Offrir un lifting à son premier supermarché à l’occasion de ses 30 ans de présence au Luxembourg, la symbolique est forte pour Aldi et son point de vente de Dudelange. Mais l’enseigne ne s’arrête pas là: «Ce nouveau concept, c’est un développement qui va se faire de façon graduelle dans les prochains mois pour l’ensemble de nos magasins», annonce, tout sourire, Pierre-Alexandre Rocour, managing director.
Le parcours client débute donc par un marché aux fruits et légumes frais, à côté duquel les plats préparés et autres salades à emporter («chilled convenience») se taillent la part des linéaires juste avant un espace dédié à la viande fraîche. Pourtant, la boucherie Renmans reste adossée à cette implantation, comme l’ensemble des 17 Aldi du Luxembourg. «C’est quelque chose qui a été discuté avec Renmans», assure notre interlocuteur pour qui l’offre est complémentaire: «Avec de la viande préemballée, les clients ont ainsi un choix supplémentaire sans forcément avoir un autre passage en caisse. Tout le monde peut y trouver son compte».
Au rayon boulangerie, Aldi revendique trois fois plus de références qu’en Belgique, avec un accent porté sur les spécialités luxembourgeoises mais aussi portugaises. Viennent ensuite les produits frais comme les charcuteries, parmi lesquelles figure la marque Cobolux. Puis, d’autres fournisseurs luxembourgeois se font une place dans les linéaires, comme Munhowen et Luxlait par exemple. Au total, Aldi compte 230 références luxembourgeoises sur les 1.700 articles de sa gamme. Celle-ci s’étend sur 1.360m2 – deux fois plus qu’avant la fermeture du magasin de Dudelange en août dernier.
Un ancrage luxembourgeois promu
«Il y a 30 ans, l’assortiment était un copier-coller de ce que les clients pouvaient trouver en Allemagne ou en Belgique. Mais, depuis quelques années, Aldi a la ferme volonté d’être un acteur luxembourgeois de la grande distribution», explique Pierre-Alexandre Rocour.
Il ne le cache pas, son principal concurrent est Lidl, «hard discounter» devenu «smart discounter», avec une modernisation de sa gamme et de ses points de vente. «Le numéro 1 du marché, Cactus, a un poids particulier: c’est la marque luxembourgeoise par excellence. Pour nous, cela représente un idéal non pas à atteindre, mais un idéal vers lequel on doit tendre», avance notre interlocuteur.
Aldi compte aussi 10% de produits de marque, une formule décidée pour «évoluer avec les besoins de la clientèle», au même titre que les produits locaux. «Notre ADN reste la qualité supérieure à bas prix.»
L’enseigne totalise 17 points de vente au Luxembourg, et ambitionne d’en ouvrir un de plus d’ici la mi-2022, à Beggen. Fin 2023 ou début 2024, le magasin de Marnach devrait déménager dans un nouveau centre commercial, voisin à l’actuel point de vente.
La chaîne aux 180 salariés n’estime pas le maillage complet avec 18 implantations: elle se dit attentive aux évolutions démographiques du pays. «Nous avons un objectif de proximité: que chaque habitant au Luxembourg puisse avoir un Aldi dans les 15 à 20 minutes de route de chez lui et, éventuellement, un magasin dans le centre-ville de Luxembourg». À la question de savoir quand cette potentielle implantation deviendra réalité, l’heure est à la réflexion. «À voir si cela passe du possible au réalisable», conclut prudemment le managing director.