Jacques Sanavia, qui a pris la succession du maître luthier Jean-Pierre Reitz a rouvert l’atelier à Mamer. Il rebaptise alors l’Atelier «Col Legno», une indication pour attaquer la corde avec le bois de l'archet.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Jacques Sanavia, qui a pris la succession du maître luthier Jean-Pierre Reitz a rouvert l’atelier à Mamer. Il rebaptise alors l’Atelier «Col Legno», une indication pour attaquer la corde avec le bois de l'archet.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

À Mamer, deux musiciens, Jacques Sanavia et Mélissa Henno, ont transformé leur passion en un véritable savoir-faire: les artisans luthiers font ainsi perdurer le savoir-faire du maître luthier Jean-Pierre Reitz. Leur atelier de lutherie, Col Legno, a ouvert en janvier. 

À quel âge avez-vous su que la musique et la lutherie constitueraient votre métier?

Jacques Sanavia. – «J’aime la musique depuis toujours, mes parents sont aussi musiciens. Je voulais en faire mon métier et jouer dans un orchestre, mais les places sont chères. La chance de pouvoir intégrer l’orchestre souhaité est presque nulle. Je me suis questionné sur les alternatives, et j’en suis rapidement venu à l’idée de la lutherie. J’ai toujours pris très soin de mon instrument. Cette idée ne m’a plus lâché. Mon luthier, Jean-Pierre Reitz, m’a encouragé.

Votre quotidien correspond-il à ce que vous attendiez?

«Administrativement, c’est plus lourd que ce que je pensais, c’est parfois un peu difficile de trouver l’équilibre entre le travail sur les instruments et l’admi­nistratif. Il m’arrive de rester plus tard le soir pour travailler sans être interrompu. Ça fait forcément de plus longues journées. Mais je n’ai pas de regret, je sais pourquoi je le fais: pour moi, pour plus tard…

«La création ou la reprise d’une entreprise est un très grand challenge»
Jacques Sanavia

Jacques SanaviaLuthierCol Legno

Quels sont les plus grands challenges auxquels votre entreprise fait face?

«La création ou la reprise d’une entreprise est déjà un très grand challenge. Je pensais d’ailleurs que j’aurais eu plus d’aide, le challenge est donc de se débrouiller. Quand on reprend une activité qui marche, c’est déjà une très bonne base. L’autre challenge est de continuer à apprendre tous les jours. C’est parfois difficile pour les gens d’accepter que des jeunes fassent quelque chose. D’un côté, ils disent que c’est bien, mais de l’autre côté, ils peuvent aussi manquer de confiance.

Comment voyez-vous votre entreprise dans cinq ans?

«Dans cinq ans, j’espère pouvoir embaucher quelqu’un, pour la lutherie ou pour l’administratif, et peut-être un archetier.

Quel est votre message pour les décideurs politiques?

«Je ne veux pas faire de poli­tique. Mais je constate qu’il existe des aides et des dispositifs pour accompagner ceux qui se lancent, par exemple avec la Chambre des métiers. Mais on ne connaît pas forcément toutes les aides possibles, il pourrait être utile de plus en parler.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , paru le 25 octobre. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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