La ministre sud-coréenne des PME et des start-up, Young Lee, s’est adressée à quelque 200 visiteurs lors du Forum économique Luxembourg-Corée, à Séoul lundi soir. (Photo: SIP/Julien Warnand)

La ministre sud-coréenne des PME et des start-up, Young Lee, s’est adressée à quelque 200 visiteurs lors du Forum économique Luxembourg-Corée, à Séoul lundi soir. (Photo: SIP/Julien Warnand)

À l’occasion de la mission économique en Corée du Sud, Luxinnovation a signé avec son homologue coréen, le Korea Advanced Institute of Science & Technology (KAIST), un protocole d’accord visant à favoriser l’essor des PME et des start-up entre les deux pays. 

Après une matinée de ce lundi 28 novembre consacrée à l’espace dans la capitale sud-coréenne, , quelque 200 invités se sont réunis en soirée au Four Seasons Seoul à l’occasion du Forum économique Luxembourg-Corée. C’était la première fois depuis la pandémie de Covid-19 que des représentants des deux pays se retrouvaient officiellement.

La ministre coréenne des PME et des start-up, Young Lee, a présenté des arguments convaincants pour que les deux pays travaillent plus étroitement et plus formellement ensemble. «La Corée et le Luxembourg sont très éloignés l’un de l’autre, et les échanges commerciaux entre les deux pays n’ont pas été aussi forts» qu’avec les États-Unis, par exemple, a-t-elle expliqué. Mais aujourd’hui, l’attention se porte sur le Luxembourg, et ce pour plusieurs raisons.

Compte tenu de l’accélération de l’économie numérique, «ce qui compte maintenant, ce n’est pas la taille du marché, mais les nouvelles industries qui peuvent être créées dans les pays», a souligné Mme Lee qui a fait l’éloge de la place financière du Grand-Duché, de ses fintechs et des investissements massifs que le Luxembourg a réalisés dans son écosystème de start-up.

De plus, le Luxembourg étant un «hub de start-up en Europe, nous devons faire évoluer la définition de partenaire économique», a-t-elle ajouté. «Nous devons dès lors nous concentrer sur le Luxembourg.» Un territoire qui, selon elle, n’offre pas seulement un accès facile aux 450 millions de clients de l’UE et où 70% des activités européennes sont à moins de 12 heures de route, mais aussi un endroit loué pour son environnement réglementaire.

Un projet pilote au financement à confirmer

Environ 99% des entreprises coréennes, qui représentent environ 81% des emplois du pays, sont contrôlées par le ministère sud-coréen des PME et des start-up.

Plus tôt en 2022, le ministère a également annoncé l’ajout de cinq nouvelles licornes à son portefeuille, ce qui porte le total actuel à 23, chacune ayant une valorisation supérieure à 1 milliard de dollars. «De nombreux modèles commerciaux seront créés par les PME et les entreprises», a déclaré Mme Lee, ajoutant que «le monde est désormais sans frontières» et que les pays axés sur les technologies fondamentales «seront une puissance hégémonique à l’avenir».

Les co-signataires du protocole d’accord: Mun-Kee Choi, directeur du KAIST, et Mario Grotz, président du conseil d’administration de Luxinnovation. (Photo: SIP/Julien Warnand)

Les co-signataires du protocole d’accord: Mun-Kee Choi, directeur du KAIST, et Mario Grotz, président du conseil d’administration de Luxinnovation. (Photo: SIP/Julien Warnand)

Elle prévoit ainsi, pour encourager cette politique, de mettre en place un fonds dont le montant total n’a pas encore été annoncé. Elle prévoit en outre que les décideurs étrangers bénéficieront d’un soutien en matière d’incubation – un projet pilote est en cours, il pourrait connaître une extension en 2023. L’année prochaine, le ministère prévoit également d’inviter des start-up luxembourgeoises à son festival international de start-up.

Le Luxembourg également convaincu

De nombreuses start-up coréennes étaient représentées au Luxembourg lors du printemps des TIC et de l’Arch Summit d’octobre, où l’accélérateur coréen Born2Global avec Tomorrow Street de Vodafone. Ce dernier prévoit une collaboration dans le domaine de la mise en relation, avec des ressources en nature ou en espèces pour le soutien, la R&D conjointe et le développement commercial de projets pertinents. Au même moment, il a été annoncé que Vodafone allait créer un centre logistique paneuropéen à Bettembourg.

Dans son discours, le ministre de l’Économie, (LSAP), a non seulement rappelé les liens commerciaux entre les deux pays – des entreprises comme ArcelorMittal, Jan De Nul, Rotarex, Cargolux et d’autres sont déjà solidement implantées en Corée du Sud – mais a qualifié le pays de «complément naturel» dans le sens où les deux nations partagent des valeurs communes, notamment «le respect de la souveraineté des autres pays, la démocratie et l’État de droit, le respect des droits de l’homme, les politiques de développement dans le respect de la diversité».

Le , dont la dernière visite en Corée du Sud remonte à 2014, a prononcé le discours d’ouverture de la soirée, dans lequel il a souligné: «Mon pays est synonyme de stabilité politique, de main-d’œuvre hautement qualifiée et de contribution à l’innovation. La pandémie a mis en évidence la nécessité de la résilience et des chaînes de valeur (…). Nous considérons naturellement la coopération renforcée entre nos deux pays comme un investissement prometteur pour l’avenir.»

La mission économique se poursuit mardi avec l’inauguration de l’usine Rotarex à Asan, ainsi qu’une visite prévue au mémorial de la guerre de Corée. Le mercredi 30 novembre, le Grand-Duc héritier reviendra au Luxembourg tandis que le ministre de l'Économie et le directeur général de la Chambre de commerce se rendront au Japon jusqu’à la fin de la semaine.

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.