Avec une hausse de 20.000 cas supplémentaires en moyenne par jour, le risque de voir les services hospitaliers sous forte pression est considérable, selon Emmanuel Macron. Qui recommande le port du masque dans la sphère familiale, si ce n’est pas la famille habituelle. (Photo: Twitter / Capture d’écran)

Avec une hausse de 20.000 cas supplémentaires en moyenne par jour, le risque de voir les services hospitaliers sous forte pression est considérable, selon Emmanuel Macron. Qui recommande le port du masque dans la sphère familiale, si ce n’est pas la famille habituelle. (Photo: Twitter / Capture d’écran)

Le président de la République française a annoncé, mercredi soir, la mise en place d’un couvre-feu à Paris et dans huit métropoles où le coronavirus circule particulièrement. La règle de six personnes côtoyées simultanément est à respecter.

Huit mois après l’apparition de l’épidémie de Covid-19 vis-à-vis de laquelle , Emmanuel Macron a pris la parole mercredi soir à la télévision. Interrogé par Anne-Sophie Lapix (France 2) et Gilles Bouleau (TF1), le président de la République française était attendu sur d’éventuelles nouvelles mesures pour freiner la propagation du Covid-19 observée dans son pays et, plus largement, en Europe.


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Le respect «des règles de citoyenneté dans les semaines qui viennent» et «le bon sens» ont été évoqués pour expliquer la principale mesure annoncée mercredi soir:

La mise en place d’un couvre-feu à Paris et en Île-de-France, ainsi que dans huit autres métropoles: Rouen, Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Saint-Étienne et Toulouse.

La mesure s’appliquera entre 21h et 6h du matin à partir de ce samedi minuit et pour une durée d’au moins quatre semaines. Elle sera éventuellement prolongée de deux semaines si le Parlement donne son accord. Des aides – à préciser – seront apportées pour les secteurs culturels et horeca qui seront à nouveau très touchés.

Une amende de 135 euros est prévue pour le non-respect des consignes.

«Ce virus revient, nous sommes dans cette deuxième vague», résume Emmanuel Macron, qui estime néanmoins que «nous n’avons pas perdu le contrôle». Le ton présidentiel était pourtant relativement léger pour annoncer une forme de confinement nocturne.

Emmanuel Macron a déclaré ne pas vouloir infantiliser la population, mais plutôt responsabiliser tout un chacun quant au respect des gestes barrières à l’approche des vacances de Toussaint.

Outre les 32.000 victimes qui sont d’ores et déjà à déplorer (30.000 victimes durant la 1re vague et 2.000 victimes depuis quelques semaines), Emmanuel Macron a énuméré plusieurs chiffres-clés qui justifient le couvre-feu: 20.000 cas d’infection supplémentaires en moyenne par jour, 200 concitoyens en réanimation, et surtout des services hospitaliers qui sont déjà sous pression.

Au moment du confinement, le Grand Est et l’Île-de-France représentaient les foyers majeurs. Une situation localisée qui permettait de répartir les cas les plus graves grâce à une répartition nationale entre hôpitaux. Aujourd’hui, la propagation est généralisée.

Si le ton était moins grave qu’en mars, Emmanuel Macron a tout de même reconnu qu’il faudrait composer avec ce virus au moins jusqu’à l’été prochain.

L’Europe passe au reconfinement partiel

La France rejoint ainsi deux autres voisins qui ont annoncé de nouvelles restrictions ces dernières heures. En Belgique, les gouverneurs des provinces de Luxembourg et du Brabant Wallon ont décrété un couvre-feu de 1h à 6h du matin. Un comité de concertation entre les autorités fédérales et fédérées doit se tenir ce vendredi pour décider d’éventuelles nouvelles mesures.

En Allemagne, où la chancelière Angela Merkel a dû âprement discuter avec les dirigeants des 16 États régionaux, les rassemblements seront limités à 25 personnes dans les établissements publics, et 15 en privé. 

Les autorités des Pays-Bas, qui font aussi face à une hausse exponentielle des cas, ont choisi un reconfinement partiel avec la fermeture des cafés, bars et restaurants, mais aussi l’interdiction de vente d’alcool après 20h. Le port du masque est aussi de nouveau obligatoire dans les espaces clos pour les personnes de plus de 13 ans.


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Mardi, , le Premier ministre luxembourgeois, (DP), indiquait que les services de santé n’étaient pas sous pression. Une situation maîtrisée qui ne justifie pas pour l’instant de nouvelles mesures restrictives. Le gouvernement compte toutefois sur une attitude responsable de la part de la population.

Mercredi, lors d’un point hebdomadaire sur l’évolution de la situation, la ministre de la Santé, Paulette Lenert (LSAP), déclarait ainsi: «Faites ce qui a été imposé dans d’autres pays via la contrainte, limitez vos contacts sociaux le plus possible, par exemple.» «Si vous n’avez pas une bonne raison d’être 10 à table au restaurant, ne le faites pas! Il ne faut pas hésiter à aller au-delà des recommandations du gouvernement.»