Les fonds d’investissement sont une spécialité luxembourgeoise. (Photo: Marion Dessard/Archives)

Les fonds d’investissement sont une spécialité luxembourgeoise. (Photo: Marion Dessard/Archives)

Immobilier, fonds de placement, metaverse, assurance-vie, œuvres d’art… Comment faire fructifier son patrimoine en 2022? Paperjam passe en revue différentes solutions. Aujourd’hui, découvrons les vertus des fonds d’investissement.

Investir en bourse en direct, que ce soit dans des actions, des obligations, voire même des produits dérivés, demande une certaine expérience et une capacité à garder son sang-froid face à des événements extérieurs qui peuvent déstabiliser les marchés sur un laps de temps plus ou moins long. Dans un environnement où les crises se multiplient et où les repères traditionnels à partir desquels les investisseurs calculaient leur cap depuis au moins 10 ans s’effondrent – autrement dit des taux d’intérêt bas, une croissance économique soutenue et une absence d’inflation –, les fonds d’investissement ont des atouts à faire valoir.

Une diversification qui permet de mieux répartir le risque

Le principal? Ils permettent aux épargnants, sinon d’éviter, du moins d’amortir les chocs boursiers grâce à l’obligation qui leur est faite – du moins pour les fonds soumis à la réglementation Ucits – de diversifier leurs actifs. Les politiques de diversification imposées aux gestionnaires d’actifs des fonds classiques permettent ainsi de mieux répartir le risque.


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Ceci posé, s’ouvre devant l’épargnant un très vaste univers dans lequel il peut s’avérer difficile de faire son choix. Pour autant que votre banquier vous offre l’accès à tous les produits, les siens et ceux de la concurrence… On compte en Europe environ 30.000 fonds commercialisés.

Certains de ces fonds sont spécialisés dans les classes d’actifs (actions de sociétés de différentes capitalisations, obligations d’État ou corporate…), certains préfèrent jouer sur des secteurs économiques précis (l’industrie, l’énergie, le secteur pharmaceutique ou le commerce), d’autres enfin privilégient des thèmes transversaux comme l’eau ou le vieillissement de la population.

Autant d’approches qui peuvent se subdiviser et se croiser.

Protection renforcée des investisseurs

L’investisseur n’est pas seul face à cette multitude.

La réglementation européenne oblige les professionnels à remettre à leurs clients toute une documentation qui doit préciser notamment la stratégie du fonds, son niveau de risque, la durée de placement recommandée, les frais et sa performance passée. Une lecture qui peut s’avérer rébarbative, mais qui n’en reste pas moins saine et conseillée.

Protection supplémentaire, les revendeurs de fonds doivent segmenter leur clientèle en trois profils: prudent, équilibré et dynamique. Le premier profil coule de source. Les investisseurs «équilibrés» entendent profiter des évolutions positives du marché sans prendre tous les risques. Dont celui de voir fondre leur capital. Une réserve balayée par les «dynamiques».

La performance d’un fonds est, évidemment, tributaire des évolutions sur marchés boursiers. Et évidemment, les performances restent très variables entre toutes les stratégies existantes et même entre fonds spécialisés dans l’une ou l’autre desdites stratégies.

, la CSSF relevait que toutes les catégories de fonds actions avaient, en mai dernier, affiché des performances négatives. Et si les actions japonaises et d’Amérique latine avaient affiché des rendements positifs, ces rendements avaient été réduits à néant par les effets de change avec l’euro. Le constat était similaire pour les fonds obligataires.

Les bons conseils

Dans un contexte de croissance molle et de bond d’inflation, certaines catégories tirent mieux leur épingle du jeu. On peut penser – liste non exhaustive – aux fonds qui se spécialisent dans les tendances macroéconomiques longues comme la vieillesse, les énergies renouvelables ou encore la gestion de l’eau. Les fonds qui jouent une stratégie dite de «pricing power» – comprendre investir dans des sociétés disposant de suffisamment d’avantages compétitifs pour pouvoir imposer leurs prix à leur clientèle – sont actuellement très prisés pour leur capacité à résister à l’inflation.

On ne serait pas complet sur les fonds d’investissement si on ne parlait pas des fonds alternatifs.

Ces derniers n’ont pas pour vocation de s’adresser à des investisseurs «particuliers». Ils s’adressent à des investisseurs «avertis» ou «professionnels». Ces fonds investissent dans le private equity, l’immobilier, la dette privée ou les infrastructures. Autant d’actifs par nature illiquides et qui immobilisent la mise de départ pour un certain nombre d’années.

Leur succès aidant, des passerelles s’ouvrent pour qu’ils soient proposés à une clientèle retail. Longtemps, leur attrait résidait dans une performance supérieure à celle des fonds classiques dans un contexte d’abondance de liquidité et de taux bas. Avec le retournement des politiques monétaires, une correction n’est pas à exclure.