Au Luxembourg, Pony.ai devrait pouvoir mettre des voitures autonomes sur certaines routes, dans des conditions précises et à des fins de recherche. (Photo: Pony.ai)

Au Luxembourg, Pony.ai devrait pouvoir mettre des voitures autonomes sur certaines routes, dans des conditions précises et à des fins de recherche. (Photo: Pony.ai)

Après un roadshow (!) en Europe la semaine dernière, Pony.ai est toujours plus près du Luxembourg, où elle devrait officiellement ouvrir son centre de recherche européen avant la fin de l’été (à condition qu’il commence…). À Bissen. Avec l’autorisation de mettre sur certaines routes des véhicules autonomes dans un objectif de recherche.

Le bâtiment commence à ressembler à un bâtiment, même si la petite histoire raconte que le CEO de Pony.ai, James Peng, semblait s’attendre à quelque chose de plus spectaculaire, la semaine dernière. À Bissen, sur les 14 hectares de l’Automotive Campus qui a succédé à l’usine de Goodyear il y a huit ans, le ruban devrait être coupé avant la fin de l’été. Et après IEE – et en attendant Google – la start-up américaine Pony.ai devrait officiellement y ouvrir son centre européen de recherche. Notons aussi que la responsabilité de développer ce campus presque à l’arrêt depuis le Covid et l’inflation reviendra au Technoport.

Car depuis l’annonce, le 7 mars, d’un accord avec les autorités luxembourgeoises, les choses ont bien… avancé. La semaine dernière, dans un roadshow européen, le CEO a inclus un slide très remarqué sur le futur de son entreprise au Luxembourg, ne laissant planer aucun doute sur l’arrivée proche. Et pourtant, le registre du commerce n’a encore enregistré aucune filiale ni holding de l’entreprise. En cause, le feu vert européen lié au contrôle des investisseurs qui ne devrait plus tarder. Deux sources évoquent une décision d’ici une semaine et un dossier enfin déposé dans les formes.

Vers une adaptation de la législation allemande

Car les autorités luxembourgeoises ont levé un autre doute: Pony.ai pourra faire évoluer ses véhicules autonomes sur certaines routes, pendant deux ans, à des fins de recherche. Une exception qui permet de contourner l’actuelle législation en attendant qu’émerge une législation européenne… ou que le Luxembourg ne copie la législation allemande. 

(sur 5; 5 étant le degré ultime d’autonomie pour une voiture), qui prévoit tout un dispositif d’enregistrement préalable des voitures, d’enregistrement des données de conduite, d’assurance pour encadrer autant que possible leur circulation et éviter qu’un accident n’ait des conséquences dramatiques. Si les médias, surtout américains, relaient régulièrement des accidents ou des incidents, les chercheurs ont établi que les résultats de la conduite autonome sont nettement meilleurs que ceux obtenus par des humains.

«L’Europe est un grand marché que nous ne pouvons pas ignorer. L’Europe dispose d’un énorme potentiel en matière de mobilité autonome. Le Luxembourg est un petit pays doté d’un gouvernement ouvert d’esprit, nous pouvons donc l’utiliser comme point de départ en Europe», a commenté le CEO de Pony.ai, James Peng, à Move, événement sur la mobilité à Londres. Il a aussi répété qu’il veut que la société se développe aussi vite que possible, ce qui l’a amené à négocier d’autres accords en , aux Émirats arabes unis et en .

Tiancheng Lou et James Peng, les deux cofondateurs de Pony.ai (Photo: Pony.ai)

Tiancheng Lou et James Peng, les deux cofondateurs de Pony.ai (Photo: Pony.ai)

Deux mois après l’annonce de l’arrivée du centre de recherche européen au Luxembourg, l’entreprise avait annoncé un partenariat avec Toyota et sa co-entreprise en Chine pour accélérer l’arrivée de voitures autonomes dans quatre villes en Chine (Pékin, Guangzhou, Shanghai et Shenzhen). Aujourd’hui, plus de 200 robots-taxis, basés sur les modèles Lexus RX450h et Toyota Sienna, effectuent des transferts de passagers entre une gare ferroviaire de Pékin et une zone au Sud, en 40 minutes, transferts sous la supervision de chauffeurs humains pour l’instant.

Au total, les véhicules de cette société née en 2016 dans la Silicon Valley ont déjà enregistré plus de 32 millions de kilomètres.

Pony.ai est valorisée à plus de 5,3 milliards de dollars après avoir levé plus d’un milliard de dollars de financement, dont ceux de Toyota, son partenaire industriel le plus engagé. Selon certaines sources américaines, l’entreprise aurait renoncé à passer par un Spac pour entrer en bourse à New York, en octobre, pour ne fâcher ni ses partenaires américains ni ses partenaires asiatiques.