En plus du personnel soignant, salons de coiffure ou d’esthétique utilisent, eux aussi, des équipements de protection depuis leur reprise le 11 mai. (Photo: Shutterstock)

En plus du personnel soignant, salons de coiffure ou d’esthétique utilisent, eux aussi, des équipements de protection depuis leur reprise le 11 mai. (Photo: Shutterstock)

Après les masques et gels, la demande augmente en gants, blouses et charlottes avec la reprise de l’activité économique. Les prix ont grimpé, aussi bien pour les entreprises que pour les hôpitaux.

Au début de la crise, . Maintenant, au tour des gants, blouses, charlottes et autres protections de faire défaut. Salons de coiffure ou d’esthétique les utilisent en masse pour reprendre leur activité en toute sécurité.

De 4 à 8 euros les 100 gants

Comme les coiffeurs Ferber, : «Nos fournisseurs habituels nous mettent des quotas, nous n’avons droit qu’à un paquet de gants par salon», témoigne , co-owner du groupe. «Nous avons dû chercher ailleurs.» Pareil pour les lingettes désinfectantes. «Heureusement, nous en avions beaucoup de stock», rassure-t-elle, en attendant impatiemment une commande de 10.000 masques. «Les provisions arrivent à leur fin.»

Laura Ferber note aussi une augmentation des prix. «Avant, on achetait 4,90 euros la boîte de 100 gants. Maintenant, ils sont entre 7,20 euros et 8,90 euros.»

Le problème concerne aussi les instituts de beauté. La gérante du salon Grain de Sable, Jil Bichel, au , raconte: «D’habitude, nous avions des fournisseurs fixes, mais ils n’ont plus de stocks depuis plusieurs semaines. Nous avons donc commencé à chercher un peu partout sur internet pour acheter des quantités par-ci, par-là.» Elle constate cependant que la situation commence déjà à se stabiliser. En moyenne, elle utilise 30 masques, charlottes et paires de gants par jour. Un budget de 5 à 6 euros par client.

Rupture de gants

«La demande a progressé», confirme , consultant pour le grossiste Probst, qui fournit les salons de coiffure en matériel. Elle concerne tous les produits de protection et d’entretien. La plupart viennent d’Extrême-Orient. Pour les charlottes, par exemple, les besoins ont augmenté «de 100%, puisque les coiffeurs n’en achetaient pas avant la crise».

«Nous avons des quotas sur les produits que nous souhaitons commander», poursuit Gilbert Probst, sans pouvoir donner de chiffres précis. L’article le plus difficile à se procurer? Les gants. La dernière commande de Probst a été réquisitionnée dans le pays d’origine, non connu, pour le personnel soignant. En rupture de stock, le grossiste ne sait pas quand il en recevra de nouveau. Il remarque lui aussi une hausse des prix sur ces différents produits.

Le vendeur de vêtements professionnels Action Wear connaît lui aussi des ruptures de stock, comme les charlottes. Les combinaisons jetables habituellement produites en Chine pour un euro manquent également, il s’est donc rabattu sur des fournisseurs européens qui les lui vendent neuf fois plus cher.

La demande en vêtements a chuté avec la crise, remplacée par celle en équipements de protection. Son gérant, Pedro Martins, assure avoir investi 400.000 euros dans des machines et embauché deux personnes pour y répondre. Les masques restent le produit phare. En moyenne, son activité a augmenté de 20 à 25% avec la crise du Covid-19.

+135% de surblouses utilisées

Les difficultés d’approvisionnement touchent même les hôpitaux. «Nous sommes toujours en train de chercher des fournisseurs», s’exclament les Hôpitaux Robert Schuman. De 15.000 paires de gants utilisés quotidiennement, ils sont passés à 40.000 avec le coronavirus. Au lieu de 3 centimes, ils en coûtent désormais 15. Les prix des masques chirurgicaux ou FFP2 qui ont, eux aussi,  ne diminuent toujours pas, selon l’établissement. Il affirme être contacté régulièrement par des médecins ou dentistes qui cherchent, eux aussi, du matériel de protection. «La demande est énorme.»

«Comme tous les équipements de protection individuelle, le marché des blouses et des charlottes est tendu, car la demande est forte», appuie Grégory Gaudillot, pharmacien gérant au Centre hospitalier de Luxembourg (CHL). Mais il affirme ne pas connaître de problèmes d’approvisionnement pour le moment. Il indique que le prix des surblouses de protection a doublé, de 20 à 40 centimes. L’hôpital en a utilisé 94.759 entre le 1er mars et le 15 mai 2020, soit une hausse de 135% par rapport à la même période l’année dernière. «Il s’agit du matériel de protection qu’utilise le personnel soignant lorsqu’il prend en charge des patients infectés» au Covid-19, ou suspectés de l’être, justifie-t-il.

En tout cas, cette fois-ci, pas de , qui sont très peu à vendre ce type de produits, difficiles à obtenir en petites quantités.