Ouvrir un compte en banque au Luxembourg, pour une nouvelle entreprise, mais aussi pour une partie de la population en situation précaire, n’est pas toujours simple. L’Association des banques et banquiers Luxembourg (ABBL) et la commission de surveillance du secteur financier (CSSF), interpelées par de nombreux acteurs économiques et le monde politique, sont conscientes du problème et ont récemment proposé des pistes d’amélioration.
Aujourd’hui, le souci pour les institutions financières est de répondre à des exigences règlementaires coûteuses, notamment en matière de KYC.
S’ouvrir à une large clientèle
Fondée en 1911, l’activité bancaire de POST n’a jamais dévié de son ambition première: permettre à chacun de disposer d’un compte courant pour effectuer ses paiements en toute simplicité. «POST Finance n’est pas un acteur comme les autres. Notre mission, aujourd’hui encore, est véritablement de donner un accès à un compte bancaire et à des moyens de paiement, dans un contexte où il est de plus en plus difficile de bénéficier de services de base en la matière, notamment pour toute une partie de la population, les personnes vulnérables à faible revenu, les demandeurs de protection internationale, les associations, mais aussi les jeunes créateurs d’entreprises…», souligne Gabriel de La Bourdonnaye, directeur de POST Finance.
Bien sûr, l’activité financière du groupe POST a évolué avec son temps. Du Compte Chèque Postal gratuit (CCP) originel, les produits et les services de paiement se sont étoffés avec des cartes de débit et de crédit, une application mobile intuitive et l’accès à des services digitaux comme Payconiq, Apple Pay, Google Pay… «Notre raison d’être est de faire de l’inclusion financière au Luxembourg, résume Gabriel de La Bourdonnaye. À ce titre, nous n’exigeons aucune condition de fonds entrants, de liquidités ou de chiffre d’affaires pour devenir ou rester client et, aujourd’hui, notre ambition est de renforcer notre présence sur le marché, grâce à des services de qualité à destination de la clientèle la plus large possible.»
Des packs simples et transparents, sans frais cachés
Jusqu’en 2016, selon la loi, POST était tenu d’ouvrir un CCP gratuit à chaque citoyen, quelle que soit sa situation personnelle. Cette obligation a disparu par l’instauration du compte de paiement de base, qui s’impose désormais de la même manière aux principaux établissements bancaires. «Au sein de POST Finance, nous avons mis fin à la gratuité en 2022, avec la volonté de développer une offre simple, transparente et accessible à tous, à contrecourant de ce qui se fait sur le marché, souligne le directeur. Quatre packs ont été construits pour répondre aux besoins des particuliers et trois autres s’adressent aux entreprises et associations. Ils se distinguent par un forfait mensuel fixe et, sans surprise, qui s’accompagne d’avantages uniques. Aucuns frais supplémentaires ne s’appliquent lorsque nos clients effectuent des virements, quel que soit la devise ou le pays de destination. C’est également le cas pour les paiements par carte et les retraits en espèces au niveau des distributeurs automatiques (ATM), partout dans le monde.»
Dans ce même esprit d’inclusion sociale, afin de faciliter l’accessibilité aux services financiers, POST Finance exploite une quarantaine de points de vente à travers le pays, avec de larges plages d’ouverture, avec ou sans rendez-vous, et un personnel multilingue. L’institution financière propose également un call center quadrilingue et son eBanking est également disponible en portugais. «Notre grille tarifaire à destination des particuliers a également été traduite en 14 langues. Elle est disponible en perse, en arabe et même en tigrinya, une langue parlée essentiellement au nord-est de la Corne de l’Afrique. Nous ne l’avons pas fait pour la beauté du geste, mais parce que certaines personnes qui se présentent à nos guichets ne parlent que cette langue…», épingle Gabriel de La Bourdonnaye.
Des efforts pour simplifier l’ouverture de compte
Cette volonté d’inclusion financière, POST Finance la transpose à sa clientèle professionnelle. «Le débat public récent a révélé qu’accéder à un compte bancaire reste extrêmement difficile, voire quasiment impossible, pour de nombreux créateurs d’entreprise. Des discussions fréquentes avec des incubateurs, des entrepreneurs, des associations professionnelles, des clubs et des ONG ont confirmé que ce problème est non seulement réel, mais qu’il est d’une grande ampleur. Aujourd’hui, nous sommes très heureux d’ouvrir des comptes pour des professionnels qui voient leur dossier refusé ailleurs. Nous nous adressons à des commerçants, de jeunes entrepreneurs, des professions libérales et des indépendants, donc toutes les entités avec une structure d’actionnariat simple et qui ont une relation directe avec le Luxembourg», confie le directeur de POST Finance.
La rentabilité du client n’est pas une question
Leurs attentes sont simples. Ils veulent un compte courant, pouvoir rapidement disposer d’un certificat de blocage du capital social, sans frais, des outils de paiement et des cartes bancaires…
Pour les entreprises et les indépendants, la difficulté de l’opération est de rassembler une masse importante d’informations. Afin de faciliter la tâche des créateurs d’entreprise, de gros efforts ont été menés pour simplifier le formulaire d’ouverture de compte. «À l’image de ce qui a été fait au niveau de la grille tarifaire, nous avons voulu simplifier, vulgariser les différentes étapes de l’ouverture d’un compte pour un professionnel. Une fois le dossier complété, l’ouverture de compte se fait en quelques jours seulement. Nous souhaitons être un partenaire local et fiable, qui comprend les besoins de ses clients. Leurs attentes sont simples. Ils veulent un compte courant, pouvoir rapidement disposer d’un certificat de blocage du capital social, sans frais, des outils de paiement et des cartes bancaires… En retour, nous enregistrons un excellent taux de satisfaction, notamment pour les startups, se félicite Gabriel de La Bourdonnaye. Au-delà, il faut souligner qu’aucune appréciation de la rentabilité d’un client n’est réalisée, à aucun moment nous ne calculons ce qu’un client, privé ou professionnel, va nous rapporter ou pas, ni lors l’ouverture du compte, ni dans la poursuite de la relation d’affaires. Ce n’est pas une question et ce ne le sera jamais.»