Michel Reckinger assume sa double casquette, qui n’est pas contradictoire, selon lui. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Michel Reckinger assume sa double casquette, qui n’est pas contradictoire, selon lui. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Michel Reckinger réagit aux propos de Dan Kersch au sujet de sa double casquette de président de l’UEL et de la FDA. Selon lui, l’une ne contredit pas l’autre. Il regrette les attaques, qui deviendraient personnelles, de la part du vice-Premier ministre LSAP et ministre du Travail.

Après le débat sur le financement du revenu de remplacement, le conflit se poursuit entre le vice-Premier ministre et ministre du Travail, (LSAP), et le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), , par ailleurs à la tête de la Fédération des artisans (FDA).

Pour rappel, le premier avait touchés par la crise, financé en partie par l’État, mais aussi par les entreprises, qui devraient cotiser à une mutuelle des employeurs. Ce qui avait fait «tomber de sa chaise», selon ses propos, le président de l’association patronale, .

Pas de revenu de remplacement

Le débat semblait temporairement clos. Après pour les entreprises touchées par la pandémie, les ministères du Travail et des Classes moyennes ont laissé entendre dans un communiqué de presse commun, publié le mardi 16 février, qu’il n’y aurait finalement pas de salaire de remplacement, étant donné que l’UEL considérait que l’aide aux coûts non couverts, qui a été élargie pour une prise en charge à 100% des frais, pouvait être considérée comme la «mise en œuvre de la demande de salaire de remplacement pour les indépendants». Le gouvernement confirmant que «l’aide fournie offre la meilleure protection possible». Conséquence, la réunion prévue le 23 février a donc été annulée, nous indique Michel Reckinger.

Mais sur la radio , ce jeudi 18 février, le ministre du Travail s’interrogeait cette fois sur la double casquette du président de l’UEL, également à la tête de la Fédération des artisans (FDA). Cela aurait, selon lui, semé la confusion lors des discussions sur le salaire de remplacement. Plus tôt dans la semaine, il avait déjà déclaré sur RTL que Michel Reckinger n’était «pas content des socialistes, pas content des fonctionnaires, et pas content des salariés au salaire minimum».

«Il commence à jouer la personne, cela veut dire qu’il n’a plus d’argument sur le fond», estime Michel Reckinger, qui trouve cela «malheureux». «Moi, je n’ai jamais attaqué sur la personne.»

Propos contre propos

«Oui, j’ai deux casquettes, mais l’une ne dit pas autre chose que l’autre», ajoute-t-il. Avant d’affirmer son «engagement» pour les indépendants. «Je n’ai rien contre les socialistes, les fonctionnaires d’État et les ouvriers au salaire social minimum.»

Il  donne à Paperjam sa version de la réunion du 4 février, qui a précédé les annonces de Dan Kersch sur le revenu de remplacement. «Il n’y avait pas eu d’accord», réitère-t-il, sur le financement de celui-ci. «La mutuelle (pour financer le salaire de remplacement, ndlr) n’est pas une solution aujourd’hui. On ne sait pas qui paie, comment…» Il n’exclut en revanche pas d’en rediscuter dans le futur, au moment de tirer les leçons de la crise, pour, en cas de situation similaire, «ne plus faire du ‘learning by doing’». «Cela ne concerne pas seulement les indépendants, mais toutes les aides, tous les secteurs…», précise-t-il.

La Fédération des artisans a publié le jour même un communiqué de presse en soutien à son président. Le but étant de «mettre en avant les faits et ne pas polémiquer», explique Michel Reckinger. Elle redit qu’il n’y a «jamais eu d’accord entre la Fédération des artisans et le ministre du Travail sur la question d’un salaire de remplacement» et regrette que, «par ses déclarations, Dan Kersch tente de creuser un fossé entre la FDA et l’UEL». Sur le salaire de remplacement, elle rappelle qu’une «couverture satisfaisante a été obtenue» avec le ministre des Classes moyennes, mais que cela «reste un problème qu’on devra adresser à moyen terme». Ce sur quoi, «contrairement à ce que prétend Dan Kersch, il n’y a jamais eu la moindre divergence entre l’UEL, la FDA ou Michel Reckinger».

Les futures discussions promettent en tout cas d’être tendues entre les deux interlocuteurs. «Moi, je n’ai jamais eu de problème avec Dan Kersch», répond Michel Reckinger. «Je serai encore là, il s’agit plutôt de son problème.»