Le clou de la vente sera à coup sûr cette Vacheron Constantin Grande complication en or avec quantième perpétuel complet, phase de lune et sonnerie minute. Une authentique rareté. (Photo: Lux Auction Luxembourg)

Le clou de la vente sera à coup sûr cette Vacheron Constantin Grande complication en or avec quantième perpétuel complet, phase de lune et sonnerie minute. Une authentique rareté. (Photo: Lux Auction Luxembourg)

Ce 29 mars se tiendra une vente de montres exceptionnelle: 202 montres seront vendues aux enchères publiques à Mondorf-les-Bains. Des montres saisies par les autorités sur lesquelles plane l’ombre de Flavio Becca. A minima, la vente rapportera 1,675 million d’euros au Bureau de gestion des avoirs (BGA).

C’est une vente exceptionnelle selon Adrien Denoyelle, le commissaire-priseur qui organise la vente via Lux Auction Luxembourg. «Une vente comme celle-là avec autant de montres de luxe et d’une telle qualité provenant d’une saisie, c’est quelque chose de quasiment unique à l’échelle mondiale.» Si le BGA tout comme Lux Auction restent discrets sur la provenance de ces garde-temps, on comprend à demi-mot que la quasi-majorité des lots provient des 842 montres confisquées en 2022 à l’entrepreneur suite à sa condamnation pour abus de biens sociaux. L’entrepreneur s’était servi des fonds de ses sociétés pour constituer sa collection. Une première vente de 150 montres de luxe, la plupart venant de cette saisie, s’était tenue en juin dernier dans les mêmes conditions.

Boîtes et papiers de rigueur

Le détail fait sourire les initiés: beaucoup des montres saisies à Flavio Becca n’avaient ni papiers ni boîtes. Et ce 29 mars, beaucoup de montres proposées le sont sans boîtes ni papiers. Ce qui est pour un collectionneur une hérésie. Même si pour des montres d’un certain âge, avoir la boîte d’origine relève de mission impossible, car leur durée de vie reste limitée par rapport à celle des garde-temps proposés. La plupart du temps, ce sont des boîtes dites «de service» qui sont proposées par défaut. Il est aujourd’hui plus simple de se procurer une Omega Speedmaster de 1969 que sa boîte d’origine, en carton à l’époque.

Plus sérieuse est la question des papiers d’origine. Déjà parce qu’ils attestent de l’origine du garde-temps proposé. Mais surtout parce qu’ils permettent de l’assurer. Pour certains modèles dont la valeur dépasse largement la dizaine de milliers d’euros, la précision est importante. Sur ce point, Adrien Denoyelle se veut rassurant: «Toutes les montres proposées sur le catalogue ont été examinées par des experts agréés. Nous garantissons à 100% l’authenticité de ces montres et la facture d’achat fera office de garantie et pourra servir de justificatif pour les assurances.»

C’est un conseil qui vaut pour tous ceux qui veulent acheter une montre d’occasion, soit en vente aux enchères, soit dans des officines spécialisées: il faut exiger un certificat d’origine pour éviter les mauvaises surprises. Notamment pour ce qui est des Rolex. Une marque très contrefaite et dont la qualité des faux s’améliore tellement que le crédit municipal en France – établissements publics ayant le monopole du prêt sur gage en France – refuse depuis quelques mois les Rolex, et plus spécialement les modèles professionnels en acier.

Des modèles exceptionnels

Sur les 202 montres proposées, certaines valent le détour et devraient partir à un prix supérieur à l’estimation donnée. Ce sera à coup sûr le cas du lot 136 estime Adrien Denoyelle, une Vacheron Constantin Grande complication en or avec quantième perpétuel complet jour/mois/date/phase de lune et une sonnerie minute activable aux heures et aux quarts. Une série limitée numérotée 14 et estimée entre 80.000 et 150.000 euros. Autre modèle qui ne devrait pas laisser les collectionneurs indifférents, le lot 173, une Rolex Milgauss de 1959. C’est le modèle 6541 qui est proposé, soit la toute première version de ce garde-temps lancé en 1956 à la demande de scientifiques spécialisés dans les champs électromagnétiques. Ce modèle était prévu pour résister à des champs magnétiques de 1.000 Gauss, d’où son nom. Estimation entre 40.000 et 60.000 euros. Notons encore deux Hublot Ayrton Senna (lots 12 et 17) ou une Gerald Genta Mickey au doux tarif de base de 1.000 euros.

Si tous les lots devaient trouver preneur à leur prix plancher, la vente rapporterait 1,675 million d’euros au Bureau de gestion des avoirs (BGA), qui en sa qualité de mandataire de l’État pour la gestion et la vente des biens saisis ou confisqués, organise cette vente aux enchères publique.

Plus de 600 acheteurs attendus

La vente se déroulera le 29 mars 2025 au Casino 2000 à Mondorf-les-Bains. Les personnes souhaitant participer en personne sont priées de s’inscrire à l’avance via le site . La vente sera également accessible en ligne ou par téléphone, sous réserve d’une inscription préalable. Tous les détails sont disponibles sur le site mentionné. Un catalogue détaillé des montres proposées à la vente, ainsi qu’un site dédié, sont accessibles via . Les intéressés peuvent examiner les montres sur place les 25, 26, 27 et 28 mars 2025, selon un horaire spécifique, après inscription en ligne. Le jour de la vente, seules des photos des montres seront présentées. L’événement avait précédemment attiré 600 personnes. Adrien Denoyelle en attend beaucoup plus cette fois, notamment «les retardataires qui ont loupé la première vente».

Pour ceux qui ne pourront pas participer, il reste encore dans les coffres du BGA environ 500 garde-temps de luxe.