La présidente de l’OGBL, Nora Back, entend poursuivre les nombreux combats à mener pour réduire les inégalités sociales au Luxembourg.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

La présidente de l’OGBL, Nora Back, entend poursuivre les nombreux combats à mener pour réduire les inégalités sociales au Luxembourg.  (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

La crise sanitaire n’a pas essoufflé Nora Back et l’OGBL, qui ont mis sur la table du comité national une série de sujets qui occuperont le syndicat dans les prochains mois.

Lorsqu’il fait beau, rares sont ceux qui regardent la météo. Avant la crise sanitaire, les adhésions aux syndicats du pays n’avaient pas le vent en poupe. Mais depuis l’apparition du Covid et la détérioration du tissu économique, les adhésions ont progressé. «On a pu, effectivement, remarquer une très forte progression au niveau du nombre de nos membres et cela a même dépassé nos prévisions», a assuré  en marge du comité national de l’OGBL, qui compte bien mettre encore un peu plus la pression sur le gouvernement dans les semaines et mois à venir. 

Les sujets de friction ne manquent pas, allant du au «leurre» de , en passant par la nécessité d’, sans oublier les questions autour du financement de la recherche, du système de santé, de la nécessité de la réforme des pensions, de la situation préoccupante dans le secteur sidérurgique avec les difficultés de Liberty Steel, de l’accroissement des inégalités sociales, etc. 

Si mettre en œuvre une politique du logement plus juste est politiquement compliqué, alors il ne faut pas s’engager.
Nora Back

Nora Backp résidenteOGBL

«C’est toujours très compliqué de mettre des priorités. Il y a tellement de sujets sur lesquels nous travaillons. Prioriser, c’est mission impossible. Le mot d’ordre au sein du comité national est de tirer les leçons de cette crise. À savoir investir dans ce qui est important, comme les services publics et la recherche, et ne surtout pas mener une politique d’austérité. Et de l’autre côté, rendre ce monde un peu plus juste, notamment par une réforme fiscale nécessaire», a martelé Nora Back. 

Sujet que la présidente de l’OGBL entend en tout cas surveiller de près: le logement. «Je cite le Premier ministre dans une récente interview (, ndlr): ‘Personnellement, je suis, par exemple, tout à fait en faveur d’une taxation sur les logements vides. Si quelqu’un veut garder un terrain constructible vide, alors, on taxe. Un habitat qui est vide parce que le propriétaire veut se faire de l’argent, on le taxe. Croyez-moi, nous aurions tout à coup, du jour au lendemain, pas mal de logements occupés et de terrains utilisés!’ Et bien pourquoi le Premier ministre ne le fait-il pas puisqu’il le pense?», a soupiré Nora Back. 


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«La politique du logement est faite en faveur des lobbyistes de l’immobilier. C’est évident. Ce n’est même plus les politiques qui décident, mais les grands investisseurs qui viennent de l’étranger et qui font de la spéculation avec les terrains comme s’ils étaient reproductibles à l’infini. Si mettre en œuvre une politique du logement plus juste est politiquement compliqué, alors il ne faut pas s’engager. On devient politicien pour faire changer les choses ou alors on se dit que ce n’est pas possible, car cela va à l’encontre de ses électeurs, mais dans ce cas-là, on ne dit pas une chose pareille», a encore regretté Nora Back. 

La réforme fiscale, une nécessité pour l’OGBL

Autre sujet qui sera mis en avant par l’OGBL dans les semaines à venir, la volonté de mettre en œuvre une réforme fiscale. Chose que (DP) a en expliquant que cette réforme était sans doute nécessaire, mais pas indispensable pour le moment.

«Pourquoi est-ce tellement infaisable cette réforme fiscale? Ce n’est pas infaisable et c’est même nécessaire de le faire pour justement préparer l’avenir. Comment peut-on dire, en étant au gouvernement, que cette réforme fiscale n’est pas écrite dans le programme électoral? Mais la crise sanitaire non plus n’est pas écrite dans le programme électoral. On ne sait pas comment sera l’avenir. Et même en tablant sur une situation financière catastrophique l’année prochaine, alors le gouvernement va devoir entrer des recettes fiscales et l’on sait très bien sur quels dos cela va se faire. Certainement pas sur le dos des gros. Les petits ont déjà payé en 2008. S’il faut faire entrer des recettes fiscales rapidement, on sait où aller chercher, chez les gagnants», a déclaré Nora Back.