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La boîte à outils de votre patrimoine (2/10)

Tout savoir sur les obligations



Les obligations peuvent être souscrites en direct, ou en passant par un fonds d’investissement obligataire. (Photo: Matic Zorman/Archives)

Les obligations peuvent être souscrites en direct, ou en passant par un fonds d’investissement obligataire. (Photo: Matic Zorman/Archives)

Immobilier, fonds de placement, metaverse, assurance-vie, œuvres d’art… Comment faire fructifier son patrimoine en 2022? Paperjam passe en revue différentes solutions. Aujourd’hui, découvrons comment investir en achetant des obligations.

Les taux directeurs des banques ont beau remonter de 25 points de base en juillet (avant une seconde hausse en septembre, comme annoncé par la Banque centrale européenne, ils n’étaient jamais restés aussi longtemps bas, historiquement). Placer son argent sur un compte d’épargne rémunéré n’est plus vraiment rentable et la plupart des gens préfèrent protéger leur capital, voire faire fructifier leur patrimoine autrement. Immobilier, bourse, assurance-vie, art, montres de collection ou même metaverse… l’investissement revêt différentes formes et peut s’avérer surprenant. Chaque mardi, tout l’été, Paperjam vous en donne les clés.

Une obligation est un emprunt émis par un État, une collectivité locale ou une entreprise afin de financer son activité économique ou son développement. En achetant une obligation, un investisseur prête de l’argent en échange d’une rémunération (le coupon) sur une durée précise connue dès le départ. À l’échéance de l’obligation, son émetteur rembourse le capital qu’il a initialement emprunté. Une obligation est un contrat par lequel l’émetteur s’engage à rembourser son prêt.

Dès lors, le critère le plus important lorsque l’on investit dans des obligations est la capacité de l’émetteur à rembourser sa dette, sa solvabilité. Les obligations permettent de diversifier le portefeuille de titres d’un investisseur. Sauf en cas de faillite, cette catégorie d’actifs permet de préserver le capital investi si le détenteur les conserve jusqu’à leur échéance. Il existe plusieurs catégories d’obligations qui dépendent du profil de risque de l’emprunteur. La catégorie investissement regroupe les profils les mieux notés par les agences de notation (Standard & Poor’s, Moody’s, Fitch Ratings… Les obligations à haut rendement correspondent à des profils d’emprunteurs présentant un risque plus élevé).

Obligation directe ou collective?

En direct, on peut acheter des obligations émises par un État (dites «souveraines») ou une entité publique de type région, Banque européenne d’investissement, etc. Les particuliers sont très rares sur ce marché. On peut également acheter des obligations d’un émetteur privé «corporate»: grande société internationale ou entreprise d’une bonne taille capable d’aller sur les marchés financiers. La très grande majorité des grandes entreprises cotées en bourse émettent des obligations (LMVH, Renault, Total, etc.).

En passant par des véhicules collectifs, on parle d’investissement via les fonds obligataires. Les fonds obligataires classiques sont le plus souvent des sociétés d’investissement à capital variable (sicav) et des fonds communs de placement (FCP), «portefeuille» de titres gérés par les sociétés de gestion des banques, assureurs et gestionnaires indépendants. Ils sont ouverts à tout moment à l’entrée et à la sortie et destinés aux investisseurs particuliers, entreprises et institutionnels. Un fonds obligataire traditionnel voit sa valeur liquidative évoluer en fonction du cours des obligations qu’il détient. Ils peuvent être commercialisés directement ou au travers d’une assurance-vie multisupport.

C’est là qu’il faut être particulièrement vigilant. Si votre conseiller vous propose une assurance-vie multisupport avec des unités de compte (UC) obligataires, il pourra vous dire que le contrat n’est pas très risqué, car les obligations sont moins risquées que les actions, mais il ne faut pas penser qu’il n’y a aucun risque, puisque la valeur des avoirs peut baisser par rapport à votre investissement…  

Luxembourg, champion des obligations vertes

En 2016, la Bourse de Luxembourg a créé le LGX (Luxembourg Green Exchange), une bourse durable dédiée aux valeurs vertes et socialement responsables. Le LGX détient la plus grande part de marché au monde pour les obligations vertes cotées avec 640 milliards d’euros en 2021 et plus de 1.200 titres durables. Le marché des obligations vertes a un énorme potentiel de croissance dans l’UE. L’UE est le leader mondial dans le domaine, avec 51% des obligations vertes émises en 2020 issues du continent.

Selon Climate Bonds Initiative, le marché de la dette durable dans le monde a atteint 2.800 milliards de dollars répartis dans un peu plus de 16.000 instruments de dettes en 2021. Les obligations vertes se taillent la part du lion avec un encours cumulé de 1.600 milliards de dollars.

Dans l’épisode suivant, découvrez en détail les fonds d’investissement.