C’est un exercice traditionnel du début d’année dans bon nombre de collectivités. Les cérémonies de vœux sont bien souvent un prétexte pour faire le point sur les projets et annoncer quelques échéances. À deux pas de la frontière, la jumelle d’Esch-sur-Alzette n’échappe pas à la règle. Et, premier point à souligner, en 2024, Thionville sera gâtée, avec 42M€ d’investissements au budget, soit «le montant le plus élevé jamais dédié à la ville», s’est félicité le maire, Pierre Cuny. Parmi les chantiers majeurs justifiant ce montant, il a notamment cité la restructuration du quartier Côte des roses/Bel-Air, le début de la rénovation des tours Saint-Pierre et le désenclavement du quartier, la création du périscolaire de Volkrange ou encore la création d’un centre funéraire.

Dans son programme Thionville 2030, la municipalité porte sept projets majeurs, dont plusieurs projets résidentiels de part et d’autre de la Moselle. Ce qui devrait permettre la création d’environ 3.000 logements de plus d’ici à 2030, voire un peu au-delà. (Photo: Maëlle Hamma/Maison Moderne)
Et, second point à souligner, en plus d’être gâtée, Thionville est gourmande, et n’en finit pas de grossir… Ce qui n’est pas sans lien avec le montant d’investissement conséquent prévu par la ville. «Nous venons de franchir le seuil historique avec 44.000 habitants à ce jour. Nous visons une progression de 500 à 600 habitants par an. En 2035, nous devrions être aux alentours de 50.000 habitants. Mais gagner des habitants, ce n’est pas uniquement construire, c’est développer des éléments d’attractivité. La nouvelle population est plutôt frontalière. On a 37% de cadres supérieurs, nous développons donc notre université. Nous sommes passés de 972 étudiants à 2.300 en cinq ans, on en vise 3.000 en 2030», a détaillé le maire, comme des éléments indispensables pour ne pas devenir une «ville dortoir».
Deux mises en service en 2024
Pour répondre à cette évolution démographique, plusieurs projets résidentiels sont portés dans le cadre de la stratégie Thionville 2030. «Sur la rive gauche, la dépollution a commencé, mais les constructions démarreront plus tard, en 2025 (jusqu’en 2032). Sur la rive droite, un nouveau projet va être instruit pour fin 2024, on sera sur une temporalité 2026-2032, avec l’arrivée d’un projet structurant à l’entrée de ville avec des logements étudiants», a rappelé Pierre Cuny. À terme, ce sont environ 3.530 logements de plus qui seront créés.
Sur le plan des infrastructures et de l’aménagement de la ville, il a annoncé deux mises en service en 2024: le pont De Gasperi, qui enjambe les voies ferroviaires, et le pont Adenauer, au-dessus de la Moselle. «Ça va transformer la ville de Thionville, et permettre le développement universitaire. Cela va aussi contribuer à désengorger le pont des Alliés, complètement bouché deux fois par jour.»
2024 devrait aussi être l’année de l’ouverture du parking silo de la gare, cofinancé avec le Luxembourg, et qui a enfin son nom: le parking Joseph Bech. «C’est un clin d’œil que je fais à mes amis luxembourgeois», a glissé Pierre Cuny. D’autres projets de cofinancement sont envisagés. «Nous enclenchons une demande de cofinancement pour un deuxième parking silo au pied du pont De Gasperi, dans la zone de Cormontaigne, pour 600 places», a indiqué le maire, également président du PMF (Pôle métropolitain frontalier), instance qui milite, entre autres, pour l’ouverture d’une ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) Thionville-Fontoy-Esch.
D’ici quatre ans, 1.600 places de parking près de la gare
Des réalisations qui vont de pair avec le projet municipal de désenclavement de la gare. «On aura un troisième parking silo qui ne sera pas issu du cofinancement, qui sera situé place du Luxembourg, à l’horizon 2027, avec 450 places. Soit, avec ces trois parkings, 1.600 places accessibles à proximité de la gare», a détaillé le maire. Dans un horizon plus lointain, un réaménagement de la place de la République sous forme d’un parking de ce type est aussi évoqué.
Sur un plan plus politique, 2024 sera aussi une année d’avancée sur la fusion des agglomérations, qui s’appellera a priori Thionville Fensch Métropole. C’est un projet que nous portons depuis 2017, qui va se concentrer sur des sujets majeurs comme «la santé, le transfrontalier et le développement économique». Mais surtout, l’heure sera aux élections européennes.
À noter dans les agendas pour les amateurs de sport, la flamme olympique passera par Thionville le 27 juin prochain et la Ville prévoit toute une série d’animations autour du sport. «On y associe la Ville d’Esch-sur-Alzette, puisque nous sommes jumelées. Tout un travail collaboratif est mené au niveau des écoles autour des Jeux olympiques.»