Les mois se suivent et se ressemblent. Depuis le dernier plus haut historique atteint en décembre à 5.859,485 milliards, les actifs sous gestion des fonds luxembourgeois ont encore diminué. Depuis le début de l’année, ce sont 689,867 milliards qui sont partis en fumée. Au mois de juin, selon les chiffres de la CSSF, ce sont 198,231 milliards qui ont été perdus. Une perte due à hauteur de 25,434 milliards à des désinvestissements et pour 172,797 milliards à des effets de marché.
La tendance au désinvestissement se poursuit. En mai, la décollecte avait atteint 17,346 milliards sur la Place. En Europe, elle avait atteint, pour les fonds Ucits et pour les fonds alternatifs, 36 milliards d’euros contre 3 milliards d’euros en avril, selon les chiffres de l’Efama.
Sur les marchés actions, la catégorie des OPC actions européennes a enregistré une performance négative de -8,08% dans un contexte de détérioration de la plupart des indicateurs économiques en Europe, de baisse de la confiance des consommateurs et de hausse de l’inflation. La catégorie des OPC actions américaines a également reculé en juin (-5,85%), la confiance des consommateurs américains s’étant dégradée et l’activité ayant décéléré dans les secteurs de l’industrie et des services, tandis que les chiffres de l’inflation restaient élevés et que les taux d’intérêt à long terme continuaient d’augmenter.
La performance globale des marchés actions atteint -5,87%, mais la collecte a progressé de 0,04%.
Tensions sur les marchés obligataires
Pour ce qui est des marchés obligataires, la CSSF relève que pour la catégorie OPC des obligations libellées en euros, les rendements ont augmenté – c’est-à-dire que les prix des obligations ont baissé – dans un contexte de resserrement continu de la politique monétaire de la BCE, de chiffres d’inflation élevés et de crainte de récession. Alors que les spreads des obligations d’État moins bien notées des pays périphériques ont diminué à la suite de l’annonce d’un outil anti-fragmentation dédié par la BCE, les rendements des obligations d’entreprises de qualité «investment grade» ont augmenté dans un contexte de craintes d’inflation et de pénuries de gaz.
Dans l’ensemble, les OPC en obligations libellées en euros ont terminé le mois en territoire négatif.
De l’autre côté de l’Atlantique, les rendements obligataires en dollars ont augmenté dans un contexte marqué par la décision de la Fed de relever les taux d’intérêt de 75 points de base et par un élargissement des spreads des obligations d’entreprises en dollars. La baisse des prix des obligations en dollars qui en a résulté, partiellement compensée par l’appréciation du dollar par rapport à l’euro, a fait passer la catégorie d’OPC des obligations libellées en dollars en territoire négatif.
La catégorie d’OPC des obligations des marchés émergents a fortement chuté en juin, les obligations des marchés émergents étant sous pression suite à la combinaison d’un resserrement plus agressif de la politique monétaire de la Fed américaine, d’une inflation élevée, d’une hausse des taux d’intérêt, de révisions des bénéfices et d’un ralentissement de la croissance mondiale.
En juin, les catégories d’OPC à revenu fixe ont enregistré un investissement net global en capital négatif.