Le couple grand-ducal lors de la cérémonie civile de la Fête nationale 2019, à la Philharmonie.  (Photo: Nader Ghavami)

Le couple grand-ducal lors de la cérémonie civile de la Fête nationale 2019, à la Philharmonie.  (Photo: Nader Ghavami)

Les départs à répétition et l’ambiance tendue au sein du personnel de la Cour grand-ducale ont poussé le Premier ministre à agir. Un audit sur l’usage des finances publiques et la gestion du personnel est en cours.

La décision de de faire appel à Jeannot Waringo en juin dernier est un geste politique fort. Comme le révélait Reporter le 22 août, l’objectif est double: contrôler la politique d’embauche et de gestion du personnel de la Cour et surveiller les frais de personnel financés par le contribuable – 7,6 millions d’euros en 2018 sur un budget global de 10,7 millions pour la Maison du Grand-Duc.

Une trentaine de départs de collaborateurs de la Cour, révélés occasionnellement sur la place publique, ont été recensés par nos confrères depuis 2015. Dernier en date: celui de notre ancienne collègue , en poste depuis 2016. Le maréchal de la Cour, , avait réagi dans la foulée, contestant le terme de «carrousel».

Mission délicate pour le «représentant spécial du Premier mi­nistre», qui devra faire usage de son expérience d’ancien directeur de l’Inspection générale des finances. Selon nos informations, cette nomination devait aller de pair avec une mise au pas des em­bauches, le temps pour M. Waringo de mener son travail. Mais RTL annonçait, le 6 septembre dernier, que Tanja Raveane va passer de la com­munication de l’Armée à celle de la Cour en octobre.

Le statut de la Grande-Duchesse en question

Dans le même temps, le Premier ministre livrait, le 6 septembre, deux réponses parlementaires.  Le député ADR soulevait , manifestation organisée pour dénoncer les violences faites aux femmes. Cette cause ne devrait pas susciter de polémique. Mais la question a trouvé un nouvel éclairage après la présence, le 29 août dernier, de à l’Université d’été du Medef – le patronat français – organisée autour du thème «No(s) futur(s), climat, inégalités, conflits... Quel capitalisme demain? ».

La Grande-Duchesse y a abordé «ses propres convictions et les actions concrètes à mener pour mettre fin aux inégalités dont les femmes sont victimes», indique le communiqué de la Cour.

La réponse parlementaire illustre l’ambiguïté du statut. À savoir celui de conjointe du chef de l’État, sans jouir des mêmes prérogatives. Et Xavier Bettel d’ajouter qu’étant donné que les activités de la Grande-Duchesse ne sont pas soumises à tutelle ministérielle, elle ne doit pas demander d’autorisation préalable.

Autonomie vs contrôle renforcé

Le député LSAP voulait quant à lui savoir si le gouvernement a l’intention de «parfaire et clarifier certains aspects liés aux dotations allouées à la Maison du Grand-Duc et à leur gestion». Le Premier ministre veut d’abord que . Ce que le CSV et Déi Gréng attendent également avant de se prononcer. «À l’issue de la mission, le gouvernement se tient prêt à en débattre avec la Chambre des Députés», ajoute Xavier Bettel. Le travail de la réforme de la Constitution n’aurait-il pas permis d’aborder ces questions? Le président du groupe parlementaire DP, regrette que tel ne fut pas le cas.

En 2016 déjà, le Grand-Duc et le gouvernement s’étaient pourtant accordés sur une forme de coordination quant aux cadres supérieurs. Entre des questions personnelles et des principes généraux, le débat qui s’amorce ne devra pas se ­tromper d’objectif.