Suite aux évolutions enregistrées en 2020, la pondération des produits alimentaires a été relevée dans le panier, servant au calcul de l’IPCN au Luxembourg. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Suite aux évolutions enregistrées en 2020, la pondération des produits alimentaires a été relevée dans le panier, servant au calcul de l’IPCN au Luxembourg. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Son taux annuel tutoie les 2% en janvier, mais ne vous attendez pas pour autant à une indexation automatique prochaine des salaires. Explications.

En janvier 2021, le taux annuel d’inflation a atteint 1,9% au Luxembourg, soit une hausse de 0,6%, annonce ce mercredi le Statec. En variation mensuelle, l’indice des prix à la consommation national avance de 0,7%, et un recul de 0,2% en novembre.

Mais le phénomène ne reflète pas forcément une hausse soudaine du coût de la vie au Luxembourg, détrompez-vous.

Les carburants plus chers, mais neutralisés

Tout d’abord, le prix des produits énergétiques a gonflé de 11% entre décembre et janvier, sous le coup de l’introduction de la et de la hausse du baril de Brent. Mais, en comparaison annuelle, les prix des produits dérivés de l’or noir demeurent inférieurs de 8,4%, nuance le Statec.

Ce dernier souligne aussi que la hausse des tarifs induite par le nouveau droit d’accise additionnel n’est pas intégrée dans le calcul de l’échelle mobile des salaires. Par conséquent, ce paramètre n’alimente pas la moyenne semestrielle de l’indice servant à déclencher l’indexation automatique des salaires au Luxembourg. L’institut de statistiques table sur un déclenchement du mécanisme entre les premier et troisième trimestres de l’année 2022.

L’effet soldes retardé

Ensuite, le décalage de la période des soldes d’hiver – –, suite au deuxième confinement imposé au lendemain de Noël, influence la tendance: l’effet des soldes devrait se répercuter cette année dans l’indice des prix à la consommation de février. Voilà pourquoi entre janvier 2020 et janvier 2021, le prix des articles d’habillement et des chaussures bondit de 20,65% au Luxembourg.

Un panier repondéré

Autre élément important: cette nouvelle année 2021 marque une réactualisation de la pondération du panier des biens et services. Ainsi, les transports publics voient leur pondération réduite suite à leur , de même que les prix des voyages et les dépenses dans l’horeca, tandis que la part des produits alimentaires s’accroît. «La pondération de l’IPCN évolue tous les ans pour tenir compte du changement de comportement des consommateurs. Elle se base sur les dépenses de l’année précédente et 2020 a naturellement été fortement impactée par la pandémie», souligne Marc Ferring, économiste et responsable des statistiques de prix au Statec. Si ces adaptations sont légion en janvier, le chef d’unité admet que, «pour 2021, les changements ont été un petit peu plus forts que les années précédentes».

Quelques hausses observées

Enfin, . Si le Statec n’observe pas d’effet direct du phénomène sur l’IPCN, il relève néanmoins une hausse des prix dans les salons de coiffure et d’esthétique (+1,6%), ainsi que pour l’entretien et la réparation des voitures (+1,5%). «On a constaté des hausses des prix, mais, pour nous, il est difficile d’en connaître la raison», nuance notre interlocuteur.

Pour février, le Statec s’attend à une inflation beaucoup moins élevée du fait de l’impact des soldes d’hiver. L’institut de statistiques table sur une inflation annuelle de 1,7% en 2021, puis 1,8% l’année suivante. Celle-ci pourrait être marquée par une reprise économique, un rebond des prix des produits pétroliers et une nouvelle tranche indiciaire.