Mobilité, santé, éducation… France et Luxembourg poursuivent leur coopération transfrontalière. Au sein du domaine de Volkrange, entourées de verdure, la ministre luxembourgeoise de la Grande Région, (DP), et la secrétaire d’État française chargée de l’Europe, Laurence Boone, ont présidé la 7e réunion de la Commission intergouvernementale franco-luxembourgeoise (CIG). Après plus d’une heure de réunion plénière des deux délégations – composées chacune de 12 personnes – les ministres qui la co-présidaient ont présenté le résultat de leurs mois de travaux à la presse.
A31 bis, trains et P+R
Ceci dans le calme d’une véranda avec vue sur le parc, qui contrastait avec le bruit des manifestants à l’entrée du domaine, munis de banderoles «anti-privatisation» et A31 bis.
, entre autres, des sujets dont les ministres ont «salué les avancées». Une nouvelle enquête publique est prévue sur sa construction en 2024, pour une mise en service entre 2030 et 2035.
Côté ferroviaire, Laurence Boone a affirmé sa volonté de passer, sur la ligne reliant Metz à Luxembourg, de 8.000 à 14.000 places assises par jour et par sens en heures de pointe d’ici 2025 avec l’arrivée de nouvelles rames, puis à 22.000 pour 2030. Et d’équiper les gares de Longwy et de Thionville de P+R, respectivement pour 2024 et 2025. Des études sont en cours pour d’autres parkings de ce genre qui devront suivre les développements du rail.
Les ministres ont rappelé que les travaux financés par le Protocole d’accord relatif au renforcement de la coopération en matière de transports transfrontaliers du 20 mars 2018 et son avenant (440 millions d’euros) se faisaient en deux phases. «La première, qui vise l’horizon 2024-2025, est bien avancée.» Les travaux d’allongement des quais côté français devraient être finalisés fin 2023. La seconde phase prévoit une augmentation des capacités électriques de la ligne, pour laquelle des études seront lancées en 2023.
«Nous faisons ce que nous pouvons pour augmenter la cadence des trains», assure Corinne Cahen, qui concède que les choses ne peuvent pas aller assez vite pour les 120.000 frontaliers français au Grand-Duché.
De manière générale, les deux parties ont convenu de démarrer une étude globale de mobilité transfrontalière entre le Luxembourg et le Nord de la Lorraine. La question d’une participation financière du Luxembourg aux projets de bus à haut niveau de service portés par la Moselle sera analysée en fonction de ses résultats.
Éducation et santé
La réunion a aussi été l’occasion d’une déclaration d’intention pour la mise en place d’un parcours plurilingue en anglais, allemand et luxembourgeois sur le territoire du GECT Alzette-Belval. Le Luxembourg mettra à disposition des professeurs pour ce programme qui commencera en maternelle et à l’école élémentaire de Villerupt, puis au collège d’Audun-le-Tiche.
Au niveau de l’université, Corinne Cahen souligne la possibilité pour les bacheliers luxembourgeois de poursuivre leurs études de médecine en France. Ainsi que la nouvelle offre de soins infirmiers de l’Uni, qui augmentera la main d’œuvre disponible sur le territoire.
La santé étant un autre domaine clé de coopération, les deux parties ont signé un accord pour créer un observatoire des données de santé. Un groupe de travail a été constitué pour faciliter le parcours de soins des frontaliers.
Environnement, culture et sécurité
«L’aménagement du territoire ne doit pas s’arrêter aux frontières», complète Corinne Cahen. Avant d’annoncer la création d’un nouveau groupe de travail sur l’environnement, qui planchera en priorité sur les déchets transfrontaliers.
Parmi les autres ambitions citées par la ministre: «pérenniser les projets d’Esch 2022» ou encore la collaboration en matière de sécurité intérieure, avec la mise en place de contrôles conjoints et de patrouilles mixtes, ferroviaires comme routières. La coopération transfrontalière sera notamment renforcée pour les Jeux Olympiques 2024 en France.
Les ministres se sont félicitées du passage de 29 à 34 jours de télétravail. Déjà un grand pas par rapport aux négociations selon Corinne Cahen, bien qu’elle «aimerait augmenter» ce seuil pour les frontaliers. «Nous sommes en pourparlers avec le gouvernement français.»
«La coopération s’est intensifiée depuis la création de la CIG en 2010», analyse Laurence Boone. «Nous commençons à voir le résultat de nos travaux», complète Corinne Cahen. Le prochain rendez-vous est déjà donné en 2024 au Grand-Duché, pour sa 8e réunion.