Liberty Steel va connaître une fin de semaine importante pour son avenir en bord de Meuse. Vendredi, le tribunal des entreprises va vérifier si le sidérurgiste a respecté son plan et ses engagements.  (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Liberty Steel va connaître une fin de semaine importante pour son avenir en bord de Meuse. Vendredi, le tribunal des entreprises va vérifier si le sidérurgiste a respecté son plan et ses engagements.  (Photo: Nader Ghavami/Archives)

Vendredi, le tribunal des entreprises de Liège va faire le point sur le dossier Liberty Steel. Dans le cas où le sidérurgiste n’a pas respecté ses engagements, les conséquences pourraient être lourdes, notamment au Luxembourg.

Évitant la faillite en novembre 2021 dernier après avoir proposé, Liberty Steel va connaître une fin de semaine importante pour son avenir en bord de Meuse. Vendredi 18 février, le tribunal des entreprises va vérifier si le sidérurgiste a respecté son plan et ses engagements. S’il s’avère qu’il y a eu des manquements, la justice a le pouvoir de prendre de nouvelles mesures allant jusqu’à la liquidation.

Un scénario redouté par les quelque 690 ouvriers des deux sites liégeois, mais également  les 220 ouvriers du site de Dudelange qui ont besoin de l’approvisionnement de Liège pour fonctionner et produire.

«Liberty Steel n’a pas forcément respecté à la lettre ses engagements. Mais c’est au tribunal d’en juger. Reste à savoir si le tribunal va infliger des contraintes supplémentaires, ce qui serait le meilleur cas de figure, ou bien s’il va décider de la liquidation», s’inquiète Robert Fornieri, secrétaire général adjoint du LCGB, pour qui une telle décision est synonyme d’arrêt du site de Dudelange. «Le site de Liberty Steel à Dudelange ne sera pas concerné par la décision de la justice belge. Par contre, d’un point de vue industriel et logistique, c’est une autre histoire. Si tel est le cas, il faudra réagir très vite», souligne le syndicaliste.

La situation devient inquiétante. Il y a des ouvriers avec un profil et un savoir-faire technique très spécifiques qui commencent à quitter l’entreprise.

Robert Fornierisecrétaire général adjointLCGB

Un plan de maintien dans l’emploi dans l’impasse

, les négociations d’un plan de maintien dans l’emploi entre la direction de Liberty Steel Dudelange et le LCGB sont actuellement à l’arrêt. «La semaine dernière, nous avons encore eu une réunion dans le cadre des négociations du plan de maintien dans l’emploi, mais pour le moment, nous n’arrivons pas à le démarrer», explique Robert Fornieri. Le syndicaliste reproche au sidérurgiste le manque de garanties en matière d’investissement et de développement pour le site. «Il n’y a pas de véritable engagement ni de garanties de la part du groupe Liberty Steel. Pour le moment, nous sommes en attente de trouver un accord, mais nous n’avançons pas», assure Robert Fornieri.


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L’incertitude autour de l’avenir de Liberty Steel depuis , commence à peser sur le moral des ouvriers. À Dudelange, nombreux sont ceux qui sont encore au chômage partiel avec 80% de leur rémunération. Las de la situation, certains commencent à prospecter ailleurs dans des entreprises plus stables. «La situation devient inquiétante. Il y a des ouvriers avec un profil et un savoir-faire technique très spécifiques qui commencent à quitter l’entreprise. On peut le comprendre, à un certain âge, c’est parfois une belle opportunité. Au niveau syndical, on croit en l’avenir du site de Dudelange, peu importe l’employeur, le site est viable et c’est ce que nous disons au personnel. La perte d’éléments-clés est inquiétante, car lorsqu’il faudra relancer la machine, il y aura un risque de manquer de compétences», explique Robert Fornieri, qui reproche également à la direction de ne pas assez communiquer avec les ouvriers.

Vers des liquidations au Royaume-Uni

Outre-Manche, Liberty Steel connaît également de plus en plus de difficultés. En raison d’impôts impayés, la justice britannique envisage la liquidation de quatre sites de production de Liberty Steel comptant 3.000 travailleurs. Si tel est le cas, l’empire sidérurgique de Sanjeev Gupta serait alors gravement touché.

De son côté, Liberty Steel et GFG Alliance ont souligné que les difficultés du moment avaient un lien avec la flambée des prix de l’énergie.

Le fisc britannique a également lancé un audit de Liberty Commodities, autre pilier du groupe GFG Alliance. À noter que d’autres enquêtes sur d’autres sociétés du groupe sont également en cours.