE de la banque, qu’il juge très affirmée.

Une expansion continue

Mais également par une croissance solide et une expansion stratégique. Forte de recettes et d’un bénéfice en hausse en 2024, BNP Paribas a confirmé ses objectifs pour 2026. Elle compte finaliser en 2025 l’acquisition de la filiale de gestion d’actifs de son compatriote Axa.

Pour le président de la banque, Jean Lemierre, maintenir Jean-Laurent Bonnafé est une mesure de bon sens: «Jean-Laurent est quelqu’un qui a une très bonne réflexion stratégique sur la banque et qui la met en œuvre. Prévoir les enjeux à long terme en même temps que l’exécution, c’est remarquable», dit à l’AFP celui qui travaille en tandem avec lui depuis 2014.

Un avis partagé par le président de Vinci, Xavier Huillard: «C’est un homme très simple, très pédagogue, avec lequel discuter est toujours un vrai régal. Il a à la fois une culture économique et une connaissance très large et très profonde des métiers de la finance.»

Au Luxembourg

Au Luxembourg, le groupe a également un impact tangible. À travers BGL BNP Paribas, sa filiale depuis 2009, le groupe propose une gamme complète de services à plus de 180.000 clients particuliers et professionnels via un réseau de 28 agences. Il intervient également dans la banque privée, la banque des entreprises, le capital-investissement (via BGL BNP Paribas Development) et le wealth management international.

BNP Paribas Asset Management Luxembourg gérait, de son côté, plus de 135 milliards d’euros d’actifs à la fin de l’année 2023. Tandis que le parc géré par Arval Luxembourg – filiale de BGL – a atteint une flotte de près . Avec l’ensemble de ses activités, le groupe BNP Paribas comptait 3.754 collaborateurs dans le pays en 2024.