«Ils ont besoin de ce que nous pouvons leur apporter et nous avons besoin de ce qu’ils peuvent nous apporter.» Le fondateur et CEO de Tetrao est devenu un peu plus avare de mots au fur et à mesure que sa start-up a conquis ses titres de noblesse depuis sa création en 2014 et sa nomination dans le «Hot 2018». Mais Christian Gillot n’avait pas besoin de plus pour décrire le parfait win-win entre la start-up et cet acteur majeur de la place financière.
À l’aide de l’automatisation cognitive robotique, la technologie de Tetrao permet d’identifier, de lire et de comprendre des informations complexes provenant de sites web et de documents. De quoi économiser du temps et des coûts consacrés aux processus manuels, sujets aux erreurs et chronophages.
«Les données ne feront que gagner en importance à l’avenir. Le défi consiste à trouver des moyens de collecter et de classer cette énorme quantité de données grâce à une automatisation évolutive. Nous sommes convaincus que notre industrie a besoin de solutions de données qui combinent la technologie et les interactions humaines pour offrir qualité, rapidité et évolutivité, et c’est précisément ce que propose Tetrao. Il s’agit d’un investissement stratégique pour l’échange, car les données stimuleront notre croissance future», a commenté , CEO de LuxSE.
De 11 à 25 salariés, et très vite plus
Le montant de la transaction n’est pas (encore) connu, mais la transparence acquise par la Bourse dans l’analyse des documents financiers sera très utile pour les fonds d’investissement et la finance verte, tandis que la start-up, abritée à Foundry depuis la fin du LuxFutureLab, pourra poursuivre ses développements vers le KYC ou les données d’entreprises. Et aussi continuer à s’occuper de ses prestigieux clients, qu’il s’agisse de la Commission européenne, des Big Four, de Luxexpo ou de Luxinnovation.
«L’intelligence artificielle permet d’aller très loin dans l’analyse des documents des fonds d’investissement et autres acteurs de la place financière. Avec la consolidation des comptes et autres rapports, nous pourrons même voir, dans la durée, si les engagements sont respectés et jusqu’à quel point», explique encore M. Gillot.
Car le changement, assure-t-il sans le dire, c’est maintenant. Dans l’attitude des acteurs, mais aussi dans ses équipes. De 11 membres en fin d’année, Tetrao est déjà passée à 25 personnes, disséminées dans trois endroits, en Espagne, en Lorraine et au Luxembourg. De nouveaux recrutements seront lancés ce mardi matin et c’est un autre phénomène intéressant avec cette start-up: «Nous avons eu en entretien seulement 4% des candidats et nous avons recruté 2%», là où d’autres start-up parcourent la planète pour trouver les nouvelles stars de demain.
Comme d’autres, l’entrepreneur s’est demandé où 2020 et son vilain virus allaient emmener tout le monde. Ce développement lui permet de voir toujours plus loin.