Geert-Jan van Nunen (directeur commercial de Teraki), André ten Wolde (CEO de Domino's Pizza Enterprise Europe) et Daniel Richart (CEO de Teraki), à l’occasion du projet-pilote. (Photo: Teraki)

Geert-Jan van Nunen (directeur commercial de Teraki), André ten Wolde (CEO de Domino's Pizza Enterprise Europe) et Daniel Richart (CEO de Teraki), à l’occasion du projet-pilote. (Photo: Teraki)

La start-up berlinoise spécialisée dans le machine learning à destination des solutions de mobilité, Teraki, a posé «une roue» au Luxembourg, dans le cadre de la redynamisation du cluster automotive et a déjà recruté cinq personnes.

La «prise» Pony.ai était déjà une bonne nouvelle pour le cluster automotive, fauché par le Covid. L’arrivée de la start-up berlinoise Teraki installe la petite musique d’un nouveau dynamisme, tourné vers la mobilité de demain.

«Notre entreprise se consacre depuis 2015 à l’exploitation du machine learning pour les applications de mobilité. Nous avons d’abord commencé à travailler avec des marques automobiles et, depuis 2020, nous avons commencé à reproduire le succès sur les marchés de la robotique, des drones et du rail. L’implantation au Luxembourg s’inscrit parfaitement dans notre vision de faire de la mobilité intelligente une réalité pour tous», a confié le co-fondateur et CEO de Teraki, Daniel Richart, à Startup Luxembourg.

Parmi les atouts du Luxembourg, y explique-t-il, la participation du Luxembourg aux organismes de normalisation. «Le délai de mise sur le marché est essentiel pour nous. L'accès aux organismes de réglementation et de normalisation, comme NCAP et IEEE, nous permet d'accélérer ce processus à l'échelle européenne», dit M. Richart. Selon son site internet, Teraki indique aussi que «la possibilité de fabriquer des composants plus de 10 fois plus rapidement en termes d'analyse des données et d'efficacité des communications constitue un argument commercial très convaincant pour les clients du secteur automobile. Cela leur permettra de traiter davantage de données et de mieux détecter les événements à l'aide de logiciels intégrés à faible consommation d'énergie dans les puces existantes.»

Déjà un accord avec le SnT

«La plupart de nos clients américains et asiatiques, y compris certains de nos investisseurs comme Paladin Capital Group, s’implantent déjà au Luxembourg. Des fournisseurs de mobilité comme Porsche se sont également récemment installés ici. De ce point de vue, nous constatons que l’écosystème mûrit plus rapidement que dans d’autres régions d’Europe.»

«L’expérience clé du SnT non seulement dans le domaine de la couche 2+, mais aussi dans la 5G et la 6G, le calcul haute performance et la communication par satellite, est essentielle pour être acceptée dans les schémas de normalisation à l’échelle de l’industrie», explique-t-il à propos d’un premier partenariat signé avec le SnT de l’Université du Luxembourg.

11 millions d’euros déjà levés

La start-up, fondée en 2015, a aujourd’hui quatre produits dans son portefeuille: T-Vidéo (pour avoir une qualité vidéo exceptionnelle avec une consommation de bande passante plus faible; T-Lidar  (données réduites et modèles facilement disponibles pour une détection plus sûre; T-Radar (Qualité de détection améliorée, compression efficace, faible consommation) et T-Fusion (décisions en temps réel grâce à la fusion de capteurs légers). Le «T-» venant probablement de l’investissement dès 2017 d’hub:raum, l'incubateur de Deutsche Telekom, alors même que les trois fondateurs, dont deux physiciens, étaient encore à l’Université technique de Berlin.

La start-up, retenue par le Conseil européen de l’innovation comme une des scale-ups les plus intéressantes d’Europe, a déjà levé près de 11 millions d’euros, selon nos calculs, a bénéficié de 6,7 millions d’euros pour préparer l’automatisation des trains dans la capitale allemande, a aussi été choisie pour les services postaux norvégiens et a monté un projet-pilote de cinq semaines pour livrer les pizzas de Domino’s Pizza. Elle compte une soixantaine de collaborateurs à Berlin, Tokyo et donc Luxembourg et ses technologies doivent être intégrées à des voitures de série dès cette année.