Sur les trois principaux laboratoires d’analyses du pays, deux exigent un rendez-vous et une ordonnance médicale: de quoi alimenter la demande auprès des médecins généralistes. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Sur les trois principaux laboratoires d’analyses du pays, deux exigent un rendez-vous et une ordonnance médicale: de quoi alimenter la demande auprès des médecins généralistes. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le test PCR fait désormais partie des indispensables pour les vacances. De quoi générer un pic de demandes à l’approche des congés de Carnaval, qui débutent le 13 février. Pour organiser le retour, où il devient aussi obligatoire, Luxair étudie plusieurs options, entre tests à l’hôtel et liste de laboratoires par pays.

Il fait désormais partie des indispensables à côté des documents d’identité et de la valise: le test PCR. Daté généralement 72 heures maximum, un test est requis mais aussi pour accéder à certains pays voisins du Luxembourg, comme la Belgique par exemple, dans le cas de résidents grand-ducaux.

Cette nouvelle donne alimente de facto la demande en tests. Le Luxembourg compte deux canaux principaux pour les passer: d’une part, , où le prélèvement se fait gratuitement sur rendez-vous mais au prorata des créneaux horaires disponibles dans les huit centres; d’autre part, les laboratoires privés accueillent les patients, mais sur ordonnance.

Un passage chez le médecin, et donc une consultation, s’impose. «L’AMMD a demandé au directeur de la Santé que les citoyens qui souhaitent voyager n’aient plus l’obligation d’avoir une ordonnance médicale pour réaliser leur test PCR. Il va réfléchir à une solution et revenir vers nous», explique Dr. Guillaume Steichen, secrétaire général de l’.

Pour l’heure donc, une ordonnance médicale et un rendez-vous sont obligatoires. «C’est un choix propre des . Durant la 2e vague (fin octobre, début novembre), nous avons pris cette décision pour tester en priorité les patients avec ordonnance (avec symptômes)», explique Stéphane Tholl, COO de l’entreprise.

Tout comme ses concurrents, celle-ci suit les recommandations de la Direction de la santé de donner la priorité aux patients munis d’une prescription médicale, mais avec une attention particulière portée aux personnes avec des symptômes du Covid-19, devant celles ayant une ordonnance de l’Inspection sanitaire ou de la Direction de la santé. Arrivent ensuite les patients avec un bilan préopératoire et, enfin, ceux avec ordonnances pour toutes autres raisons.

Si les Laboratoires Réunis se disent prêts pour une 3e vague en ce début d’année, ils n’excluent pas non plus d’ouvrir leurs centres aux patients sans ordonnance, dans le scénario d’une accalmie de la crise sanitaire: «Suite à la décision du gouvernement de tester les voyageurs, nous sommes en train de revoir notre stratégie concernant les ‘tests de confort’», indique le responsable.

Jeu d’équilibriste

Pas facile pour les laboratoires de trouver l’équilibre entre la réponse à la demande d’un côté, et le risque d’encombrement – et donc de ralentir les délais de délivrance des résultats – de l’autre. C’est l’un des éléments qui incite le à exiger actuellement une prescription médicale et un rendez-vous pour le prélèvement.

«Nous sommes prêts à augmenter notre activité si besoin», affirme son administrateur délégué, Stéphane Gidenne. S’il admet que le rythme des analyses est actuellement plus calme, il dit surveiller «comme du lait sur le feu» les évolutions, comme celles concernant les mutations du virus, qui pourraient mener à un rebond épidémique.

Sans ordonnance ni remboursement

Quant au laboratoire , il dispose d’un centre Covid-19 à Leudelange ouvert sans rendez-vous, et aucune prescription médicale n’est requise. «Selon la capacité du laboratoire à absorber le volume qui se présente à un instant T, il est possible de prendre des patients sans ordonnance. Mais si le nombre de patients avec ordonnance augmente, ceux qui se présentent sans ordonnance ne seront pas prioritaires», tempère Jorris Fitten, chargé de communication.

Ainsi, au moment des fêtes de fin d’année, Bionext Lab a limité l’accès aux seuls détenteurs d’une ordonnance car le laboratoire a rencontré une très forte demande.

À noter que sans prescription médicale, le montant du test de dépistage mené en laboratoire privé est à la charge du patient, soit un peu moins de 60 euros (58,49 euros chez Bionext Lab, par exemple). Avec une prescription médicale, la CNS prend en charge l’intervention mais s’il est bien précisé qu’elle a été effectuée pour nécessité médicale (et non pas touristique, par exemple). Le remboursement de la visite chez le généraliste reste quant à lui de vigueur, .

Des tests directement à l’hôtel

À chacun de se débrouiller pour trouver un test avant de voyager, donc. Mais Luxair veut faciliter la tâche de ses clients. Un , annoncé en décembre, permettait déjà à ceux prenant un voyage à forfait, via LuxairTours, d’obtenir un créneau pour se faire tester avant leur vol – toujours à leurs frais.

Il a été étendu, depuis, à toutes les destinations, assure le CEO de la compagnie aérienne, .

Mais puisque le test va désormais être obligatoire aussi au retour, le tour-opérateur s’organise avec des laboratoires pour permettre à ses clients de le faire directement à l’hôtel, deux jours avant leur vol. Cela pourrait même être compris dans le package. En revanche, les passagers prenant un vol seul ne sont pas concernés.

Pour ces derniers, Luxair a entamé un travail de documentation visant à publier sur son site internet une liste des aéroports où il est possible de se faire tester, selon les pays. «Nous avons demandé à nos équipes du call center d’appeler tous les laboratoires pour savoir s’ils sont ouverts, s’il faut un certificat pour passer le test, etc.», détaille Gilles Feith. Le détail des .

Et en cas de test positif au Covid-19, les frais de logement et d’alimentation dus à la quarantaine sont pris en charge, si l’hôtel a été réservé via Luxair. Ce n’est pas le cas pour les vols seuls.

Sans test négatif, vous n’entrez pas dans l’avion.
Gilles Feith

Gilles FeithCEOLuxair

Fini le check-in en ligne chez Luxair

Car, à l’aller comme au retour, «sans test négatif, vous n’entrez pas dans l’avion», rappelle Gilles Feith, qui qualifie la décision du gouvernement de «très réfléchie». Test PCR comme antigénique seront acceptés par la compagnie aérienne. Dans la pratique, elle compte désactiver dès vendredi le check-in en ligne. Il faudra donc «aller au comptoir et présenter un test négatif» pour embarquer. En cas d’exception, par exemple pour les passagers en transit, il faudra montrer un ticket le prouvant.

L’annonce des tests obligatoires a-t-elle eu un effet négatif sur les ventes? «Il y a toujours un effet psychologique. Mais on note encore une volonté de voyager», répond Gilles Feith.

Luxair n’est pas la seule compagnie à voler depuis le Findel. Interrogé sur les modalités de vérification des tests négatifs avant d’entrer sur le sol luxembourgeois, Lux-Airport n’a pas pu nous donner de détails pour le moment, mais indique préparer cela «en coopération avec les autorités».