Julie Becker a été officialisée au poste de CEO de la Bourse de Luxembourg par l’assemblée générale. (Photo: Matic Zorman/archives)

Julie Becker a été officialisée au poste de CEO de la Bourse de Luxembourg par l’assemblée générale. (Photo: Matic Zorman/archives)

L’assemblée générale de la Bourse de Luxembourg a confié les clés de l’institution financière à Julie Becker. Pour son départ, Robert Scharfe a présenté des chiffres opérationnels positifs pour 2020, malgré un recul du bénéfice lié à des éléments exceptionnels.

Après neuf années bien remplies à la tête de la Bourse de Luxembourg, a cédé son siège de CEO à , ce mercredi 21 avril, dans le cadre de l’assemblée générale des actionnaires. À 67 ans, il a décidé de prendre sa retraite.

Une transition saluée par le président du conseil d’administration , pointant du doigt que la transition avait été «bien assurée et organisée».

Julie Becker était , ce qui ne laissait aucun doute sur la succession. «Nous avions alors voulu donner le signal que la transition se ferait en interne et que la personne était choisie», confirme le président, précisant que le poste de CEO adjoint disparaissait à nouveau du cadre, comme c’était le cas auparavant.

Le résultat net en baisse de 17%

Pour sa dernière conférence annuelle de résultats, Robert Scharfe a dû annoncer un résultat en baisse de 17%. À 11,2 millions, le bénéfice 2020 revient au niveau de l’année 2018, après une belle progression en 2019 (13,5 millions).

Un chiffre qui s’explique par des éléments exceptionnels au niveau du portefeuille d’investissement de l’institution et ne reflète pas le résultat opérationnel. «La bonne nouvelle est que le chiffre d’affaires augmente de 5% et que l’Ebitda progresse également de 4% (18,2 millions d’euros), malgré l’importance des investissements réalisés dans la technologie», commente monsieur Scharfe.

À fin 2020, la Bourse traitait 37.197 obligations, une progression de 3%. Les montants de ces opérations ont, eux, progressé de 25% à 1.400 milliards d’euros. Et parmi cet ensemble de transactions, le Luxembourg Green Exchange (LGX), la plateforme d’échange des obligations durables, poursuit sa progression.

«2020 a à nouveau été une année record pour la finance durable et pour le LGX», confirme Julie Becker. «Mais dans le contexte de la pandémie, les obligations à objectifs sociaux ont pris le pas sur celles à objectifs environnementaux.»

Dans le contexte de la pandémie, les obligations à objectifs sociaux ont pris le pas sur celles à objectifs environnementaux.
Julie Becker

Julie BeckerCEOBourse de Luxembourg

Sur l’ensemble de l’exercice, le LGX a accueilli 407 nouvelles obligations pour une valeur totale de 186 milliards d’euros. Et la dynamique se poursuit encore plus rapidement cette année. Au cours du premier trimestre 2021, 163 nouvelles obligations ont été émises sur le LGX pour une valeur totale de 81,5 milliards d’euros. «Il s’agit du double des obligations émises pour la même période un an plus tôt», confirme la nouvelle CEO.

Pour elle comme pour Robert Scharfe, . Madame Becker se donne donc pour premier objectif de convaincre les émetteurs traditionnels d’obligations de rejoindre la plateforme liée aux projets durables, qui attirent de plus en plus d’investisseurs.

J’ai connu beaucoup de changements, mais cette transition vers la finance durable, c’est du jamais-vu.
 Robert Scharfe

 Robert Scharfeex-CEOBourse de Luxembourg

«Mais pour les convaincre, il faut pouvoir en mesurer l’impact. D’où l’intérêt d’investir dans une start-up comme , spécialisée dans les datas», pointe-t-elle, justifiant ainsi l’intérêt récent de la Bourse pour les jeunes pousses technologiques.

«Le monde de la finance va changer fondamentalement», confirme Robert Scharfe. «En 40 ans, j’ai connu beaucoup de changements, mais cette transition vers la finance durable, c’est du jamais-vu.» Il entend désormais y consacrer une importante partie de son temps.