«L’augmentation des actifs alternatifs a été principalement portée par le succès continu des actifs non réglementés depuis 2016», commente Bertrand Jaboulay, partner et management company leader PwC Luxembourg.  (Photo: PwC Luxembourg)

«L’augmentation des actifs alternatifs a été principalement portée par le succès continu des actifs non réglementés depuis 2016», commente Bertrand Jaboulay, partner et management company leader PwC Luxembourg.  (Photo: PwC Luxembourg)

Sur un an, les compagnies de gestion luxembourgeoises ont vu leurs actifs progresser de 22% selon les données compilées par PwC Luxembourg dans la septième édition de l’étude «Observatory for Management Companies» (ManCo).

2021 aura été «une année de succès» pour les sociétés de gestion luxembourgeoises selon Pierre-Marie Bochereau, director et management company coordinator chez PwC Luxembourg. «Alors que les défis sont nombreux et que le secteur évolue rapidement, les ManCo ont démontré une incroyable capacité d'adaptation en développant leurs modèles d’affaires et en transformant l’évolution de la réglementation en opportunités commerciales. L’année 2021 s’est à nouveau terminée par une série de records», analyse-t-il.

Dont celui des actifs sous gestion qui atteignent 5.314 milliards d’euros, soit une progression de 22% sur un an. Une progression portée par les actifs alternatifs – qu’ils soient réglementés ou non réglementés – qui ont augmenté de 41% sur un an. Les actifs traditionnels (Ucits) affichent pour leur part une croissance de 16%. En valeur absolue, les sociétés de gestion Ucits 3.971 milliards d’euros d’actifs sous gestion et les sociétés de gestion alternative 1.343 milliards d’euros.

Le dynamisme des actifs alternatifs

La Place compte actuellement 305 ManCo actives – soit 9 de moins qu’en 2021. Depuis 2020, 13 nouveaux acteurs se sont établis sur la Place. 12 d’entre eux sont des gestionnaires d’investissements alternatifs.

Les trois plus grandes sociétés de gestion actives sur la Place sont J.P. Morgan Asset Management (Europe) avec 432,958 milliards d’actifs sous gestion; suivi par DWS Investments (317,045 milliards d’actifs sous gestion) et UBS Fund Management (255,339 milliards d’actifs sous gestion). Les actifs sous gestion moyens atteignent 87,707 milliards. Ces sociétés gèrent en moyenne 57 fonds pour une échelle qui va de 1 fonds à 390.

Au palmarès des sociétés de gestion d’actifs alternatifs, c’est Universal-Investment-Luxembourg qui arrive en tête (86,571 milliards d’actifs), suivie par EQT Fund Management (75,383 milliards) et Hauck & Aufhäuser Fund Services (70,534 milliards). Les sociétés de gestion d’actifs alternatifs ont en moyenne sur la Place 19,424 milliards d’euros d’actifs sous gestion.

«L’augmentation des actifs alternatifs a été principalement portée par le succès continu des actifs non réglementés depuis 2016 avec la modernisation de l’offre de produits par la création d’un régime AIF non réglementé – le RAIF – en 2016 et par la création du régime de société en commandite (SCSp) en 2017. Ces structures sont de loin les produits les plus utilisés par les gestionnaires de fonds alternatifs. Le dynamisme des investissements alternatifs a été caractérisé par un large éventail de stratégies d’investissement déployées en 2021, principalement le private equity, l’immobilier, les fonds de fonds et la dette privée», détaille Bertrand Jaboulay, partner et management company leader.

Défis opérationnels

En 2021, l’emploi dans les sociétés de gestion aura progressé de 7% pour atteindre 6.581 personnes. Une augmentation stimulée par une hausse de 16% des gestionnaires de fonds alternatifs et un «besoin continu pour les ManCo de maintenir une substance adéquate», détaille l’étude. Les gestionnaires de fonds alternatifs employaient fin 2021 1.497 personnes.

Trouver le personnel qualifié est un défi pour les sociétés de gestion. Tout comme le sont l’ESG et la transformation numérique.

En matière d’ESG, 37% des actifs gérés par les ManCo répondent aux critères des articles 8 et 9 de la directive SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Les acteurs estiment qu’ils atteindront 45% d’ici 12 mois et 60% d’ici deux ans. Les ManCo se disent confrontées à des difficultés liées à un manque de clarté des règles applicables. Et pointent trois principaux défis: les risques associés aux données (inexactitude, non-alignement ou indisponibilité), le cadre non harmonisé de la finance durable et l’impact des coûts associés à la recherche, à la collecte et au reporting des données.


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La transformation numérique comprise comme un processus visant à accroître l’efficacité de leurs opérations et à fournir des informations de meilleure qualité à leurs clients est au sommet de l’agenda des acteurs. 40% des ManCo interrogées dans l’étude déclarent avoir l’intention d’augmenter significativement (au moins de +10%) leurs investissements à long terme dans ce domaine.

30% d’entre elles allouent à la transformation digitale un budget compris entre 100.000 et 500.000 euros. Pour 45% d’entre elles, le budget transformation digitale représente entre 5% et 10% de leurs coûts totaux.