Le niveau des stocks est élevé, ce qui laisse présager davantage de pièces à écouler, histoire de générer des liquidités et de faire place aux nouvelles collections. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le niveau des stocks est élevé, ce qui laisse présager davantage de pièces à écouler, histoire de générer des liquidités et de faire place aux nouvelles collections. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Neuf jours après la réouverture des boutiques dans la foulée du deuxième confinement, les commerçants espèrent écouler des stocks parfois conséquents avant l’arrivée des collections de printemps.

La période des soldes d’hiver commence officiellement ce mercredi au Grand-Duché, avec 18 jours de retard sur l’agenda initial suite à la fermeture des commerces non essentiels couplée à .

«On espère simplement pouvoir liquider notre stock et rentrer un peu de cash-flow pour redémarrer la saison, mais c’est très difficile de faire des prévisions. On ne sait pas s’il y aura un troisième lockdown, c’est assez flou», commente Éric Santeramo, propriétaire de Feel Good Group Capital, une entreprise axée sur le commerce de détail avec en portefeuille 23 boutiques de prêt-à-porter de huit enseignes différentes réparties sur l’ensemble du Grand-Duché.

Le fait est que le niveau des stocks est élevé après une saison hivernale marquée par une fermeture forcée du 26 décembre au 10 janvier et un passage de clients amoindri, notamment par le recours au télétravail.

«La grosse période pour nous au niveau des ventes était habituellement du 26 décembre au 10 janvier, où on était fermé. Maintenant que la période est passée, la clientèle va attendre les dernières remises pour venir acheter les produits. Mon sentiment, c’est qu’il faut passer à autre chose et à la nouvelle collection», confie l’entrepreneur.

Un chiffre d’affaires amputé de plus d’un tiers

Comme de nombreux autres détaillants, il n’a pas attendu ce 20 janvier pour octroyer des rabais sur les pièces hivernales: et, dans son cas, Éric Santeramo n’entend pas appliquer de remises supplémentaires durant la première semaine des soldes.

«Beaucoup de store managers me disent que beaucoup de clients attendent que la période des soldes commence. On verra ce que ça donne», ajoute l’employeur de plus de 70 salariés. Il a vu son parc de magasins croître de deux unités en 2020, mais, malgré cela, il estime avoir perdu environ 35% de son chiffre d’affaires global. Le confinement et les nouvelles habitudes de consommation prises dans la foulée de la crise sanitaire ont rebattu les cartes, et le patron jongle désormais avec les réglementations concernant aussi bien les capacités d’accueil des boutiques que celles liées aux horaires d’ouverture.

Dimanches perdus

À ce propos, Éric Santeramo regrette la fermeture imposée durant les dimanches de soldes. Les premiers jours d’ouverture en janvier ont montré une fréquentation morne en semaine, mais un bon samedi, ce qui laisse entendre qu’une ouverture dominicale pourrait répartir la clientèle sur le week-end. «De toute façon si c’est fermé au Luxembourg, la clientèle va aller à l’étranger. Ça sera ouvert en France et en Belgique, comme début janvier», souligne-t-il.

Les soldes d’hiver débutent ce mercredi en Lorraine et sont en cours depuis le 4 janvier côté belge. Outre-Kleinbettingen justement, deux ministres ont remis lundi un avis positif pour prolonger l’opération jusqu’au 14 février au lieu du 31 janvier, après avoir constaté que le coup d’envoi des soldes n’avait pas répondu aux attentes des commerçants.

Au Luxembourg, l’opération est, pour l’heure, prévue jusqu’au 17 février, mais .

Il n’empêche, certains commerces situés dans des zones classées comme «touristiques» peuvent ouvrir tous les dimanches de l’année. La CLC ne cache pas son souhait de dialoguer à ce sujet avec les autorités.

«D’un côté, on a la concurrence d’internet et de la Grande Région. Et, de l’autre côté, je pense qu’il ne faut pas favoriser l’une ou l’autre zone au Luxembourg, mais donner à tout le monde la possibilité de travailler et d’ouvrir s’il pense que c’est bénéfique pour son commerce», avance Claude Bizjak, directeur adjoint de l’organisation.

Celle-ci compte bien faire entendre sa voix pour que les dimanches perdus durant les soldes d’hiver puissent être reportés ultérieurement, dans l’attente d’une refonte claire et uniforme au niveau législatif.