Ces six derniers mois, quatre entreprises artisanales sur dix ont été confrontées à une baisse de leur chiffre d’affaires, montre une enquête de la Fédération des artisans publiée ce jeudi. Les très petites structures – celles qui emploient jusqu’à cinq salariés – ont été les plus malmenées, avec une baisse des ventes de 64%.
Le secteur de l’alimentation artisanale apparaît comme le plus lourdement touché, avec 80% de sociétés qui déclarent avoir vu leur chiffre d’affaires diminuer. La prudence est de mise pour le prochain semestre: 55% des firmes artisanales sondées estiment que leurs revenus resteront stables. Mais les TPE sont deux fois plus pessimistes que la moyenne quant à la reprise, souligne la FDA, qui montre qu’à l’inverse, les entrepreneurs de construction sont les plus optimistes: 42% d’entre eux s’attendent à une hausse de leur chiffre d’affaires ces six prochains mois.
Ce sont les TPE qui souffrent le plus de la charge administrative, de l’évolution des coûts, du manque de rentabilité .
«Ce sont les TPE qui souffrent le plus de la charge administrative, de l’évolution des coûts, du manque de rentabilité. Le gouvernement devrait agir sur la productivité des entreprises, faire attention à la charge administrative et financière qui pèse sur ces entreprises», avance, pour Paperjam, Christian Reuter, secrétaire général adjoint de l’organisation.
Celle-ci relève que 80% des entreprises sondées se disent impactées dans leur quotidien par la crise sanitaire.
À la recherche de main-d’œuvre et de matériaux
Dans le détail, le manque de main-d’œuvre pèse sur 64% des entreprises, devant la (62%) et les charges administratives (48%). La pandémie pèse aussi sur l’absentéisme, cité comme le premier impact (59%), devant la hausse des frais (55%) et la baisse de la productivité (44%).
Car entre les arrêts maladie, les quarantaines et les congés pour raisons familiales, les heures de travail perdues s’accumulent. Généralement, entre 6% et 20% des heures potentiellement travaillées ont été impactées par ces absences du personnel, montre le sondage.
Autre enseignement: le manque de main-d’œuvre apparaît comme le principal frein au développement des entreprises artisanales. 80% d’entre elles disent ne pas parvenir à recruter le personnel nécessaire, un taux qui monte même à 94% dans les métiers de la fermeture du bâtiment. Pour tenter de pallier cela, près de 54% des sondés recrutent des salariés non qualifiés. «La formation professionnelle continue est une des rares pistes pour qualifier des salariés à différentes tâches ou les faire monter en compétences», avance la Fédération des artisans.
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Celle-ci relève un autre frein: l’augmentation des prix des matériaux et matières premières, qui frappe 93% des sociétés interrogées. Le principal impact porte sur des problèmes contractuels avec les clients (72%), devant une baisse des revenus (52%). «Le problème risque encore de durer», avertit l’organisation. Plus d’un répondant sur deux pressent un maintien de cette situation pour les deux mois à venir.
«Il n’est pas surprenant que les entreprises sortent fragilisées de cette période. On ne peut pas parler à cet instant d’un retour à la normale», ajoute Christian Reuter.
La Fédération des artisans a pris le pouls de 200 entreprises membres, dont principalement des sociétés de parachèvement, de construction et de génie technique. Au total, l’organisation regroupe 3.000 firmes luxembourgeoises qui occupent 80% de la main-d’œuvre dans l’artisanat.