Carole Miltgen est CEO de Prisma.  (Photo: Maison Moderne)

Carole Miltgen est CEO de Prisma.  (Photo: Maison Moderne)

Carole Miltgen, âgée de 53 ans, a fondé Prisma. Elle est CEO depuis 2006. Dans le cadre du dossier «Unusual Suspects» de Paperjam, elle évoque son parcours. 

En une phrase, comment décririez-vous les qualités indispensables à l’exercice de votre fonction? 

Carole Miltgen: «La consistance. Je suis cohérente dans tout ce que je fais. Je fais une chose comme je fais toutes choses. On ne peut pas courir un marathon si on ne s’entraine pas, c’est la même approche pour gérer une entreprise, il faut beaucoup de persévérance pour effectuer un travail correctement. Si on travaille constamment correctement et comme il faut, cela finira par porter ses fruits. Ex nihilo, nihil fit. 

De quoi êtes-vous la plus fière dans votre parcours? 

«Je suis toujours restée fidèle à moi et ma ligne, même si on a essayé de me dissuader ou me déstabiliser.  

Suivre mon intuition, même dans des situations difficiles, s’est avéré être une bonne solution pour moi. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas demandé de l’aide quand j’en avais besoin. On m’a dit une fois «si tu demandes de l’aide, personne ne te la refusera»; et je trouve que c’est vrai.  

J’aime écouter les conseils qu’on peut me donner; j’apprécie chaque retour et me tourne souvent vers mon conjoint, mon équipe et mes amis pour recevoir un conseil. Surtout si quelqu’un d’autre est mieux placé que moi, pour analyser une situation ou voir un problème d’un autre angle. Cela dit, à la fin de la journée, c’est moi qui dois décider, car après tout c’est ma société et c’est ma vie et je dois pouvoir vivre avec la décision prise.  

Dans vos fonctions, quels sont les défis à relever dans les prochaines années? 

«L’être humain. Non seulement professionnellement, mais l’être humain en général. J’ai l’impression que je ne comprends plus ce monde dans lequel je vis et dans lequel j’ai grandi. Le non-respect de tous les jours m’attriste; le bon sens qui n’existe plus; une certaine bêtise humaine qui rivalise avec une certaine intelligence artificielle; une agressivité journalière qui me trouble; une nonchalance qui va trop loin.  

Depuis quand, sommes-nous, les patrons, devenus The Enemy Number One? J’ai le privilège de travailler avec des gens fantastiques. En revanche, depuis quelques années, quand je fais des interviews, je croise rarement un candidat qui me parle d’atouts qu’il/elle peut apporter à l’entreprise pour qui il/elle veut travailler, mais demande (juste) ce que la société peut faire/donner à lui/elle. Naïve comme je suis, j’étais persuadée que dans la vie tout était un échange.  

Personne ne sera jamais critiqué par quelqu’un qui fait plus que vous, car ils sont trop concentrés sur leurs rêves et savent à quel point le voyage est difficile. La critique vient toujours de quelqu’un qui n’atteint pas ses objectifs et qui s’en prend donc à celui et celle qui les a réalisés. Et oui… la route du succès est constamment en construction.» 

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam , paru le 24 avril 2024. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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