Marc Goergen et Sven Clement, députés du Piratepartei, ont présenté le bilan parlementaire de leur fraction ce mercredi 21 juillet à l’hôtel Le Place d’Armes. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Marc Goergen et Sven Clement, députés du Piratepartei, ont présenté le bilan parlementaire de leur fraction ce mercredi 21 juillet à l’hôtel Le Place d’Armes. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le Piratepartei a présenté ce mercredi 21 juillet son bilan parlementaire. Parmi les principaux sujets abordés figurent la fiscalité, la transparence du gouvernement, ou encore la gestion de la crise sanitaire. Le député Sven Clement répond à nos questions.

Quel bilan faites-vous de cette année parlementaire?

. – «Le Covid-19 a pris beaucoup de temps, de ressources, mais nous sommes assez contents de la façon dont la crise sanitaire a été gérée, même si la situation a parfois été pénible avec des ordres du jour qui étaient basculés en dernière minute. Nous avons aussi réussi à parler d’autres sujets très importants comme le logement ou l’imposition. Nous sommes d’ailleurs en train de créer une vraie position sur l’imposition au Luxembourg, donc je pense qu’il y a des actions qui se font. Mais il est vrai que le Covid-19 bloque certaines actions qui devraient être plus urgentes, comme la protection du climat qui n’est aujourd’hui pas assez prise au sérieux selon nous.

Diriez-vous que le gouvernement a bien géré la crise sanitaire depuis le début de la pandémie?

«Le gouvernement a fait, avec la Chambre, ce qui s’imposait. On a lutté à la Chambre pour avoir des allégements, pour changer certaines dispositions, ce qui n’a pas toujours été fait. Mais le gouvernement a pris ses responsabilités, est-ce qu’il a bien géré ou pas? Je pense que ça dépend du ressort ministériel, certains ont très bien géré, d’autres non, dont  (DP).

La ministre de la Famille vous a d’ailleurs «bloqué» sur Twitter, quelle est votre réaction?

«Je trouve cela infantile, ça montre son non-respect vis-à-vis des élus. Je trouve très problématique qu’elle bloque des élus ou des journalistes sur un canal qui lui sert comme outil d’information. Nous avions demandé sa démission suite à sa gestion de la crise au sein des maisons de soins, et cette nouvelle affaire sur Twitter me confirme qu’elle ne devrait plus être ministre.

Dans votre bilan parlementaire, vous avez beaucoup insisté sur la transparence…

«Oui, nous pensons qu’il faut notamment rendre les commissions publiques, les streamers en live sur internet. Il faudra aussi mettre en place un registre de transparence pour répertorier tous les contacts, les lobbys communs. Malheureusement, aujourd’hui, même si le CSV revendique les commissions publiques, il est un peu bloquant sur le registre de la transparence, et le DP bloque sur les deux questions. Le parti qui revendique le plus de transparence publiquement est celui qui bloque le plus à la Chambre actuellement.

Vous revendiquez également la mise en place d’un registre des lobbys?

«Il faut un vrai registre de transparence, qui a pour vocation de répertorier tous les contacts que l’on a avec des personnes ou organismes externes, qui pourraient influencer notre travail à la Chambre. Ce sujet était déjà prévu à l’ordre du jour, mais il a été malheureusement retiré à cause d’un forcing du CSV et du DP.

Il faut augmenter l’imposition pour ceux qui gagnent plus de 500.000 euros par an.
Sven Clement

Sven ClementdéputéPiratepartei

17% des questions parlementaires viennent de votre parti politique…

«Oui, s’il y a un manque de transparence, il faut poser plus de questions. Si le gouvernement communique ouvertement dès le départ, nous avons moins besoin de poser de questions. Si, par contre, il cache des informations, nous allons poser plus de questions.

Quels sont, pour vous, les grands dossiers de la rentrée?

«Je dirais le logement, le climat et la fiscalité.

Sur le sujet de la fiscalité, que proposez-vous dans les mois à venir?

«Il faut alléger les impôts pour les petits revenus, surtout dans les classes 1 et 1A. Il faut remonter le début de la progressivité des échelons plus hauts, et augmenter l’imposition pour ceux qui gagnent plus de 500.000 euros par an, donc ajouter un nouvel échelon. Il faudra aussi créer une taxe carbone négative, mise en place sous la forme d’un crédit d’impôt, et qui se réduirait en fonction de sa consommation de CO2.

La révision de la Constitution est-elle un sujet important pour vous?

«Les changements que l’on va apporter sont plutôt de petites modifications. Disons que l’on dépoussière un peu la Constitution, mais ce n’est pas la grande réforme qui avait été initialement annoncée. Ce n’est pas vraiment un dossier qui va primer selon moi, cela aurait mérité un référendum sur quelques questions précises, mais malheureusement, le gouvernement n’a pas eu le courage de le faire.»