Paulette Lenert, la ministre de la Santé, est la personnalité politique la plus en vue, si l’on en croit les sondages d’opinion auprès de la population. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

Paulette Lenert, la ministre de la Santé, est la personnalité politique la plus en vue, si l’on en croit les sondages d’opinion auprès de la population. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne/Archives)

La nouvelle année s’annonce chargée pour ces sept élus et responsables politiques de premier plan. Tour d’horizon de leur agenda et de leurs défis…

1. Paulette Lenert (LSAP)

Ministre de la Santé

(53 ans) pourrait-elle devenir, en 2023, la première femme Première ministre du Luxembourg? L’idée commence à faire tout doucement son chemin dans bien des têtes, l’actuelle ministre LSAP de la Santé continuant à Une constante depuis que sa gestion de la crise sanitaire l’a mise en lumière en mars 2020, quelques semaines après qu’elle ait pris le relais d’. 2022 sera-t-elle l’année où elle parviendra à s’imposer durablement comme la figure de proue de son parti? «Elle ferait un très bon Premier ministre», déclare en filigrane , le président du LSAP. Mais on sent bien une envie de ne pas mettre trop de pression, pour l’heure, sur les épaules de l’ancienne juge et haut fonctionnaire. Car, à ses trois portefeuilles ministériels (Santé, Protection des consommateurs, ministre déléguée à la Sécurité sociale) s’ajoutera bientôt un rôle de vice-Première ministre, suite au départ de .

La ministre de la Santé et future vice-Première ministre, Paulette Lenert. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne/Archives)

La ministre de la Santé et future vice-Première ministre, Paulette Lenert. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne/Archives)

2. Xavier Bettel (DP)

Premier ministre

Outre les récentes violences exprimées dans les rues de la capitale et jusqu’à son domicile, (48 ans) a vécu une fin d’année 2021 en demi-teinte sur le plan politique. Il a tout d’abord dû faire face à un nouveau remaniement gouvernemental, pas vraiment souhaité. Le troisième en un tout petit peu plus de deux ans – après ceux provoqués par le malaise cardiaque de (déi Gréng) en août 2019 et le départ d’Étienne Schneider en février 2020. Cette fois, ce sont Dan Kersch (LSAP), (LSAP) et, certainement le plus important à ses yeux, (DP) qui ont quitté le navire. Dans les prochains mois, Xavier Bettel, qui est aussi en première ligne pour gérer la crise sanitaire, devra garder le cap pour contrecarrer des sondages qui donnent l’alliance DP-LSAP-déi Gréng en perte de vitesse. Mais en fin stratège, il ne boudait pas son plaisir de présenter, le 3 décembre dernier, un nouvel atout surprise pour le gouvernement, et surtout pour son parti: en tant que future ministre des Finances.

Le Premier ministre Xavier Bettel a vécu une fin d’année 2021 particulièrement délicate entre les démissions au gouvernement et les débordements violents des manifestations anti-restrictions. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne/Archives)

Le Premier ministre Xavier Bettel a vécu une fin d’année 2021 particulièrement délicate entre les démissions au gouvernement et les débordements violents des manifestations anti-restrictions. (Photo: Andrés Lejona/Maison Moderne/Archives)

3. Claude Haagen (LSAP)

Futur ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural; futur ministre de la Sécurité sociale

Quand il a été question de remplacer les ministres et , suite aux pas de côté annoncés par ces derniers fin novembre, on a choisi au LSAP de respecter la volonté des électeurs. Et d’aller chercher leurs successeurs parmi ceux qui les suivaient dans leur circonscription en termes de voix recueillies aux élections législatives de 2018. C’est ainsi que Romain Schneider, leader incontestable du LSAP dans le Nord, va remettre sa double casquette ministérielle (l’agriculture, la viticulture et le développement rural d’un côté; la sécurité sociale de l’autre) à celui qui était son dauphin: (59 ans). À charge pour ce dernier de tenter de combler, dans les deux ans à venir, un écart de 5.000 voix qui le séparait de son futur ex-collègue. Économiste de formation, jusqu’ici député-bourgmestre de Diekirch et ancien président du LSAP (2014-2019), Haagen est défini par ses proches du parti comme un «vrai passe-­partout». De là à avoir un rôle-clé au LSAP pour les prochaines grandes échéances… 

Première expérience gouvernementale en 2022 pour le socialiste Claude Haagen. (Photo: Matic Zorman/Archives)

Première expérience gouvernementale en 2022 pour le socialiste Claude Haagen. (Photo: Matic Zorman/Archives)

4. Georges Engel (LSAP)

Futur ministre des Sports; futur ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire 

