Depuis la faillite du principal créancier de la maison mère de Liberty Steel, le groupe sidérurgique connaît de nombreux problèmes financiers, réduisant sa capacité à acheter de la matière première afin de faire tourner ses usines. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne/archives)

Depuis la faillite du principal créancier de la maison mère de Liberty Steel, le groupe sidérurgique connaît de nombreux problèmes financiers, réduisant sa capacité à acheter de la matière première afin de faire tourner ses usines. (Photo: Nader Ghavami/Maison Moderne/archives)

Lors de la dernière commission de l’économie de la Chambre des députés, Franz Fayot, ministre de l’Économie, n’a pas caché son inquiétude quant au dossier Liberty Steel. Le sidérurgiste connaît des difficultés financières à Liège, ce qui peut avoir de lourdes conséquences sur Dudelange.

L’avenir du site de production du groupe sidérurgique de Liberty Steel était au programme de la commission parlementaire de l’économie de la Chambre. L’occasion pour le ministre de l’Économie, (LSAP), de faire un point sur la situation de plus en plus compliquée du sidérurgiste.

inquiètent fortement le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), puisque les usines de Tilleur et de Flémalle (en région liégeoise) sont indispensables au bon fonctionnement de l’usine de Liberty Steel à Dudelange. Il a fait état d’éléments qui incitent à la prudence quant à la volonté, voire la capacité financière, de Liberty Steel à honorer les engagements pris devant le tribunal de l’entreprise de Liège en novembre dernier pour redresser le groupe en bord de Meuse. Et surtout éviter la liquidation.

«De plus en plus d’incertitudes apparaissent dans le dossier. En concertation avec toutes les parties concernées, nous continuons à aborder les défis qui découlent de cette situation complexe. Avec nos différents interlocuteurs, nous évaluons au cas par cas les modalités à mettre en œuvre pour maintenir des activités sidérurgiques à Dudelange», a souligné le ministre.

«L’étau se resserre sur Liberty Steel et le premier trimestre de l’année va s’avérer décisif», dit-on du côté syndical.


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a laissé les observateurs, les syndicats et les acteurs politiques perplexes. Pour rappel, en novembre dernier, Liberty Steel a présenté un plan de redressement financier et industriel visant à faire repartir l’activité sur ses deux sites liégeois tout en mettant en place un échéancier pour rembourser ses dettes. Mais en fin d’année dernière, le sidérurgiste a raté sa première échéance – un versement d’environ 3,5 millions d’euros – après la défaillance de sa filiale roumaine qui s’était engagée à apporter de l’argent frais.

Cet épisode a remis en question le plan de redressement approuvé par la justice belge. Quelques jours plus tard, le groupe sidérurgiste a cependant fait volte-face en assurant pouvoir respecter les prochaines échéances et relancer l’activité en bord de Meuse, et ce, après avoir trouvé environ 10 millions d’euros.

Les syndicats belges restent méfiants 

Mais pour les syndicats belges, la manœuvre crée une rupture de confiance. «Cet argent sera suffisant pour régler les salaires du mois de janvier et assurer l’achat de matières premières pour une semaine de production, pas plus», expliquait Jordan Atanasov, le secrétaire régional CSC Météa, en début d’année.

En marge du plan de redressement, Liberty Steel a également présenté un plan social pour réduire ses effectifs, en Belgique, de 90 personnes. Coût estimé de l’opération: 13 millions d’euros. À cela s’ajoute le coût du plan de redressement visant à rembourser les créanciers du sidérurgiste sur ses deux sites liégeois, estimé à 73 millions d’euros sur quatre ans. «On parle donc d’environ 86 millions d’euros à trouver en quatre ans uniquement pour le plan social et le remboursement des créanciers», soulignait encore Jordan Atanasov, tout en expliquant qu’il faudrait encore trouver de l’argent pour relancer l’activité et maintenir les outils à niveau. Pour le moment, 690 ouvriers travaillent sur les deux sites liégeois.

«Il y a également un comité de suivi mis en place par la justice. Si ce comité estime que Liberty Steel n’a pas respecté ses engagements, il y a un réel risque pour le maintien de l’activité en Belgique et donc la viabilité du site de Dudelange au Luxembourg», rappelle de son côté Robert Fornieri, secrétaire général adjoint du LCGB.