La présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, doit présenter son plan de relance post-Covid ce 27 mai. (Photo: Shutterstock)

La présidente de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, doit présenter son plan de relance post-Covid ce 27 mai. (Photo: Shutterstock)

Ursula von der Leyen présente, ce 27 mai, le plan de relance de la Commission européenne pour surmonter la crise du Covid-19. Il s’agit d’un pilier de plus qui s’ajoutera aux mesures déjà adoptées au niveau européen. Retour sur les actions déjà en marche.

C’est ce mercredi 27 mai que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit présenter son plan de relance post-Covid aux États membres de l’Union. Une nouvelle proposition très attendue pour sortir les 27 de la crise sanitaire et éviter qu’ils s’enlisent dans une récession profonde.

Ce plan devra être à la fois ambitieux et basé sur une relance durable, conformément au Green Deal, fer de lance du programme de la nouvelle équipe.

Le 18 mai dernier, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont pris l’Europe par surprise en déployant  pour aider les pays les plus touchés à se redresser.

Si cette proposition a étonné, c’est avant tout parce que, pour la première fois, la chancelière allemande admettait l’idée de mutualiser la dette européenne au profit des États en moins bonne santé.

Le mur du Nord

Ce revirement face à l’orthodoxie budgétaire chère aux Allemands suffira-t-il à imposer cette idée? Pas sûr. En fin de semaine dernière, quatre pays nordiques – Autriche, Suède, Pays-Bas et Danemark –, désormais qualifiés d’«États frugaux», ont réaffirmé et ont fait une proposition alternative basée sur des prêts.

À la Commission désormais d’amener sa proposition et de faire le lien entre ces deux clans. Ceci dit, depuis deux mois, les pays de l’Union ne sont pas restés inactifs et différents plans ont déjà pu aboutir, notamment un premier plan «d’urgence» de 540 milliards d’euros.

Le plan de relance sera donc un nouveau pilier destiné à contrer la crise. Il s’ajoutera aussi aux mesures souvent vigoureuses déjà prises par les différents États membres.

Mais, avant l’annonce de ce mercredi, revenons sur ce qui a déjà été décidé.

La Banque centrale européenne

Réuni dans la soirée du 18 mars, le Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne a mis en œuvre (6% du PIB de la zone euro), le Programme d’achat urgence pandémique (PEPP).

Ce programme prévoit l’achat d’obligations émises par des acteurs des secteurs privé et public. Il court au moins jusqu’à la fin de 2020 – tant que la crise liée au coronavirus le nécessitera – et vise à aider les États et les entreprises qui se financent sur les marchés, en leur permettant de conserver un accès aux liquidités à des taux d’intérêt extrêmement bas.

L’action de la BCE a marqué une étape importante dans le redressement des marchés financiers qui avaient perdu plus de 20% sur le seul mois de mars.

Le plan d’urgence de l’Eurogroupe

entre les ministres des Finances de la zone euro. Mais en date du 10 avril, ils ont fini par accoucher d’. Une somme importante destinée à aider les pays qui ont le plus souffert de la crise du Covid-19.

Ce plan comprend notamment une ligne de crédit de 240 milliards d’euros pour des dépenses de santé. Elle sera gérée par le Mécanisme européen de stabilité (MES). Une autre partie concerne un fonds de garantie de la BEI (voir plus bas) pour 200 milliards et un plan de 100 milliards prévu par la Commission pour financer le chômage partiel.

Si l’option du MES a été retenue, la pratique habituelle, qui veut que les prêts de cet organisme créé à la suite de la crise des États du sud de l’Europe (2011-2012) soient conditionnés à la mise en place de plans de rigueur budgétaire, n’a pas été retenue. L’Italie, première sur la liste pour obtenir des aides, a maintenu jusqu’au bout qu’elle n’était pour rien dans l’arrivée du virus sur son sol. Toutefois, l’argent prêté doit soutenir des coûts directs ou indirects de santé ou de prévention en lien avec la pandémie actuelle.

La Banque européenne d’investissement

À la mi-avril, de 25 milliards d’euros, destiné prioritairement à soutenir les PME en difficulté dans le contexte de la crise sanitaire. L’argent nécessaire à la constitution de ce fonds est délivré par les 27 États membres en proportion de leur participation au capital de l’institution et en partie par la Commission européenne.

En garantissant les prêts accordés par les banques commerciales et autres organismes de financement en cas de défaut de remboursement, la BEI estime que ce fonds doit permettre de mobiliser 200 milliards d’euros pour soutenir l’économie réelle. Il est réservé aux entreprises, principalement les PME qui courent un grand risque lié à la crise, mais qui étaient jugées saines avant la pandémie.

Ce plan sera opérationnel dans le courant du mois de juin.

Dès la mi-mars, pour les PME et entreprises intermédiaires capable de déployer 40 milliards d’euros. Elle a aussi mobilisé 6 milliards de fonds pour soutenir les investissements dans le secteur de la santé.