« a du pain sur la planche.» Ces mots sont ceux de Dan Kersch. Dans cette petite phrase tirée d’une interview début décembre dans Le Quotidien, le ministre sur le départ évoque donc celui qui sera son successeur. Mais n’allez pas croire que ces propos sont prononcés avec une quelconque animosité. Les deux hommes s’entendent bien. Et Kersch, comme les principaux décideurs du LSAP, semble convaincu que Georges Engel (53 ans) – également originaire du Sud – est le mieux placé pour prendre sa suite. Depuis huit ans, l’ancien bourgmestre de Sanem est, en effet, président de la commission du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale. «Il connaît tous les dossiers et a été pratiquement à chaque fois rapporteur de ceux touchant au travail. Bref, il connaît ce qui a été fait, ce qui est dans les tuyaux et, même, ceux qui suivront», explique un proche. ‘The right man at the right place?’ Georges Engel cèdera à Yves Cruchten la présidence du groupe parlementaire.

Georges Engel remplacera Dan Kersch dans ses fonctions à partir du 5 janvier. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Georges Engel remplacera Dan Kersch dans ses fonctions à partir du 5 janvier. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

5. Claude Wiseler (CSV)

Président du CSV

Le président du CSV, (61 ans), a un chantier énorme devant lui. Sa mission: ramener ses couleurs au pouvoir lors des élections législatives de 2023, après deux législatures dans les rangs de l’opposition. Sur le papier, cela n’a rien d’impossible pour le premier parti du pays. Dans les faits, c’est une autre histoire… Depuis le scrutin de 2018, le CSV semble en chute libre, sondage après sondage. C’est toute une dynamique qu’il faut réussir à (re) mettre en place. Le challenge est d’autant plus important qu’il va falloir tenter de rendre moins voyantes les nombreuses querelles internes qui parasitent la ligne officielle du parti. Celui qui fut tête de liste nationale aux élections de 2018 assume. Le plan de bataille des chrétiens-sociaux sera décidé six mois avant le scrutin de 2023. C’est dire si 2022 s’annonce cruciale…

2022, année capitale pour le CSV et Claude Wiseler dans la perspective des législatives de 2023. (Photo: Mike Zenari/Archives)

2022, année capitale pour le CSV et Claude Wiseler dans la perspective des législatives de 2023. (Photo: Mike Zenari/Archives)

6. Yuriko Backes (DP)  

Future ministre des Finances

Le budget 2022 de l’État voté, (DP) laissera les clés du ministère des Finances à une autre diplomate, (51 ans), au début de l’année. Conseillère diplomatique des Premiers ministres (CSV) et Xavier Bettel (DP) entre 2010 et 2016, elle est reconnue pour sa maîtrise des dossiers et son écoute. Lorsqu’on lui a proposé le poste, elle a pris le temps de sonder «proches et famille, car c’est tout de même un grand changement dans une vie». Yuriko Backes deviendra la première femme ministre des Finances du pays. Une primeur… qui n’est pas sa première, puisqu’elle fut aussi la première maréchale de la Cour grand-ducale, et la première chef de la Représentation de la Commission européenne au Luxembourg.

Après un bref passage à la cour grand-ducale, Yuriko Backes revient en politique, cette fois-ci au premier plan. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Après un bref passage à la cour grand-ducale, Yuriko Backes revient en politique, cette fois-ci au premier plan. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

7. Henri Kox (déi Gréng)

Ministre du Logement, ministre de la Sécurité intérieure

Devenu ministre du Logement en 2019 puis de la Sécurité intérieure en août 2020, a dû se confronter à la réalité de deux dossiers au long cours et pour lesquels les solutions paraissent aussi évidentes que périlleuses: la crise du logement et la sécurité dans le quartier Gare. Tant l’oppo­sition que les citoyens concernés ne manquent jamais de lui demander des actions… et des résultats. Alors qu’à 60 ans, il pourrait se ranger des affaires comme Dan Kersch ou Romain Schneider, lui, «se sent en forme. Je fais du sport et de la relaxation. Ce qui est important, c’est d’avoir cette distance par rapport à nos postes et de ne pas garder les choses pour soi, mais d’en parler à nos proches», explique le triathlète. En 2022, côté logement, il devra concrétiser la réforme de l’impôt foncier promise pour la fin de l’année. Mais la gestion des manifestations en tout genre contre les mesures sanitaires prises dans le cadre de la crise du Covid pourrait être un test quant à sa capacité à maintenir l’ordre public dans un contexte inédit.

Ses deux portefeuilles, le logement et la sécurité, ne devraient pas manquer d’occuper Henri Kox en 2022.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Ses deux portefeuilles, le logement et la sécurité, ne devraient pas manquer d’occuper Henri Kox en 2022.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Cet article a été rédigé pour , parue le 16 décembre 2021.

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