Une pièce longue de 40 mètres et lourde de 320 tonnes viendra enjamber les voies en gare de Thionville, le samedi 27 mai à 22h. Date de la pose de la plus grosse partie du virage d’un des deux ponts que traversera le futur bus à haut niveau de service (BHNS) Citézen. Il passera au-dessus de «cinq voies ferrées», précise Sylvaine Schlienger, chargée de mission au SMiTU. De plus petites parties du virage seront installées plus tôt dans la semaine. Le reste du pont, qui mesurera au total 310 mètres, a déjà été mis en place.
Après le virage, «on aura toute la structure», résume alors la chargée de mission. Ce qui ne signifie pas que le pont sera terminé. «Il reste le ferraillage, les dalles à poser, les garde-corps à installer, le tout à rebétonner…». Il faudra donc attendre «le premier semestre 2024».
À quelques mètres, un autre ouvrage enjambe cette fois la Moselle, de 160 mètres de long et 1.000 tonnes. La structure a été posée, mais les mêmes travaux de finalisation sont en cours et doivent se terminer en octobre 2023.
Mais les deux ponts ne seront pas encore accessibles aux frontaliers français à ces dates. «La voirie doit ensuite être faite.» Sylvaine Schlienger s’attend à les voir opérationnels l’année prochaine.
20.000 voyageurs par jour attendus pour le BHNS
Cyclistes, piétons et bus pourront alors déjà les traverser, ainsi que les véhicules des services prioritaires. En attendant l’arrivée du BHNS, annoncé pour juillet 2026.
Le projet prévoit la mise en place de deux lignes de bus, l’une entre Hayange et Basse-Ham, l’autre entre Yutz et Metzange – passant toujours par la gare de Thionville. Ceci avec l’aménagement de trois parkings relais, ce qui devrait réduire la part de frontaliers – ou autres usagers – qui prennent leur voiture pour se rendre à la gare.
27 bus électriques permettront un passage toutes les dix minutes en heures de pointe pour 67 arrêts dans sept communes et un service de 5h30 à 23h30. «Nous nous attendons à 20.000 voyageurs par jour», a calculé le SMiTU, à la tête du projet à 196 millions d’euros hors taxe. L’État français et la région Grand Est prennent en charge 17 millions d’euros, le SMiTU 19 millions. Le reste se partage entre la Banque européenne d’investissement (BEI, 100 millions d’euros) et plusieurs banques privées (60 millions d’euros). Il n’y aura aucune participation de l’État luxembourgeois.
À cela s’ajoutent d’autres projets pour la mobilité des frontaliers, et .
Pour les usagers, pas d’inquiétude à avoir. La pose du pont à la gare, lors du week-end de la Pentecôte, ne devrait pas provoquer de perturbations supplémentaires à celles annoncées, assure Sylvaine Schlienger. «Tout est programmé, nous devons le faire trois ans à l’avance avec la SNCF», témoigne-t-elle. La fiche horaire pour les frontaliers entre Metz et Luxembourg disponible sur le site TER Grand Est n’annonce ainsi aucun train partant de ou arrivant à Thionville après 22h le samedi 27 mai, mais des bus. Et plusieurs trains relieront bien Thionville et Metz dès le lendemain matin. En revanche, pour aller jusqu’au Luxembourg, ce seront des bus.