L’Asti appelle à la vigilance après les décisions pour pérenniser Caritas, victime d’un vol de 61 millions d’euros. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

L’Asti appelle à la vigilance après les décisions pour pérenniser Caritas, victime d’un vol de 61 millions d’euros. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

Dans un billet de blog, l’Association de soutien aux travailleurs immigrés dit voir dans les changements à Caritas une «manœuvre» du «chef de l’exécutif», pas désigné par son nom, et appelle à la vigilance «pour éviter la poursuite d’une évolution non-désirable».

L’Association de soutien aux travailleurs immigrés (Asti) aurait pu être constructive. Et dire comment elle voyait la poursuite des activités de Caritas, qui s’est fait dérober plus que la totalité des moyens financiers dont elle disposait. Mais dans un billet de blog, intitulé «Le danger d’une dérive démocratique: le scandale Caritas, le pouvoir exécutif et la société civile», signé par l’asbl sans plus de précision, elle critique, point par point, les décisions prises jusqu’ici.

«– Le pouvoir exécutif prend la relève de la participation de l’Église. Il le fait à toute vitesse, en mettant en place des organes de surveillance, issus non de la société civile mais d’acteurs, pour la plupart économiques et proches du périmètre gouvernemental.

– Le chef de l’exécutif déclare, d’une part, que Caritas n’est pas l’État et joue, par ailleurs, un rôle déterminant dans la mise en place hâtive d’une structure de remplacement dédiée qui porte le nom biscornu de HUT.

– Cette manœuvre permet deux choses. En premier lieu, elle entend légitimer la notion que les acteurs sociaux ne sont que des «prestataires de services». Elle entend également réguler et contrôler la communication (hors de celle du parquet qu’on attend avec impatience) et éviter tout «dérapage»», écrit l’Asti.

«Dès lors et en l’absence de réactions allant au-delà des banalités convenues du monde politique, il faut prendre garde et faire preuve de vigilance», écrit l’association. «Ces prolongements d’un acte de haute délinquance financière nous amènent sur une pente qui risque, elle, de provoquer des dérapages non-démocratiques difficilement contrôlables. Pour les ONGs comme pour le grand public, il faut faire front commun pour éviter la poursuite d’une évolution non-désirable. Chacun, gouvernement compris, doit prendre conscience de l’importance qu’il occupe et doit continuer à occuper, la société civile comme garant essentiel de la stabilité et de la richesse de nos démocraties. Ses valeurs méritent d’être protégées quoiqu’il arrive.»

L’Asti avait aussi souligné que la fragilité de la gouvernance des acteurs de la société civile est assez rare, que les structures sont robustes et bien gérées; que l’action sociale s’appuie sur deux jambes, le financement de la «société bourgeoise» et de la société civile; et que Caritas, malgré son orientation confessionnelle, «fut à maintes reprises la voix de l’empathie, de la compréhension, de la critique de la violence administrative».